Publié le 15 mars, 2012
0Rénovation énergétique: Paris passe aux travaux pratiques à l’école
PARIS (AFP) – Vitrages, chauffages, éclairages: pour tenir ses objectifs environnementaux et alléger sa facture, la ville de Paris a engagé l’ambitieux chantier de la rénovation énergétique de ses écoles dont la plupart datent d’une époque où on ne se souciait pas du changement climatique.
En passant aux travaux pratiques, la mairie de Paris veut montrer qu’on « est passé du discours +on va y aller, on va y aller+ tenu depuis des années, à celui de +on y va+! », a souligné mercredi l’élu parisien écologiste Denis Baupin.
« C’est le plus grand chantier jamais lancé en France de rénovation thermique », a assuré le maire-adjoint en charge de l’Environnement en détaillant ce programme dans une école-pilote du 14e arrondissement.
Dans son « plan climat », la capitale s’est engagée à réduire de 30% les consommations d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre (GES) de ses bâtiments publics d’ici 2020.
Les 660 écoles maternelles et élémentaires parisiennes constituent un gisement d’économies non négligeables: les plus anciennes datent de la fin du XIXe siècle et plus de la moitié ont été construites avant 1948.
La mairie de Paris veut en rénover 600 d’ici 2020: 300 lors de la mandature actuelle (jusqu’en 2014) et 300 lors de la suivante.
Depuis les vacances scolaires d’hiver, ce vaste chantier a démarré pour un premier « lot » de 100 écoles, ayant des modes de chauffage différents et affichant des performances disparates pour représenter l’ensemble du parc.
1.600 automobiles en moins
Pas de prouesses technologiques particulières, mais une généralisation d’équipements plus économes, comme des éclairages basse consommation, des « survitrages » ou des doubles-fenêtres, des robinets thermostatiques sur les radiateurs et des outils permettant une meilleure gestion du chauffage.
Des « outils simples et robustes » peuvent en effet générer des gains importants, par exemple en coupant le chauffage dans une classe dès qu’une fenêtre est ouverte ou en évitant de chauffer toute l’école le mercredi mais seulement les salles utilisées ces jours-là par des activités périscolaires comme des centres aérés.
Des actions de sensibilisation sont également prévues auprès des enfants comme des adultes pour encourager des comportements plus économes.
Sur le premier « lot » de 100 écoles, dont la maîtrise d’oeuvre et la maintenance ont été confiées à un groupement mené par EDF Optimal Solutions, filiale d’EDF spécialisée sur l’efficacité énergétique, les gains attendus sur la facture sont de l’ordre de 850.000 euros par an. Pour une consommation annuelle actuelle de 2,3 millions d’euros.
Des économies substantielles qui ne couvriront toutefois pas le coût global de l’opération (52,1 M EUR HT) au terme du partenariat d’une durée de 20 ans.
Au-delà de l’aspect économique, les émissions de CO2 évitées dans ces 100 premières écoles seront équivalentes aux émissions annuelles de 1.600 automobiles, précise Patrice Siouffi, directeur général d’EDF Optimal Solutions.
Pour garantir ces objectifs, la mairie de Paris a opté pour une formule juridique encore peu répandue, un « contrat de partenariat de performance énergétique » (CPPE). Un partenariat qui prévoit le versement au groupement d’un loyer annuel modéré par un système de bonus/malus en fonction des économies réellement constatées par rapport à l’objectif assigné.
© 2012 AFP