Publié le 12 mars, 2015
0Anniversaire de la catastrophe de Fukushima : crise de la filière nucléaire et situation d’Areva
Question posée, dans le cadre de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée, pour évoquer, 4 ans jour pour jour après la catastrophe de Fukushima, la crise de la filière nucléaire et la situation d’Areva.
Question au gouvernement, le 11 mars 2015
Il y a 4 ans jour pour jour, débutait à Fukushima la pire catastrophe nucléaire depuis Tchernobyl.
Depuis cette date, plus personne ne peut ignorer l’horreur de l’accident nucléaire. Elle soumet des dizaines de milliers de japonais à un interminable calvaire. Depuis cette date, l’ASN reconnaît qu’un accident nucléaire majeur est possible en France. Depuis cette date, l’industrie nucléaire est profondément déstabilisée ; de nombreux pays se sont désengagés ; le business model nucléaire s’est écroulé.
L’état de quasi-faillite d’AREVA en est la conséquence directe. Il met en danger des milliers de salariés et des dizaines de sites.
Il met aussi en danger la sûreté des installations, déjà pointée du doigt par l’ASN suite aux stress-tests post-Fukushima. Elle ne saurait en aucune façon être la variable d’ajustement du mécano industriel envisagé pour l’entreprise.
Mais au moment de faire des choix cruciaux, nous pensons surtout qu’il ne faut pas se tromper de diagnostic. Il y a certes eu des erreurs industrielles sur lesquelles la vérité devra être faite, notamment sur l’incroyable prétention de certains dirigeants et la désinformation de l’autorité de tutelle.
Mais la crise d’AREVA n’est que la partie émergée de l’iceberg d’une filière qui affronte enfin la vérité de ses prix. Grand carénage, déchets, démantèlement, EPR, assurance… partout les coûts explosent.
Et que dire quand EDF perd 3% en Bourse, juste parce qu’est évoquée une fusion avec AREVA ? Visiblement le nucléaire « ça eut payé ». Mais aujourd’hui ça coûte.
Monsieur le Premier ministre, AREVA ne doit pas entraîner EDF dans sa chute. Pouvez-vous nous confirmer que l’Etat compte jouer pleinement son rôle d’Etat stratège et donner pour feuille de route à ces entreprises publiques la transition énergétique, la réduction du nucléaire à 50% en 2025, et la priorité aux filières d’avenir que sont la maîtrise de l’énergie, les énergies renouvelables et le démantèlement nucléaire ?