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Publié le 28 mai, 2014

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Nucléaire : la Cour des comptes s’alarme d’une perte de compétitivité

Le coût du nucléaire a bondi de 20 % en trois ans. L’Etat sommé de prendre position sur la durée de vie des réacteurs.

A quelques jours de la finalisation du projet de loi sur la transition énergétique, qui dira comment réduire la part du nucléaire à 50 % de la production électrique à l’horizon 2025, la Cour des comptes met la pression sur EDF et sur le gouvernement en lui demandant de prendre rapidement position sur la durée d’exploitation des réacteurs nucléaires.

Réalisé à la demande de la commission d’enquête en cours à l’Assemblée nationale, le rapport publié hier, tire la sonnette d’alarme sur l’évolution des coûts d’EDF. Entre 2010 et 2013, pointent les magistrats, le coût de production de l’électricité nucléaire a bondi de 20,6 %, à 59,80 euros du mégawattheure (+ 10,20 euros), soit une hausse bien supérieure à l’inflation : en euros constants, la hausse atteint encore 16 % en trois ans. Le coût de production de l’électricité représente environ 40 % du prix payé par le consommateur (le transport, la distribution et les taxes représentent le solde), et la loi prévoit que les tarifs de l’électricité, qui vont augmenter de 5 % cet été, doivent impérativement couvrir les coûts d’EDF.

Tous les facteurs de coûts ont pesé sur cette dégradation de la compétitivité du nucléaire. Les investissements sur le parc existant ont plus que doublé, notamment pour rattraper un déficit au cours des années 2000. Mais les dépenses d’exploitation (coût du combustible, du personnel, impôts et taxes, fonctions supports) ont aussi progressé de plus de 10 % en trois ans. La Cour des comptes évalue, par ailleurs, le coût du « grand carénage », ce programme de maintenance lourde destiné à prolonger le parc nucléaire d’EDF au-delà de quarante ans d’exploitation, à 62 milliards d’euros plutôt que 55 milliards d’ici à 2025, et même à 90 milliards d’ici à 2033.

Durée d’exploitation

Le rapport contente les opposants au nucléaire. « La transition énergétique était déjà une nécessité écologique, elle devient un impératif économique et social », a réagi dans un communiqué le député EELV Denis Baupin, par ailleurs rapporteur de la commission d’enquête.

Les echos coût du nucléaire

De son côté, EDF se satisfait d’un rapport montrant qu’il n’y a pas de « coûts cachés », et que le prix du nucléaire reste inférieur à celui des autres énergies. « Le coût de revient du MWh se situe entre 70 et 100 euros pour les centrales au charbon ou au gaz, et aux alentours de 85 euros pour l’éolien terrestre », avait déjà défendu le PDG d’EDF, Henri Proglio, à l’Assemblée le 6 mai.

Dans son rapport, la Cour note que « le seul élément qui pourrait avoir un effet à la baisse sur le coût de production est l’allongement de la durée d’exploitation des réacteurs de quarante à cinquante ans », une demande soutenue par EDF. Avec une durée d’exploitation allongée, la Cour des comptes évalue le coût moyen de production du parc à 61,60 euros/MWh entre 2011 et 2025, 10 % plus cher que ne le prévoit EDF.
Renvoyant aux questions de sûreté et sans prendre position sur le fond, la Cour des comptes demande en tout cas de ne pas tergiverser sur le calendrier. Ainsi, elle « insiste sur la nécessité de prendre position […] sur le prolongement de la durée d’exploitation des réacteurs au-delà de quarante ans ». De quoi « permettre aux acteurs, notamment à EDF, de planifier les actions et les investissements qui en résulteront ».

par Véronique Le Billon

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One Response to Nucléaire : la Cour des comptes s’alarme d’une perte de compétitivité

  1. Florine says:

    Selon toute probabilité, le coût de l’électricité solaire provenant d’une installation en intégration simplifiée au bâti, ISB, sera identique à celui de l’électricité de l’EPR lorsque celui-ci entrera en service commercial, 2017 en principe.

    http://energeia.voila.net/electri/cout_2016_pv_epr.htm

    Pour les installations supérieures à 100 kWc, le tarif d’achat a été brusquement diminué de 20% fin 2011, avec comme objectif (réussi) d’empêcher la réalisation d’installations photovoltaïques produisant de l’électricité solaire à moindre coût.

    Sans cela, le tarif d’achat serait de 8,60 c€/kWh pour ces installations (au lieu de 7,17 c€/kWh) aujourd’hui.

    Les réalisations seraient alors nombreuses avec un tarif d’achat réaliste, et c’est ce qui gêne. Car, au début 2018, l’évolution naturelle donnerait un tarif d’achat du solaire équivalent au coût de production du nucléaire ancien.

    Les manoeuvres d’arrière-garde du nucléaire n’y changeront rien, mais c’est bien dommage de perdre quelques années de bon sens.

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