Publié le 21 janvier, 2013
0AFP- Assemblée: soutien unanime des groupes à l’aide menacée de l’UE aux démunis
PARIS, 21 jan 2013 (AFP) – Les six groupes de l’Assemblée nationale, ainsi que son président Claude Bartolone, ont appelé lundi matin au maintien de l’aide européenne aux plus démunis, qui est menacée par l’opposition de l’Allemagne à son financement communautaire.
Le président socialiste de l’Assemblée a réuni à l’Hôtel de Lassay des représentants des six groupes – PS, UMP, UDI, écolo, radicaux de gauche et Front de gauche – « pour affirmer notre volonté commune que l’Europe continue à aider les plus pauvres des Européens », a-t-il affirmé.
Etaient aussi présents des représentants des quatre associations françaises d’aide alimentaire: le Secours populaire, la Croix-Rouge, les Restos du Coeur et les Banques alimentaires.
Le sort du Programme européen d’aide aux plus démunis (PEAD), qui permet de distribuer des repas à 18 millions d’Européens, dont 4 millions de Français, sera discuté lors du Conseil européen des 7 et 8 février.
Les institutions européennes planchent sur un nouveau fonds ne se limitant plus à l’aide alimentaire, qui serait inclus dans le Fonds social européen. L’enveloppe pourrait être inférieure à 2,5 milliards d’euros sur la période 2014-2020, soit une diminution de plus de 25% par rapport à la somme allouée jusqu’à présent à la seule aide alimentaire.
« Les montants proposés sont insuffisants. L’inclusion dans le programme de dimensions nouvelles (…) doit donner lieu à des financements complémentaires », a estimé au nom du groupe PS la députée Seybah Dagoma, pour qui l’abandon du PEAD serait « une faute politique lourde ».
« Le montant de cette aide ne peut pas décroître, il doit être maintenu voire accru face à des besoins croissants », a enchéri Denis Baupin, du groupe écologiste. Sa collègue du groupe radical Annick Girardin craint quant à elle que le programme « disparaisse ou se dissoude dans le Fonds social européen ».
« C’est une question de morale politique: peut-on admettre, alors qu’on a trouvé des milliards pour les banques, qu’on ne trouve pas les milliards nécessaires quand la pauvreté augmente en Europe ? », s’est pour sa part interrogé André Chassaigne pour le Front de gauche.
« La clé de ce PEAD est à Berlin », a estimé Bruno Le Maire pour l’UMP, à la veille du 50e anniversaire du traité de l’Elysée. « J’attends (un) geste politique de nos amis allemands. »
Dans le cadre des célébrations franco-allemande, les députés du Bundestag et de l’Assemblée nationale se réuniront mardi au Reichstag.
« Le message d’une fin ou d’une évolution négative de ce programme serait tout à fait désastreux », a pour sa part déclaré le président des députés UDI Jean-Louis Borloo. « A Berlin, nous aurons tous à coeur de faire partager cette vision à nos collègues allemands », a-t-il ajouté.
Au nom des associations françaises d’aide alimentaire, le président des Restos du Coeur, Olivier Berthe, a salué « l’unanimité » des groupes politiques pour le maintien d’un programme « qui ne représente qu’un euro par an par Européen », et a appelé l’UE à « se montrer digne de son prix Nobel de la paix ».