Hinkley Point : le contribuable doit-il payer les factures de la mégalomanie du nucléaire français ?

Question au gouvernement, posé par Denis Baupin, au nom du groupe des députés écologistes le 20 octobre 2015.

Mme la ministre de l’Energie,

Comme le titre ce soir le journal « Le Monde » EDF s’apprête à signer demain à Londres un contrat avec le gouvernement britannique et le président chinois pour construire 2 EPR à Hinkley Point, pour la somme pharaonique de 34 milliards d’euros.
Même le secrétaire d’Etat à l’Energie de Mme Thatcher estime que ce contrat serait le pire deal jamais conclu, avec un prix d’achat garanti pour 35 ans, double du prix de l’électricité britannique, 30% plus élevé que l’électricité renouvelable.
Le PDG d’EDF lui-même a reconnu son échec à faire participer les investisseurs étrangers, tant les échecs de l’EPR les inquiète ! Seuls les chinois participeraient. Dans le seul but de devenir incontournables sur le continent européen.

La dépendance croissante du nucléaire français et britannique aux chinois pourrait d’ailleurs faire sourire. On nous a tant vanté le mythe de l’indépendance nationale. Mais elle inquiète même les militaires.

Une 3ème question taraude nos voisins : pourquoi acheter le vieux modèle EPR du 20ème siècle, à prix d’or, et qui ne marche nulle part, alors même que la France y renonce, puisqu’EDF et AREVA travaillent déjà à un EPR nouveau modèle ?

Même les agences de notation, qui visiblement ne croient pas à l’avenir de l’EPR, annoncent qu’elles dégraderont EDF si le contrat est signé.

Madame la ministre : est-ce bien la priorité d’EDF de s’endetter pour des décennies dans un tel projet ? L’Etat actionnaire compte-t-il sans consultation du Parlement autoriser EDF à consacrer ses faibles marges financières dans des projets du siècle dernier, aux dépens des énergies d’avenir ?

Le contribuable français va déjà payer très cher la folie des grandeurs d’AREVA. A-t-il vocation à payer toutes les factures de la mégalomanie du nucléaire français ?