Publié le 13 février, 2014
0Le Parisien – Denis Baupin « EDF reconnait enfin que prolonger les centrales au-delà de 40 ans est très couteux ! »
Le 13 février 2014
C’est devenu LE symbole des promesses écologiques de François Hollande : la fermeture de Fessenheim. Comme la réduction de 75 % à 50 % de la part du nucléaire dans la production d’électricité, l’arrêt de la plus ancienne centrale de France est inscrit noir sur blanc dans le texte des 60 engagements de campagne du candidat socialiste.
Après des mois de flottement et d’hésitation, le gouvernement semble bien décidé à y parvenir.
Le président l’a martelé dans son discours ouvrant la conférence environnementale en septembre dernier : « Je rappelle que la centrale de Fessenheim sera fermée d’ici fin 2016. »
Pour respecter ce calendrier, il a fallu dissocier la procédure de fermeture et celle du démantèlement. Celui-ci, comme l’a expliqué le ministre de l’Ecologie en janvier, n’interviendrait qu’« en 2018-2019 », le temps notamment pour l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) d’en approuver le dossier. La décision d’arrêt devra être inscrite dans la loi de transition énergétique qui passera en Conseil des ministres au printemps et devrait être adoptée par le Parlement à la fin de l’année. Les écologistes assurent qu’ils sont très confiants sur Fessenheim. « Renoncer à cette fermeture avant la fin de son mandat serait une erreur électorale », prévient le député écologiste Denis Baupin.
Quid des autres vieilles centrales ?
En revanche, l’inquiétude est plus grande pour le reste du volet nucléaire qui sera également inscrit dans cette même loi. Les informations du « Monde » expliquant que l’Elysée envisageait de remplacer les vieilles centrales par des EPR (réacteurs de 3 e génération) ont jeté un froid. Si Matignon a qualifié cette hypothèse de « pures rumeurs », le doute est là. « C’est un scénario évoqué », reconnaît une source gouvernementale, expliquant que le prolongement des vieilles centrales coûterait trop cher.
« Tout cela est soufflé par le lobby du nucléaire », s’agace-t-on chez Europe Ecologie-les Verts. « Certains au gouvernement s’amusent à lancer des ballons d’essai », grince une élue. « Ce qui est intéressant, c’est qu’EDF reconnaisse enfin que prolonger les centrales au-delà de quarante ans est très coûteux, souligne Baupin. Mais il faut aussi comprendre qu’il n’y a rien de plus coûteux qu’un EPR. » Selon ce député rapporteur de la commission d’enquête sur le coût de la filière nucléaire, « l’énergie renouvelable est aujourd’hui plus rentable que l’énergie nucléaire ».
Les écologistes sont donc sur les dents. « Si l’idée de cette loi, c’est de faire une synthèse entre ce que veulent les écologistes et ce que veut le lobby nucléaire, ça ne pourra pas marcher », prévient Emmanuelle Cosse, patronne d’EELV, qui refuse « une loi au rabais ». Depuis des mois, les écolos assurent que la loi sur la transition énergétique est leur curseur pour rester ou non au gouvernement. Verdict au printemps.
Rosalie Lucas