Publié le 6 octobre, 2010
0Paris a de l’appétit pour le bio
LE PARISIEN Mercredi 6 Octobre 2010
Les pommes reinettes sans pesticide, les assiettes de riz complet, les petites briques de lait: le palais des chérubins parisiens goûte de plus en plus aux produits issus de l’agriculture biologique. Mais c’est encore trop peu! Surtout par rapport aux objectifs du plan climat adopté par la mairie à l’automne 2007. A l’époque, les élus s’étaient donné pour ambition d’inclure 20% d’aliments bio dans les repas des crèches, écoles et autres restaurants administratifs dès 2010. « Nous en sommes à 12,5%. D’ici à la fin de la mandature, nous aurons atteint les 20% », promet Denis Baupin, adjoint vert chargé du développement durable. La Ville a élaboré un plan de développement pour contourner les difficultés et augmenter la part du bio dans les assiettes parisiennes.
68% d’augmentation en un an.
Même si l’objectif du plan climat n’a pas encore été atteint, l’utilisation du bio a fortement augmenté entre 2008 et 2009. Elle a progressé de 68%, passant de 7,4% à 12,5%. C’est dans les crèches que le bio est le plus présent avec 20,2% des produits.
Dans les écoles, la part du bio est limitée à Il,9%. Et dans les restaurants du personnel municipal ou ceux des personnes âgées, la marge de progression reste considérable puisque les aliments bio ne représentent que 0,5% à 2,5% des repas.
Un plan d’action pour aller plus vite.
« Ce n’est pas le prix du bio qui a freiné son développement, explique Denis Baupin. C’est plutôt le manque d’infrastructures et d’organisation qui complique les choses. » L’adjoint a donc élaboré un plan d’action pour y remédier. Dès l’an prochain, la Ville va ainsi monter un groupement d’achat afin que ses services et les caisses des écoles puissent passer des commandes groupées de bio. Paris va aussi soutenir la création d’une plateforme d’agriculteurs bio. « En se réunissant, ils pourraient plus facilement répondre à la demande et seraient ainsi assurés d’avoir des débouchés. »
Encourager l’agriculture bio.
Pour consommer des fruits et légumes frais qui ont poussé naturellement, encore faut-il que les terres bio pullulent. En 2008, ces exploitations ne représentaient que 2,6% des exploitations agricoles françaises. En Ile-de-France, elles ne représentent que 0,78% des terres. « Nous allons encourager la conversion des exploitations. D’abord en revendant en priorité aux agriculteurs bios les terres appartenant encore à la Ville et en soutenant financièrement avec la région les exploitants prêts à se mettre au bio. » M.-A.G.