Médias Christiana Figueres, secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), à l'ouverture de la conférence sur le climat à Doha

Publié le 27 novembre, 2012

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Radio France International : A Doha, l’ONU planche sur le dossier brûlant du changement climatique

La 18e Conférence de l’Onu sur le changement climatique se déroule du 26 novembre au 7 décembre à Doha, au Qatar.

Par Arnaud Jouve

Comme tous les ans, les 190 pays membres de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques se réunissent pour faire avancer les négociations sur le climat. Une rencontre qui va se dérouler à partir de ce lundi et jusqu’au 7 décembre à Doha au Qatar. L’objectif est de tourner la page de l’échec du Sommet de Copenhague, afin d’engager les acteurs vers la construction d’un nouvel accord.

 

Depuis l’échec du Sommet de Copenhague en 2009, la négociation sur le climat semble totalement bloquée. On peut donc s’attendre à ce que la conférence de Doha soit un rendez-vous difficile et technique, dans un contexte de crise écologique et économique dramatique. Mais l’urgence et la gravité de la situation nécessitent une stratégie internationale.

 

Alors que Copenhague a montré que le climat exige une solidarité qui va nécessiter le dépassement des souverainetés nationales, qu’est-ce qui a progressé depuis ? « Ce qui a progressé, c’est le dérèglement climatique, affirme Denis Baupin, le député d’Europe Ecologie-Les Verts. C’est-à-dire que les émissions de gaz à effets de serre n’ont jamais été aussi importantes que cette année. Les conséquences et les catastrophes sont de plus en plus visibles et les Etats se rendent compte qu’ils ne peuvent plus fermer les yeux. »

 

« Quelle catastrophe faudrait-il atteindre pour que les responsables politique se disent enfin : « Oui, cette fois ci , ça nous coûte beaucoup plus cher de ne pas agir que d’agir ». Evidemment, c’est très compliqué, parce qu’en même temps on pose à nouveau plein de questions : celle de la compétition économique entre la Chine et les Etats-Unis, celle des équilibres Nord-Sud », explique encore Denis Baupin.

 

Diviser par deux les émissions mondiales

 

L’échec de Copenhague a changé notre vision du monde et Doha va tenter de consolider une nouvelle approche qui s’inscrit dans la continuité de ce qui a été échafaudé durant la précédente réunion de Durban. Cette nouvelle négociation a plusieurs objectifs. Le premier est de « ne pas dépasser deux degrés d’augmentation de température globale », en divisant par deux les émissions mondiales.

 

C’est là qu’on attend les engagements des pays. Certains demanderont une deuxième période d’engagement pour le protocole de Kyoto et accepteront de s’engager sur des contrats juridiquement contraignants, et d’autres pas. L’idée est d’arriver à signer un accord global en 2015 qui rentrera en vigueur en 2020 et qui engagera tous les pays émetteurs, comme la Chine et les Etats-Unis.

 

La question des financements du « fonds vert », qui est encore loin d’être opérationnel, est également au cœur des discussions de Doha. « La communauté internationale a décidé de créer un fonds vert, un fonds international pour héberger les financements climat. A Doha, cela fera trois ans que ce fonds a été créé et qu’il reste une coquille vide malheureusement », regrette Alix Mazounie du Réseau action climat.

 

« Ce qu’on demande aujourd’hui, ce sont des sources additionnelles de financement qu’on puisse tracer facilement, et vérifier que l’engagement a été respecté. Parmi ces sources, on envisage la taxe sur les transactions financières européenne. Une autre solution possible est la taxation du transport international, notamment le transport maritime. On estime les montants à 25 milliards de dollars par an. C’est de l’argent public, frais, additionnel à l’aide publique au développement. C’est exactement ce type de financements dont on a besoin à Doha », explique encore Alix Mazounie.

 

La menace de l’eau

 

« Sur cet accord, il y a aussi la nécessité que les pays en développement trouvent un nouveau mode de développement pour qu’au niveau global, l’ensemble de la communauté mondiale parvienne à diviser par deux les émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2050. L’objectif est que le changement climatique ne dépasse pas deux degrés de réchauffement. Au-delà, il est certain que se poseront d’énormes problèmes alimentaires pour l’ensemble du monde, qu’on n’arrivera pas à nourrir l’ensemble de l’humanité. Parce que dans un grand nombre de pays, notamment les pays tropicaux, il y aura un effondrement de la productivité agricole, par déficit d’eau essentiellement », prédit Pierre Radanne, le fondateur de Futur Facteur 4, un bureau d’étude en énergie et climat.

 

Doha ne sera donc pas une étape spectaculaire, mais de sa réussite dépendra certainement l’avenir.

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