En plus du risque, le nucléaire a un prix
Questions à Denis Baupin Député Europe Écologie les Verts
Pourquoi avez-vous créé une commission d’enquête sur les coûts du nucléaire ?
Le Parlement va bientôt être saisi d’un projet de loi sur la transition énergétique. Il est important de pouvoir éclairer le débat. On oppose souvent le coût de la transition pour lui préférer le maintien du modèle actuel, où le nucléaire tient une place très importante. Je souhaite montrer que le nucléaire, en plus de présenter un risque de sûreté, a également un coût.
La Cour des comptes l’avait chiffré en janvier 2012, qu’allez-vous apporter de plus ?
Tout d’abord, nous allons creuser les points sur lesquels la Cour évoquait des incertitudes et un manque de transparence : le démantèlement des centrales, le prix du traitement des déchets nucléaires
Par ailleurs, de nouveaux éléments sont intervenus depuis le rapport des sages. L’évaluation du coût d’un accident nucléaire a encore alourdi la facture. Le débat sur le prolongement des centrales actuelles n’est également pas sans effet sur les comptes. Pour les mettre aux normes les structures existantes, il faudra beaucoup investir, ce qui implique une hausse des tarifs de l’électricité.
Quand rendez-vous vos conclusions ?
Nous remettrons notre rapport au mois de juin, au moment où le projet de loi sur la transition énergétique arrivera devant les députés. Nous espérons, avec notre travail, faire apparaître la vérité sur les prix et éclairer le travail des parlementaires pour sortir des idées reçues. Que l’on soit pour ou contre cette technologie, il faut prendre les décisions à partir de données transparentes et pas d’idées toutes faites.
propos recueillis par Élodie BÉCU
Paru dans DNA, Est Républicain, Républicain Lorrain, Le progrès, Le Dauphiné, le Bien Public
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