Publié le 9 décembre, 2013
0Le diesel reconnu comme plus dangereux encore
Communiqué de presse de Denis Baupin du 9 décembre 2013
Hasard du calendrier, alors que la région parisienne, comme d’autres régions, est touchée aujourd’hui par un épisode de pollution aux particules, une étude financée par l’Union européenne publiée ce jour démontre qu’une exposition prolongée aux particules fines en suspension dans l’air (PM) a un effet néfaste sur la santé… même lorsque les concentrations restent dans la norme dictée par l’Union européenne. Cette étude , basée sur des données issues de 22 enquêtes, conduites dans 13 pays européens ayant permis de suivre un total de 367.251 personnes sur près de 14 années en moyenne, atteste que même un niveau de pollution par PM 2,5 de 25 microgrammes/m3 en moyenne par an entraîne un risque nettement accru pour la santé de ceux qui y sont exposés, ce qui a conduit l’OMS à fixer comme valeur limite 10 microgrammes/m3.
Les moteurs diesels sont en agglomération les principaux émetteurs de ces particules fines, considérées comme cancérigènes par l’OMS. Pays le plus diéselisé du monde, du fait d’une fiscalité inconsidérément favorable, la France continue à subventionner avec des fonds publics l’usage de ce poison, à hauteur de 7 milliards d’euros par an. Dramatiquement en retard en matière de lutte contre la pollution de l’air, la France est menacée par une condamnation de la Cour de Justice européenne pour non-respect des directives concernant la qualité de l’air, avec de lourdes pénalités financières à la clé.
Les pouvoirs publics ne peuvent continuer de se rendre complice de ce scandale sanitaire accru. La dangerosité du diesel doit être clairement reconnue, et une politique de dieselisation progressive mise en place, comprenant des mesures d’accompagnement économique et social pour en réduire les impacts négatifs.
Une triple action devrait être menée parallèlement :
1) supprimer les privilèges fiscaux du diesel, comme le préconise la Cour des Comptes, et comme le propose le groupe écologiste à l’Assemblée Nationale. Et cela dès cette semaine, via des amendements au projet de loi de finances examiné en deuxième lecture. Une partie du produit de cette fiscalité pourrait être consacrée aux mesures d’accompagnement
2) aider les constructeurs français à dédiéseliser leur production en y consacrant une autre partie des recettes de la fiscalité ;
3) faire de la qualité de l’air un enjeu des prochaines élections municipales en dotant les collectivités des compétences nécessaires pour restreindre la circulation des véhicules les plus polluants, notamment lors des pics, et en accompagnant ces restrictions de mesures alternatives : renforcement des Transports en commun, gratuité des transports en commun pendant 2 ans pour celui qui abandonne un véhicule polluant, aide à la rénovation des véhicules, dérogation pour les véhicules transportant 3 personnes, etc..
Denis Baupin
Vice-président de l’Assemblée Nationale