Publié le 10 juin, 2013
0Fracturation hydraulique : les députés J-P. Chanteguet et D. Baupin contestent le rapport Bataille-Lenoir
Fracturation hydraulique : les députés J-P. Chanteguet et D. Baupin contestent le rapport Bataille-Lenoir
Les arguments avancés par l’Opecst (Office parlementaire de l’évaluation des choix scientifiques et technologiques) font « état d’affirmations profondément contestables concernant les avantages à explorer et exploiter le gaz de schiste », réagit jeudi 6 juin 2013 le député Jean-Paul Chanteguet (PS, Indre), après la publication du rapport d’étape sur la fracturation hydraulique de la mission menée par le député Christian Bataille (PS, Nord) et le sénateur Jean-Claude Lenoir (UMP, Orne) (AEF n°16957). Le président de la commission du développement durable de l’Assemblée nationale a été le co-rapporteur de la loi de juillet 2011 interdisant la fracturation hydraulique. Il reste l’un des principaux opposants politiques à l’exploitation des hydrocarbures de schiste.
Jean-Paul Chanteguet parle de « faux espoirs » à propos de la possibilité de créer 100 000 emplois. « Seule la course éperdue, qui a conduit à creuser 500 000 puits aux États-Unis en huit ans, a permis de renouveler les emplois. Ce qui n’est pas réalisable en France, étant donné l’occupation de notre espace géographique et notre densité de population. » De même, « ni les ménages ni les entreprises n’ont à attendre de baisse du prix » du gaz puisque ce prix est indexé sur celui du pétrole et non, comme c’est le cas aux États-Unis, en fonction de l’offre et de la demande. Le député socialiste remet également en cause les dires de la mission de l’Opecst sur la non dangerosité des additifs nécessaires à la fracturation hydraulique.
« Le concept même d’utilisation environnementale des gaz de schiste s’apparente à un oxymore : selon les scientifiques du Giec, pour respecter les 2°C de réchauffement climatique, il ne faut pas utiliser plus de 20 % des réserves déjà connues de pétrole, gaz et charbon. A quoi bon, donc, aller en chercher de nouvelles, si ce n’est aux dépens de notre climat futur ? », réagit pour sa part le député Denis Baupin (EELV, Paris). « Au moment où nous construisons un avenir énergétique tourné vers le XXIe siècle, ne nous laissons pas retarder par ceux qui voudraient en rester aux réponses du XIXe siècle. »
Photo du film Gasland de Josh Fox