Publié le 30 décembre, 2010
0Six collectivités veulent interdire les véhicules polluants dans le centre des villes
LEMONDE.FR avec AFP | 28.12.10 | 12h04 • Mis à jour le 28.12.10 | 13h33
La chasse aux 4×4 et aux vieux moteurs Diesel est ouverte. D’ici quelques années, les véhicules émettant trop de CO2 et de particules fines capables de pénétrer les voies respiratoires pourraient se voir refuser l’accès au centre de certaines villes. Six collectivités vont en effet expérimenter, à partir de 2012, des « zones d’action prioritaires pour l’air » (ZAPA) dont l’accès sera limité voire interdit aux véhicules les plus polluants. Les six collectivités volontaires pour participer à cette expérimentation ont été sélectionnées le 8 décembre. Il s’agit de Grand Lyon, Grenoble-Alpes Métropole, Clermont Communauté, Pays d’Aix, Plaine Commune (Saint-Denis) et Paris.
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Cette expérimentation est ciblée sur les communes ou groupements de communes de plus de 100 000 habitants qui souhaitent lutter contre la pollution générée par le trafic routier et ses conséquences sur la santé humaine. « C’est un enjeu de santé publique : la pollution de l’air diminue l’espérance de vie de neuf mois pour chaque Français et l’exposition aux particules fines causerait 40 000 décès chaque année », précise la ministre Nathalie Kosciusko-Morizet. Plus de 160 villes en Europe mettent déjà en place ce genre d’action, selon le ministère de l’écologie.
Les véhicules concernés par cet accès limité et le dimensionnement des zones ne sont à ce stade pas encore définis. A Paris, la municipalité réfléchit notamment à interdire, dans certaines zones, les 4×4 et les vieux diesels, recensés comme les plus polluants. Un comité de pilotage a été créé, réunissant la mairie, les villes voisines de banlieue, la région IDF et la préfecture de police. Quatre scénarios sont envisagés pour cette restriction, les principales zones d’interdiction étant délimitées par les autoroutes autour de Paris ou la limite du boulevard périphérique. C’est le ministère de l’écologie qui devrait ensuite créer un étiquetage des véhicules, « un peu comme les lave-vaisselle ou les réfrigérateurs qui ont des notes A,B,C,D,E,F,G », précise Denis Baupin, adjoint (Europe Ecologie Les Verts) à l’environnement à la mairie de Paris. « La marge de manœuvre des collectivités consisterait à choisir ce qu’elle interdit, par exemple les véhicules estampillés G et F ou seulement les G », poursuit-il.
Un dispositif confirmé par Mme Kosciusko-Morizet. « On n’impose pas un type de restrictions au niveau national, on fait des listes de catégories de véhicules et chaque commune candidate choisit, un petit peu en fonction de son profil, de son centre-ville », a-t-elle expliqué. « Ça a été expérimenté dans plusieurs dizaines de pays d’Europe et ça a permis d’y réduire de 20 à 40 % la pollution atmosphérique. » La ministre estime que de telles zones de restriction, qui seront expérimentées pendant trois ans, lui semble « plus justes » qu’un péage urbain : « Pourquoi est-ce que, quand vous êtes dans la grande banlieue, vous devriez payer pour aller au centre-ville et quand vous êtes dans le centre-ville de Paris, vous pourriez avoir par exemple un 4 × 4 Diesel très polluant ? » s’est-elle interrogée.