Side Event Cop 21 : Pour un prix positif de la réduction du carbone - Denis Baupin

Médias

Publié le 8 décembre, 2015

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Side Event Cop 21 : Pour un prix positif de la réduction du carbone

side event positive pricing

A l’occasion de la cop 21, Denis Baupin est intervenu à l’occasion d’un side event sur le thème « prix positif de la réduction du carbone : un changement de paradigme des négociations climat à la Cop 21 et au-delà ».

Cet événement co-organisé par le Centre International de recherche sur l’environnement et le développement (CIRED) le Commissariat au développement durable, le Ministère de l’écologie, France Stratégie et le Centre Brésil Climat a été l’occasion de présenter un dispositif, fondé sur un prix positif de réduction du carbone, pour répondre à l’enjeu « financement » de la Cop 21. En valorisant le carbone évité –plutôt que de sanctionner après coup celui qui a été émis- on pourrait ainsi drainer l’épargne de long terme vers des investissements bas carbone. Ce dispositif pourrait être le vecteur du transfert massif nord-sud nécessaire pour le succès de la Cop 21.

programme side event positive pricing

Retrouvez ci-dessous la tribune paru à ce sujet le vendredi 4 décembre dans le journal Les Echos, que Denis Baupin a co-signée avec Michel Aglietta, conseiller scientifique au Cepii, Jean-Charles Hourcade chercheur au Cired et membre du Giec et Baptiste Perrissin-Fabert économiste.

lesechos1

Un prix positif du carbone pour sortir de l’impasse

de Michel Aglietta, Denis Baupin, Jean-Charles Hourcade et  Baptiste Perrissin-Fabert, le 4/12/2015

Les alertes sur un possible échec de la COP21 resteront impuissantes tant qu’elles ne feront que pointer les efforts manquants pour respecter l’objectif des 2 °C. Le défi climatique n’est pas qu’une affaire de tonnes de carbone. On ne le relèvera pas indépendamment des autres défis que sont le chômage, l’instabilité financière et la réduction de la pauvreté. Depuis Cancún (2010), l’objectif de la négociation n’est pas de répartir plus ou moins équitablement un fardeau, mais d’offrir un « accès équitable au développement », via une sécurité énergétique renforcée, la réduction des pollutions atmosphériques et des infrastructures bas carbone (énergie, transports, bâtiment) contribuant à la cohésion sociale.

C’est un plan Marshall climat qu’il faut lancer. Il peut sortir l’économie mondiale des risques d’une stagnation séculaire qui menace si les entreprises, sous l’oeil attentif de leurs actionnaires, continuent de renâcler devant des investissements de long terme. Les secteurs concernés constituent une part dominante de l’investissement productif et ont un fort pouvoir d’entraînement sur de nombreuses filières industrielles. Ce pouvoir d’entraînement vaut pour les pays du Nord. Il permettrait aussi de sortir les pays émergents des pièges d’un schéma de croissance trop dépendant des énergies fossiles et trop orienté vers les marchés extérieurs, ce qui ampute leur capacité à investir dans leurs infrastructures et nourrit une guerre froide des devises dont nous souffrons.

Un effort diplomatique du Brésil, rejoint par le G7, a permis d’inscrire dans le volet « action immédiate » du projet d’accord, la « reconnaissance de la valeur économique et sociale des activités volontaires d’atténuation et de leurs cobénéfices en matière d’adaptation, de santé et de développement durable ».

D’apparence anodine, cette phrase ouvre la voie à la création de nouveaux actifs financiers gagée sur cette « valeur sociale », une sorte de « prix positif ». C’est le sens du dispositif étudié par France Stratégie, le Commissariat général au développement durable et le Cired pour engager dans la transition bas carbone l’ensemble des acteurs financiers, depuis les banques centrales jusqu’aux investisseurs institutionnels.

Un porteur de projet ayant besoin d’un prêt de 1.000 euros pourrait en rembourser une partie en certificats carbone valorisés à la valeur sociale convenue, ce qui réduirait considérablement les risques des investissements bas carbone. Sa banque accepterait ces certificats, parce que la banque centrale, s’appuyant sur une garantie d’Etat, les reconnaîtrait comme actifs carbone et les inscrirait à son bilan, au même titre que l’or ou les devises étrangères. Des banques de développement ou des fonds d’investissement pourraient, de leur côté, profiter de cette garantie pour mobiliser l’épargne gérée par les investisseurs institutionnels via des « obligations climat » bien notées.

Le point décisif est qu’un prix positif du carbone évité est plus facile à porter rapidement à un niveau élevé que le prix à payer pour le carbone émis. Les pays en développement viennent d’afficher des « contributions volontaires » qui traduisent leur vision d’un développement moins carboné. Ils attendent qu’on dise « chiche » et qu’on les aide à faire mieux.

La France pourrait alors proposer aux pays du Nord de compléter leurs engagements pour le Fonds vert par des garanties publiques à des mécanismes financiers drainant l’épargne de long terme. Cette forme d’engagement des Etats n’aurait un coût budgétaire que si la garantie devait être exercée, risque limité parce qu’il soutient une création de richesse réelle. Les pays de l’Union européenne en seraient les partenaires naturels, y compris parce qu’ils pourraient tracer ainsi une sortie bas carbone de la sinistrose dans laquelle l’Europe s’englue.

Michel Aglietta est conseiller scientifique au Cepii, Denis Baupin est vice-président EELV de l’Assemblée nationale, Jean-Charles Hourcade est chercheur au Cired et membre du Giec et Baptiste Perrissin-Fabert est économiste.
En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/021526430640-un-prix-positif-du-carbone-pour-sortir-de-limpasse-1181382.php?pIIugmT5MQoxdFRR.99

 

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