Publié le 26 février, 2014
0Diesels d’ultime secours des centrales nucléaires : Denis Baupin interpelle Philippe Martin
Communiqué de presse du 26 février 2014
Denis Baupin, vice-président de l’Assemblée Nationale, s’inquiète de la façon dont les questions majeures de sûreté sont réellement prises en compte par EDF dans les commandes passées pour équiper ces centrales nucléaires et alerte le gouvernement sur des choix qui privilégieraient la rentabilité aux dépens des impératifs de sûreté.
Dans une question écrite adressée ce jour au ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, Denis Baupin revient sur certaines informations parues dans la presse concernant l’appel d’offres en cours lancé par EDF pour équiper ses centrales de diesels d’ultime secours, les diesels d’ultime secours faisant partie des équipements que l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) et l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) ont estimé indispensables suite aux Evaluations Complémentaires de Sûreté (ECS) engagées après l’accident de Fukushima
Selon ces informations, l’un des constructeurs aurait été écarté sur la base d’une analyse privilégiant quasi-exclusivement (à hauteur de 92 %) le critère du coût aux dépens des aspects techniques, et cela sans traiter au préalable la démonstration de sûreté. Par ailleurs, un expert commis par la société MAN Diesel & Turbo France mettrait en lumière que les offres remises par les sociétés retenues ne répondraient pas aux besoins de puissance exigés par l’Autorité de Sûreté Nucléaire.
« En tant qu’actionnaire très largement majoritaire d’EDF, l’Etat lui-même se retrouve indirectement impliqué dans ces choix », rappelle Denis Baupin qui demande par conséquent au ministre de l’écologie « dans quelle mesure l’Etat actionnaire a été associé à l’élaboration de cet appel d’offres », et « les mesures qu’il compte prendre pour éviter que ces équipements coûteux ne risquent pas de se révéler en deçà des enjeux de sûreté posés par l’Autorité de Sureté Nucléaire, afin que la sûreté du parc ne soit pas sacrifiée à l’aune des économies budgétaires de l’entreprise ».
Texte de la question écrite
M. Denis Baupin alerte M. le ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie sur les informations parues dans la presse concernant l’appel d’offres en cours lancé par EDF pour équiper ses centrales de diesels d’ultime secours.
Selon ces informations, l’un des constructeurs aurait été écarté sur la base d’une analyse pondérant les offres à 92% sur le coût et à 8% pour les aspects techniques, et cela sans traiter au préalable la démonstration de sûreté. Outre cette part ultra prépondérante des critères de coûts au regard des critères techniques (et donc de sûreté) qui ne peut que surprendre, un expert commis par la société MAN Diesel & Turbo France mettrait en lumière que les offres remises par les sociétés retenues ne répondraient pas aux besoins de puissance exigés par l’Autorité de Sûreté Nucléaire ; ou correspondraient à des équipements en projet, alors même que l’appel d’offres préciserait que seuls des moteurs déjà éprouvés pourraient concourir.
Ces éléments pourraient susciter l’inquiétude sur la façon dont, au travers de cet appel d’offres, les questions majeures de sûreté sont réellement prises en compte dans les commandes actuellement passées par l’exploitant. En effet, les diesels d’ultime secours font partie des équipements que l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) et l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) ont estimé indispensables suite aux Evaluations Complémentaires de Sûreté (ECS) engagées après l’accident de Fukushima. En tant qu’actionnaire très largement majoritaire d’EDF, l’Etat lui-même se retrouve indirectement impliqué dans ces choix.
Denis Baupin demande donc à M. le ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie dans quelle mesure l’Etat actionnaire a été associé à l’élaboration de cet appel d’offres, et les mesures qu’il compte prendre pour éviter que ces équipements coûteux ne risquent pas de se révéler en deçà des enjeux de sûreté posés par l’Autorité de Sûreté Nucléaire, afin que la sûreté du parc ne soit pas sacrifiée à l’aune des économies budgétaires de l’entreprise .