Médias Colloque UFE

Publié le 29 novembre, 2012

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AEF : Débat sur la transition énergétique : échos des propos de JF. Cirelli, L. Parisot, L. Oursel et D. Baupin au colloque UFE

« Il est fondamental aussi de croire un peu nos politiques », juge Jean-François Cirelli, vice-président et directeur général délégué de GDF Suez. Le dirigeant d’entreprise s’exprime mercredi 28 novembre 2012, lors de la dernière table ronde du colloque de l’UFE (Union française de l’électricité) organisé la veille du lancement du débat national sur la transition énergétique. Il cite un article du « Monde » daté du 29 novembre (p.14), selon lequel « l’Europe retourne au charbon ». « C’est orthogonal à ce que l’on dit ! » Il considère ainsi qu’il « y a un vrai problème » que « personne ne veut voir » : « Aujourd’hui, en Europe, nous ne pouvons pas investir, sauf sur les énergies renouvelables. » Il assure ainsi n’investir dans « aucune centrale thermique ».

Jean-François Cirelli considère la transition énergétique comme « une formidable opportunité », il estime que son « entreprise est l’une des mieux placées pour réussir la transition énergétique par rapport au grand absent [Henri Proglio, qui aurait dû faire partie de la table ronde, mais qui a finalement avancé sa participation dans la matinée]. Mais voulant « quitter la langue de bois », le dirigeant émet « quelques conditions » à sa réussite : « maîtriser la demande de l’énergie », « rémunérer les investissements », et « rémunérer les investissements déjà faits ». Il dit ignorer qui rémunère actuellement les investissements des énergéticiens.

Le dirigeant de GDF Suez pointe également qu’en « réalité, le CO2 n’est pas payé ». « Il vaut 7 euros [par tonne]. Comment voulez-vous faire la transition ? »

 

DENIS BAUPIN « D’ACCORD » AVEC LAURENCE PARISOT

« Quel est l’objectif de la transition énergétique? Qu’est-ce que nous cherchons à dessiner ensemble? Il me semble, c’est encore à préciser, que nous devons nous dire que nous avons comme objectif de trouver la meilleure combinaison possible, optimisée, entre l’économie de notre pays et la réponse la meilleure possible que nous devons donner aux questions écologiques », déclare Laurence Parisot, présidente du Medef. « La question de la compétitivité doit être au coeur de tous les sujets, de tous les échanges. » Or lors de la conférence environnementale, « cela n’était pas le cas ». Le débat national devra aborder « les deux dimensions » : celle de la compétitivité et celle de l’écologie.

« Je suis d’accord avec Laurence Parisot sur les objectifs du débat national », rebondit le député EELV Denis Baupin (Paris) : « Concilier l’économie, l’écologie et je rajouterai la justice sociale, c’est la clé. » L’écologiste appelle à « internaliser les coûts », notamment celui d’un accident nucléaire, qui coûterait des centaines de milliards d’euros : « on peut allumer un cierge tous les jours », mais l’ASN dit qu’il peut y avoir un accident en France (AEF n°15223), rappelle l’élu.

 

IMPACT DU DÉBAT SUR LES MARCHÉS INTERNATIONAUX D’AREVA

Luc Oursel, président du directoire d’Areva, prévient que « le nucléaire est un sujet sur lequel la France fait référence » et ce qui sera dit lors du débat national va « impacter » Areva « sur certains appels d’offre et marchés ». « Les pays qui veulent du nucléaire vont examiner à la loupe » le débat. Il appelle à ce que soit apportée « une vision internationale » au débat. Pour l’énergéticien, l’Allemagne, en sortant du nucléaire, est « une exception ». Il cite plusieurs pays, dont l’Arabie saoudite, qui veulent installer des centrales nucléaires.

Luc Oursel met par ailleurs en regard le montant de la CSPE (contribution au service public de l’électricité) qui sera consacré aux tarifs sociaux (145 millions d’euros) en 2013 à celui qui sera consacré aux énergies renouvelables (3 milliards d’euros), selon les chiffres publiés par la CRE (Commission de régulation de l’énergie) le 26 novembre (AEF n°15411) : « Je crois qu’il y a un choix politique. »

 

PROPOS D’ARNAUD MONTEBOURG « SCANDALEUX »

S’agissant du dossier des gaz de schiste, Laurence Parisot réitère son appel à en débattre. Si elle a entendu les propos tenus par Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif le matin même au colloque de l’UFE (« Le gaz, mieux vaut le produire ici plutôt que l’importer » – AEF n°15429), elle déclare toutefois : « Tant que François Hollande ne reviendra pas sur ses propos tenus à la conférence environnementale (AEF n°14724), je ne considérerai pas les propos [d’Arnaud Montebourg] comme acquis. »

A contrario, Denis Baupin se dit « scandalisé » par le fait que le ministre du Redressement productif « sabote à ce point la crédibilité de la France au moment où s’ouvre Doha ». Les négociations climatiques internationales se tiennent cette année au Qatar du 26 novembre au 7 décembre (AEF n°15394).

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