Le Parisien : De l’orgue d’église aux ordinateurs pour SDF

De l’orgue d’église aux ordinateurs pour SDF

En matière de réserve parlementaire, à Paris, la règle c’est plutôt « chacun fait ce qui lui plaît ». D’un député à l’autre, chaque élu a son propre modus operandi.

Patrick Bloche, député (PS) de la 7e circonscription depuis 1997, préfère, en tant que président de la commission des Affaires culturelles et de l’Education à l’Assemblée nationale, soutenir des associations à caractère culturel. « J’essaye d’aider des structures naissantes qui n’ont pas suffisamment de surface pour avoir des subventions de la Ville ou de l’Etat. » Cette année, il a ainsi décidé de soutenir un petit théâtre du XIe en cours de montage, une association d’artistes plasticiens et une association d’éducation musicale.

Mairie du XIVe. Mieux se déplacer à bicyclette organise des bourses au vélo. Cette association bénéficie de l’aide de Denis Baupin.

« J’ai aussi donné une enveloppe à l’association de commerçants qui organise le festival de la rue de la Roquette », indique Patrick Bloche. Le député-maire cible des associations de sa circonscription mais pas seulement. « J’avais aidé une année un théâtre du XXe et j’ai aussi soutenu une association littéraire qui n’était même pas basée à Paris! » se souvient l’élu. Au total, une dizaine de structures bénéficient du coup de pouce du député-maire. Les montants alloués vont de 5000 à 10000 €. « Tout dépend de la taille du projet ; pour la réfection de l’orgue d’une église dans le XIIe, l’enveloppe était de 10000 € », rapporte l’élu.

Philippe Goujon, le député-maire (UMP) du XVe, préfère attribuer de plus petites sommes : entre 1000 et 3000 €. « En général, une trentaine d’associations en bénéficient chaque année », précise l’élu. Ici, la nature des projets soutenus est très variée : voyage organisé par une association de jeunes du quartier Balard, achat de ballons pour une association sportive… L’élu concentre les aides sur son arrondissement. « Généralement, c’est destiné à des projets sportifs ou culturels puisque tout ce qui relève du social est déjà très soutenu par la Ville », rappelle Philippe Goujon. Ce qui n’a cependant pas empêché le député d’allouer 3000 € à la bagagerie Antigel pour acheter des ordinateurs aux SDF.

Pour Denis Baupin, chez les écologistes, c’est encore une autre affaire : « 30% de ma réserve est mutualisée au sein du groupe pour des associations nationales », précise-t-il. Les 70% restants sont principalement alloués à des associations de sa circonscription (dans le XIIIe arrondissement) qui encouragent le lien social, mais aussi à des associations parisiennes avec lesquelles l’ancien adjoint chargé des transports a eu l’habitude de travailler : Mieux se déplacer à bicyclette (MDB), par exemple, ou l’Association des usagers des transports (AUT)…