Publié le 3 mai, 2013
0AFP/ Centrale nucléaire en Turquie: interrogations sur le risque sismique
PARIS – Des voix s’élevaient vendredi en France, du côté des écologistes, pour alerter sur les risques de la construction d’une nouvelle centrale nucléaire en Turquie – dont le contrat vient d’être remporté par un consortium franco-japonais – en raison de la forte activité sismique de ce pays.
En Turquie, de nombreux séismes (Izmit, Duzce, Cerkes, Bingol, Karakoçan) sont intervenus au cours de la dernière décennie sur la faille nord anatolienne à proximité de laquelle est prévue la construction des réacteurs, a écrit le vice-président de l’Assemblée nationale, l’écologiste Denis Baupin, dans une question écrite à la ministre de l’Ecologie et de l’Energie Delphine Batho.
Ainsi, le séisme du 6 juin 2000 de Cerkes s’est déroulé à moins de 250 km du site futur de Sinop, ajoute-t-il.
M. Baupin demande notamment à Mme Batho quel contrôle va être exercé par l’Autorité de Sûreté nucléaire française pour le projet et dans quelles conditions l’Etat actionnaire a été associé au projet Areva.
De son côté, le réseau Sortir du Nucléaire a interpellé Areva qui fournira, avec Mitsubishi Heavy Industries (MHI), les quatre réacteurs de moyenne puissance qui équiperont la centrale.
Après avoir vendu le combustible Mox qui a fondu dans le réacteur n°3 de Fukushima et fortement contribué à la contamination au plutonium au Japon, l’entreprise française souhaite-t-elle être complice d’un nouveau désastre si un fort séisme survient en Turquie?, demande le réseau dans un communiqué.
Cela ne semble pas inquiéter Areva, qui projette aussi de construire des réacteurs EPR en zone sismique en Inde, poursuit Sortir du Nucléaire.
La Turquie vient d’attribuer à un consortium incluant le japonais Mitsubishi et le français GDF Suez la construction de sa deuxième centrale nucléaire, un contrat de plus de 15 milliards d’euros qui marque la relance du marché nucléaire civil, gelé depuis la catastrophe de Fukushima il y a deux ans.
Le calendrier du projet prévoit le début des travaux de construction sur le site de Sinop, au bord de la mer Noire, en 2017, pour une mise en service des quatre tranches étalée entre 2023/2024 et 2028.
(©AFP / 03 mai 2013 14h12)