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Publié le 3 février, 2014

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Stockage de déchets radioactifs à Bure: calendrier « pas réaliste », selon un panel de citoyens

PARIS, 03 février 2014 (AFP) – Un panel de citoyens constitué dans le cadre du débat public sur la création à Bure (Meuse) d’un site de stockage de déchets radioactifs à l’horizon 2025 a estimé lundi que le calendrier prévu n’était « pas réaliste sans une phase d’expérience grandeur nature ».
Le groupe de 17 citoyens, dont 8 vivent dans la région concernée et les autres un peu partout en France, ne se dit « a priori pas hostile » au projet de Centre de stockage profond réversible de déchets radioactifs (Cigéo) de Bure mais estime « qu’il n’y a pas d’urgence à décider » du projet, dans un avis présenté à la presse à Paris.
Le calendrier actuel prévoit une demande d’autorisation en 2015 de la part de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) en vue d’un décret d’autorisation en 2018 et une mise en service industrielle en 2025.
Ce calendrier a été défini par le Parlement dans la loi datant de 2006, rappelle l’Andra, en se félicitant que les citoyens « disent qu’ils ne sont pas hostiles à Cigeo à condition qu’on permette à l’Andra de faire les tests en conditions réelles ».
L’avis du panel de citoyens, finalisé à l’issue de formations et d’auditions d’experts et responsables politiques ou associatifs, viendra compléter le bilan du débat public qui doit être présenté le 12 février dans les départements concernés (Meuse et Haute-Marne) puis le 13 février à Paris.
Le débat public avait été lancé au printemps 2013 mais avait rapidement tourné court sur le terrain, les adversaires du projet ayant fait avorter les deux premières réunions publiques à Bure puis Bar-le-Duc. Le débat s’est ensuite poursuivi sur internet jusqu’à la mi-décembre avec l’organisation de neuf débats en ligne.
La loi impose un tel débat en raison de l’impact sur l’environnement et l’aménagement du territoire du projet.
Dans leur avis, les 17 citoyens soulignent que « les déchets actuels vont devoir refroidir au moins 60 ans avant toute possibilité de stockage en profondeur ». « Durant cette période, nous estimons qu’il y a le temps d’une part de se donner les moyens de trouver des solutions alternatives ou complémentaires et d’autre part de réaliser une expérimentation en grandeur réelle », souligne le texte adopté à l’unanimité.
« Au vu des conclusions de la conférence de citoyens (…), il est indispensable de revoir le projet et son calendrier », a réagi le député écologiste Denis Baupin.
« On voit bien qu’il y a une demande d’un démarrage progressif et sous contrôle, on n’a aucun problème avec ça », a indiqué à l’AFP Marie-Claude Dupuis, directrice générale de l’Andra.
Toutefois, a-t-elle souligné, les déchets nécessitant plusieurs décennies de refroidissement sont ceux dits de « haute activité » (HA). Or, « pour ces déchets de haute activité, le gros des volumes n’est pas prévu avant 2075 », a-t-elle ajouté, seule une « zone pilote » étant prévue à partir de 2025 pour tester le stockage de ces déchets pendant 50 ans.
L’Andra rappelle que le site doit aussi accueillir des déchets moins radioactifs, dits de « moyenne activité à vie longue » (MA-VL) qui, eux, « ne doivent pas être refroidis » et dont les volumes atteindront 70.000 m3 en 2025.
Les citoyens réclament aussi des éclaircissements sur le potentiel géothermique de Bure, une étude récente d’un cabinet privé suisse ayant estimé que le site avait un potentiel conséquent.
alu/dab/pad

 

Photo licence Créative Commons :  Bertrand Degrove 

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