Publié le 28 septembre, 2010
0Revue de presse sur les emplois fictifs de la Ville de Paris
De nombreux passages radio et TV sur l’affaire des emplois fictifs à la ville de Paris et sur l’accord Bertrand Delanoë/Chirac, à lire, voir ou écouter…
TF1 JOURNAL DE 20H – Le 27/09/2010
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RMC – Le 27/09/2010
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FRANCE INFO JOURNAL – Le 27/09/2010
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BFM TV LA MI-JOURNEE – Le 27/09/2010
FRANCE CULTURE EN TOUTE FRANCHISE – Le 27/09/2010
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EUROPE 1 LE GRAND DIRECT DE L’INFO – Le 27/09/2010
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TF1 JOURNAL DE 20H – Le 27/09/2010
LAURENCE FERRARI Le procès à venir de Jacques CHIRAC, le Conseil de Paris a approuvé aujourd’hui un protocole d’accord dans l’affaire des emplois fictifs. L’ancien président de la République va payer plus de 500000 euros de sa poche. Les élus Verts de la capitale ont dénoncé cet arrangement. Isabelle TORRE.
ISABELLE TORRE De manière assez solennelle, Bertrand DELANOË demande à l’hémicycle de tourner définitivement la page des années CHIRAC. Il le fait au nom des Parisiens.
BERTRAND DELA NOË, MAIRE DE PARIS En leur nom, je vous demande d’approuver ce protocole d’indemnisation.
ISABELLE TORRE Deux millions deux d’euros versés en grande partie par l’UMP et dans une moindre mesure par Jacques CHIRAC, en échange de quoi, la mairie de Paris accepte de retirer sa constitution de partie civile dans le procès. Vingt et une personnes payées à l’époque par la mairie de Paris, mais qui étaient en fait au service du RPR, que présidait aussi Jacques CHIRAC.
JEAN TIBERI, ELU UMP Oui, c’est le bon sens, c’est l’apaisement, je ne vois pas où est le problème.
ISABELLE TORRE Dans le contexte actuel, certains redoutent l’impression de connivence que cela peut laisser. Les Verts ont voté contre.
DENIS BAUPIN, ELU LES VERTS Quand on a les moyens de payer par avance pour rembourser, on peut échapper à la justice. Tous ceux qui sont poursuivis aujourd’hui par la police de monsieur HORTEFEUX, pour eux, il n’y aura pas de possibilité d’avoir ce type de recours.
ISABELLE TORRE Quelques socialistes ont répondu oui du bout des lèvres, mais dans l’urne, UMP et PS se sont additionnés.
ANNE HIDALGO, PREMIERE ADJOINTE MAIREDE PARIS Il n’y a pas de traitement de faveur, puisque une juge d’instruction a fixé le champ du délit qui avait été commis et le montant de l’indemnisation.
JEAN-FRANÇOIS LAMOUR, PRESIDENTGROUPEUMP CONSEILDE PARIS Cela se fait d’ailleurs de manière très régulière et très ordinaire pour ce type de dossiers.
ISABELLE TORRE Jacques CHIRAC, un justiciable comme les autres.
BERTRAND DELA NOË Une personne mise en cause par la justice qui propose de réparer, elle répare, la victime retire sa plainte et le procès a lieu.
ISABELLE TORRE Un procès sans partie civile, un procureur ayant déjà annoncé une demande de relaxe et un ancien président de la République qui confirme sa prèsence à l’audience, dont la date n’est toujours pas fixée. 20:14:57 FIN> Page 1/1
RMC – Faut-il laisser Chirac tranquille ?
bourdinandco – Antoine Perrin |  RMC.fr  |  27/09/2010
Le Conseil de Paris a approuvé ce lundi l’accord à l’amiable passé entre la mairie, l’UMP et Jacques Chirac, soldant l’affaire des emplois présumés fictifs à la mairie de la capitale. L’ancien président se retrouvera donc sans adversaire au tribunal.
Cela devait être un procès historique : celui d’un président la République, le premier sous la Ve République, mais il pourrait n’être plus qu’une formalité.
Le protocole d’indemnisation convenu entre M. Chirac, l’UMP et la Ville de Paris, a été voté au conseil de Paris ce lundi. Il prévoit le paiement de 2,2 millions d’euros par l’UMP et Jacques Chirac, correspondant au préjudice, intérêts et frais de justice. L’ancien Président comparaîtra donc en échange plus serein à son procès pour ces emplois présumés fictifs. La ville de Paris retirant sa constitution de partie civile, il se retrouvera sans adversaire ni accusation au tribunal, le parquet ayant de son côté indiqué qu’il demanderait la relaxe.
L’UMP, le Nouveau Centre, les Socialistes, le PCF, le PRG, MRC avaient annoncé leur intention de voter pour ce protocole. Seuls les Verts et deux élus du Parti de gauche ont voté contre. De son côté, le principal syndicat d’employés municipaux à la mairie de Paris, le SUPAP FSU, avait annoncé qu’il se constituerait partie civile si le protocole était voté.
Alors faut-il un vrai procès Chirac où la mairie de Paris serait partie civile ? Ou, au contraire, faut-il laisser Chirac tranquille ?
« Ce protocole financier reconnaît la faute »
Lyne Cohen Solal, adjointe socialiste au Maire de Paris chargée du commerce et de l’artisanat, considère qu’un tel procès n’a pas lieu d’être : « Un procès avec partie civile n’apportait rien de plus, et peut-être, retardait tout. Jacques Chirac aurait tout à fait le droit de faire des recours. Qui dit que dans un procès la justice aurait redonné la même somme à la mairie ? Pour l’ensemble des Parisiens, il vaut mieux avoir ce protocole financier qui reconnaît la faute et ramène l’argent prévu par la justice. Je trouve normal et je trouve que c’est de sa responsabilité, que le maire de Paris se comporte en maire de tous les Parisiens, et non pas en militant. »
« Tout cela n’est pas clair »
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Denis Baupin, élu Vert au conseil de Paris, adjoint au Maire de Paris chargé du développement durable, de l’environnement et du plan climat, est favorable à un procès en bonne et due forme : « Avant même que le procès ait lieu, on donne le sentiment que l’on a déjà tout résolu. On nous dit que Jacques Chirac serait innocent, et pour autant, l’UMP et Jacques Chirac paient. Est-ce que ce protocole d’accord ne vise pas finalement à passer outre le procès et à permettre à Jacques Chirac d’échapper à une éventuelle culpabilité ? Tout cela n’est pas clair. On aurait dû faire comme pour Alain Juppé il y a quelques années : attendre qu’il y ait le procès, et ensuite, s’il y a condamnation, qu’il y ait remboursement à la ville de Paris. »
FRANCE INFO JOURNAL – Le 27/09/2010
AGNES SOUBIRAN La Mairie de Paris va donc tirer un trait définitif sur l’affaire des emplois fictifs, mais le vote se fera sous tension. Les élus vont se prononcer sur le projet d’accord d’indemnisation de la Ville, l’UMP et Jacques CHIRAC vont verser plus de 2 millions d’euros, mais la Ville renonce du même coup à être partie civile dans le procès. Si l’issue du vote ne fait aucun doute, certains élus voteront contre, notamment les Verts. Denis BAUPIN, adjoint de Bertrand DELANOË, chargé de l’environnement, s’explique sur ce choix.
DENIS BAUPIN On fait ça parce que c’est CHIRAC. On fait ça parce que c’est un politique, parce que c’est un dirigeant politique, qui a fait des choses, pas toutes mauvaises, mais en l’occurrence qui, sur ces questions-là , visiblement, n’est pas tout blanc. Si réellement celui qui a été le président de la République pendant 12 ans a triché, et qu’en plus il a triché pour s’aider à acquérir le pouvoir, je pense qu’à un moment ou un autre il est normal que la justice le dise et qu’on puisse mettre une explication claire pour les Français de ce qui s’est passé. Et ça nous aiderait d’ailleurs pour l’avenir, parce que les relations entre la politique et l’argent, comme chacun peut le voir au quotidien, sont des choses compliquées, et je pense qu’il y a besoin d’éthique, il Y a besoin de choses qui soient dites par la justice.
AGNES SOUBIRAN Et d’ailleurs le collectif «Sauvons les riches» a prévu de manifester devant l’Hôtel de Ville durant le vote. Un vote que défend le conseiller et député UMP Bernard DEBRE.
BERNARD DEBRE D’abord Jacques CHIRAC va payer plus de 500 000 euros.
Deuxièmement, il y aura un procès. Troisièmement, l’argent qui a été payé par l’UMP, qui est, qu’on le veuille ou non, un peu le successeur du RPR, il n’empêche que c’étaient des « dettes» du RPR pour beaucoup. Qu’on ne nous dise pas que c’est de l’argent des contribuables, parce que je ne vois pas pourquoi le RPR n’utiliserait pas l’argent comme il entend l’utiliser. Pour Bertrand DELANOË ce n’est pas plus mal de ne pas apparaître comme celui qui veut la peau d’un homme qui est déjà un homme âgé.
BFM TV LA MI-JOURNEE – Le 27/09/2010
STEPHANIE DE MURU La fin du feuilleton des emplois fictifs à la Mairie de Paris, l’UMP et Jacques CHIRAC vont donc verser un dédommagement de plus de deux millions d’euros. Aucun suspense, les élus du Conseil de Paris ont donc voté pour le projet d’accord d’indemnisation. Les Verts ne voulaient pas de cet accord, nous sommes en direct avec Denis BAUPIN, élu Verts au Conseil de Paris. Bonjour Monsieur BAUPIN et merci d’être avec nous. Je vous entendais ce matin à la radio espérer que les voix de l’opposition soient nombreuses, finalement le projet a été voté, est-ce que vous êtes déçu?
DENIS BAUPIN Ecoutez, il n’y avait pas de suspense, on savait pà r avance que le groupe PS et le groupe UMP, qui sont les deux plus importants du Conseil, voteraient. Moi ce que j’ai surtout entendu c’était désaccord sur le fond entre ces deux groupes, c’est-à -dire que d’un côté le groupe socialiste nous a dit que ce protocole d’accord valait reconnaissance de la part de Jacques CHIRAC sur sa culpabilité et monsieur LAMOUR au nom de l’UMP nous a dit qu’au contraire Jacques CHIRAC était innocent. Et donc on se retrouve en fait dans une situation où clairement de fait c’est à la justice de dire les choses et pas au Conseil de Paris, pas aux élus. Et ce qui est dommage c’est qu’avec ce protocole d’accord on risque d’influencer la justice parce qu’à l’arrivée la Ville de Paris se retire du procès, le procureur a déjà dit qu’il prônerait un non-lieu dans ce procés sur Jacques CHIRAC. Donc pour nous il n s’agit pas d’aller à l’offensive contre Jacques CHIRAC qui est un ancien élu, qui a fait beaucoup de choses, etc., mais la question c’est qu’à un moment la vérité soit dite. On voit bien, vous avez cité l’affaire WOERTH-BETTENCOURT dans le sujet précédent, on voit bien qu’aujourd’hui les relations entre la politique et l’argent doivent être clarifiées, c’est pour ça que nous souhaitions un procès, nous souhaitons toujours un procès qui soit clair.
GILANE BARRET Mais, Denis BAUPIN, est-ce que l’essentiel n’est pas que l’argent revienne à la Mairie de Paris, on est d’accord, il y avait un problème, on le règle, ça évite aussi de longues procédures judiciaires, est-ce qu’on ne peut pas dire tout simplement le mal est réparé aujourd’hui?
DENIS BAUPIN Non, d’abord le procès aura lieu, donc ça n’est pas la fin de l’affaire des emplois fictifs et l’essentiel ce n’est pas tellement l’argent, l’argent c’est important, et en plus là ce n’est qu’une partie de l’argent parce que beaucoup de ce qui a été sous ce procès est trop loin dans le passé pour qu’on puisse récupérer les indemnités qu’auraient dû recevoir la Ville de Paris. Mais l’essentiel c’est quand même de dire s’il y a culpabilité ou pas, qu’on sache si Jacques CHIRAC avait triché, s’il a été élu président de la République en utilisant des emplois fictifs à la Ville de Paris et donc si quelque part il a un peu truqué avec l’histoire, c’est quand même des choses qui sont essentielles. Nos concitoyens ont besoin de savoir et besoin de ressentir qu’enfin on a une justice qui nous dit si oui ou non la politique peut être propre. Nous souhaitons que la politique soit propre, nous pensons qu’elle peut l’être et pour ça il y a besoin que la justice nous aide à montrer que quand dans les cas où il ya eu faute elle le dit et elle condamne.
STEPHANIEDE MURU Mais Jacques CHIRAC accepte tout de même de payer plus de 500.000 euros …
DENIS BAUPIN Oui, pour un innocent c’est bizarre, vous ne trouvez pas?
STEPHANIEDEMURU Je ne ferai pas de commentaire, c’est à vous de le faire!
DENIS BAUPIN Non mais de fait vous constatez bien qu’il y a quand même quelque chose de bizarre, on nous dit qu’il est innocent et il paye. Vous si vous étiez menace d’un procès et que vous estimez être innocente vous ne paieriez pas.
Donc il y a clairement quelque part une reconnaissance de culpabilité mais finalement une tentative au travers de ce protocole d’accord de modifier les données de base du procès pour espérer ressortir sans condamnation. Et là vraiment on considère que ce n’est pas quelque chose de correct. Si vous n’avez pas de moyen financier, si vous êtes des Roms qui êtes pourchassés aujourd’hui par la police de monsieur HORTEFEUX,si les gens du voyage, etc., vous n’aurez pas les moyens de pouvoir payer pour vous éviter des procès.
Donc il faut qu’à un moment quelque part ceux qui ont des moyens financiers comme ceux qui n’en ont pas soient à égalité devant la justice. Et donc ce système de transaction tel qu’il est mis en place aujourd’hui et qui permet à Jacques CHIRAC, y compris par un financement de l’UMP et pas seulement de sa propre poche, d’échapper à un procès équitable ne nous parait pas quelque chose de correct.
STEPHANIEDE MURU Merci Denis BAUPIN d’avoir réagi avec nous sur l’antenne de BFM TV aujourd’hui.
FRANCE CULTURE EN TOUTE FRANCHISE – Le 27/09/2010
MARC VOINCHET «En toute franchise », avec vous, ce matin, et vous recevez Denis BAUPIN.
LUDOVIC PIED TENU Oui! Et on parle d’un accord d’une indemnisation de Jacques CHIRAC, de l’UMP et du PS ensemble. Ce sont les mots clés de l’interview avec l’adjoint au maire de Paris, Denis BAUPIN, qui fait partie également de la direction des Verts. Denis BAUPIN, bonjour.
DENIS BAUPIN Bonjour.
LUDOVIC PIED TENU Dans quelques minutes, vous allez siéger au Conseil de Paris. Vous allez vous rendre à l’Hôtel de Ville, c’est à 9 h, et là vous allez examiner et voter un protocole d’accord entre d’un côté l’UMP et Jacques CHIRAC, et de l’autre la Ville de Paris pour le remboursement des sommes dues dans le dossier des emplois fictifs des chargés de mission de la Ville de Paris. L’ancien président de la République va débourser de sa poche 500 000 €, l’UMP 1,7 million. Ca fait 2,2 millions dans les caisses de la Ville. Par temps de crise, c’est plutôt bon à prendre, non?
DENIS BAUPIN Ah, de ce point de vue-là , oui, c’est toujours bon à prendre! Bon, d’abord, peut-être une précision, vous parlez de sommes dues, dues, déterminées par qui?
LUDOVIC PIED TENU C’est un accord de gré à gré, quoi.
DENIS BAUPIN Ben, semble-t-il ! Aujourd’hui, le procès n’a pas eu lieu et donc on ne sait pas exactement quels étaient le nombre d’emplois fictifs, si d’ailleurs il y en a eu, hein, puisque la justice n’est pas passée. Pour l’instant, Jacques CHIRAC quelque part est censé être présumé innocent. Et, en même temps, on constate que lui-même, comme l’UMP, décident de rembourser une somme qui a été calculée par des avocats, etc. Bon, ça, je ne remets pas en cause le calcul, mais sans que la justice soit passée, et nous, ça nous trouble. On se dit est-ce que aujourd’hui. .. quelle est la part qui est payée par l’UMP, quelle est la part payée par Jacques CHIRAC, est-ce que une partie des emplois fictifs étaient donc destinés au RPR et d’autres étaient des amis de Jacques CHIRAC, par exemple, et c’est comme ça que ça été évalué, et surtout pourquoi faire ça avant le procès ?
LUDOVIC PIED TENU Alors, vous êtes neuf au groupe des Verts, vous allez voter contre, et vous serez le seul groupe à voter contre. Le Parti communiste, les socialistes, le Nouveau centre, l’UMP, tout ce beau monde va voter pour. Vous, ça vous met dans quelle situation? Enfin, selon vous, cette espèce d’union est-ce que ça peut causer un tort à la politique en général?
DENIS BAUPIN Ben, écoutez, oui! Moi, j’ai plutôt le sentiment que les gens peuvent avoir le sentiment, finalement, que entre politiques on se met d’accord pour essayer d’échapper à la justice. Alors, j’ai bien compris qu’il y avait des motivations de la part du maire de Paris qui étaient d’éviter une utilisation politicienne de ce procés, d’essayer de ne pas abîmer l’image de Paris avec un nouveau procès, etc. Sauf que globalement dans le contexte dans lequel nous sommes aujourd’hui, on a l’impression que d’un côté il y a une justice impitoyable pour les Roms, pour tous les gens du voyage, pour tous ces gens qu’on pourchasse, etc. et puis de l’autre il y a des puissants qui peuvent se mettre d’accord pour essayer d’y déroger. Je pense que ça n’est pas sain. Dans le cas d’Alain JUPPÉ il ya quelques années, la justice était passée et ensuite il y avait eu remboursement des sommes dues. Et là , c’était clair: Mais là , on peut donner l’impression qu’on essaie d’échapper à la justice, et ça c’est pas sain.
LUDOVIC PIED TENU Alors, à l’image de François FILLON et de Nicolas SARKOZY, Bertrand DELANOË n’est peut-être pas votre mentor.
DENIS BAUPIN Oui, je vous confirme!
LUDOVIC PIED TENU Mais quand même, vous travaillez à ce côté. Est-ce qu’il n’y a pas un devoir de solidarité? Est-ce que vous ne vous sentez pas obligé et donc forcément un soutien à cet accord d’indemnisation?
DENIS BAUPIN Ah, nous avons une solidarité avec Bertrand DELANOË sur l’accord que nous avons passé aux dernières élections municipales, qui prévoit de faire un tramway dans Paris, tout un tas de projets, mais en l’occurrence il n’y avait pas dans les discussions que nous avions eues à l’époque, sinon elles auraient été encore plus difficiles, la question de savoir si on devrait ou pas soutenir un tel accord. Donc, de ce point de vue-là , chacun défend ses opinions.
LUDOVIC PIED TENU Ca ne va pas jusqu’à avaler des couleuvres, quoi, c’est ça que vous voulez dire? Vous qualifiez ça d’une couleuvre? Pour vous, en étant dans l’équipe municipale …
DENIS BAUPIN mais, on est une assemblée. Dans une assemblée, chacun vote en son âme et conscience, surtout sur des questions comme celle-là qui sont des questions où il y a quand même une part d’éthique, et donc sans dire que nos partenaires n’ont pas d’éthique c’est chacun qui réfléchit en son âme et conscience. Et donc, de notre point de vue, nous pensons que ça n’est pas juste qu’en plus ça donne un mauvais signal à l’opinion publique.
LUDOVIC PIED TENU Votre parti, votre mouvement, les Verts et puis Europe écologie avec qui vous travaillez ce rassemblement, Eva JOLY qualifiait ça de « faute politique », elle a assimilé ça à « un détournement de fonds, un abus de confiance à l’égard des donateurs de l’UMP, parmi lesquels l’Etat, et in fine le contribuable ». Est-ce que là le contribuable, le citoyen parisien paie deux fois?
DENIS BAUPIN Semble-t-il ! En tout cas, c’est la question qu’on est bien obligé de se poser: pourquoi est-ce que l’UMP paie à la place de Jacques CHIRAC? Pour quelles raisons? Moi, je n’ai pas aujourd’hui d’explication qui nous soit donnée.
Donc, est-ce que l’UMP a décidé de devenir une association caritative qui va aider tous les citoyens qui ont maille à partir de la justice, de monsieur HORTEFEUX, voilà , c’est une hypothése, ou bien est-ce qu’elle soutient donc Jacques CHIRAC en estimant donc que c’est l’héritage du RPR, donc finalement ces emplois fictifs ont servi le RPR, donc ont permis à ce parti d’acquérir le pouvoir? Et alors là on touche à des choses qui sont graves, donc dans ce cas-là c’est l’UMP qui devrait être condamné, s’il se sent coresponsable de ces emplois fictifs, dans ce cas-là il ne devrait pas y avoir que Jacques CHIRAC qui soit devant le tribunal, mais l’ensemble de l’organisation et que clairement on dise alors «ce parti a fait des fautes», et là ça serait évidement extrêmement important que la justice le dise.
LUDOVIC PIED TENU Il y a une dernière chose que j’aimerais comprendre: pourquoi cet accord oblige la ville à retirer sa plainte?
DENIS BAUPIN Eh bien, c’est justement le choix qui a été fait.
LUDOVIC PIED TENU Pourquoi?
DENIS BAUPIN Sinon, les autres n’auraient pas payé, c’est-à -dire que si évidemment l’UMP et Jacques CHIRAC …
LUDOVIC PIED TENU … c’était le deal, quoi!
DENIS BAUPIN … sont prêts à payer, c’est pour que la Ville de Paris retire sa partie civile.
LUDOVIC PIED TENU Alors, heureusement, la justice est faite en France de façon à ce que même en cas de retrait de plainte il y ait quand même un procès. l’audience, d’ailleurs ça devrait se tenir début d’année 2011, ce sera fixé à la fin de la semaine, là , vendredi. Ce procès-Ià , il y a eu déjà une condamnation d’Alain JUPPÉ en 2004. Là , le Parquet dans cette affaire requiert un non lieu. Est-ce qu’il ya un sentiment, une entente générale, une volonté générale d’amnistier et d’offrir une sortie digne à Jacques CHIRAC, dernier mot?
DENIS BAUPIN Moi, je ne suis pas par poursuivre les gens éternellement, etc., mais il y a un moment où il faut que les choses soient dites. Si réellement, et vous voyez le contexte actuel dans lequel on est, des relations entre la politique et l’argent, particulièrement à droite, il faut qu’à un moment ou un autre la justice dise « il y a eu des fautes, elles ont été commises» – s’il y en a eu, il faut le vérifier – mais que les choses soient claires et que nos concitoyens n’aient pas le sentiment que éternellement la politique et l’argent c’est quelque chose dans lequel on n’y voit jamais clair.
LUDOVIC PIED TENU Merci. Merci Denis BAUPIN