Publié le 11 avril, 2013
0Moniteur.fr – EnR : Un fort besoin de soleil
Photovoltaïque : une filière à reconstruire
La 1ere table ronde des 4e rencontres parlementaires sur les ENR était organisée le 9 avril à Paris. L’occasion de pointer du doigt le retard pris par le développement du photovoltaïque en France.
Le président du Syndicat des énergies renouvelables, Jean-Louis Bal, a beau dire et répéter que la production de chaleur doit remplir la moitié de l’objectif des 23 % d’ENR dans la consommation énergétique française en 2020, c’est essentiellement le solaire photovoltaïque qui a monopolisé l’attention lors de la 1ere table ronde des 4e rencontres parlementaires sur les ENR organisées le 9 avril à Paris.
Comme si, paradoxalement, malgré « le bain de sang mondial dans l’amont » auquel on assiste, c’est bien de là que devait venir la lumière. Car les discours introductifs, sans surprise, ont posé un diagnostic bien sombre pour le développement des énergies renouvelables dans l’Hexagone. « Nous ne sommes pas sur la bonne courbe », il faut « donner un coup de booster », s’est exclamé le député EELV Denis Baupin, co-président de ces Rencontres aux côtés de l’ancienne ministre de l’Écologie, Chantal Jouanno, celle-ci allant même jusqu’à trouver « étonnant de voir la régression dans les propos tenus » sur ce sujet des ENR en France et plus généralement en Europe alors que se développe, au contraire, « une vraie prise de conscience mondiale ».
« Nous pouvons avoir un certain nombre d’inquiétudes » sur l’atteinte de l’objectif de 23 % en 2020, constate, lui aussi, le directeur général de l’Énergie et du Climat, pour lequel la tentation de « jeter le bébé avec l’eau du bain » est alimentée par les « rentes indues » créées par des systèmes qui n’étaient pas assez robustes. « On ne pourra continuer qu’avec des soutiens adaptés à chaque filière en prenant en compte le coût et les retombées économiques », dit Laurent Michel. Tout en se montrant confiant dans l’ensemble des « leviers à actionner pour atteindre les objectifs » et « que le débat national va éclairer et je n’en doute pas renforcer ».
Faire baisser les coûts du photovoltaïque
Jean-Louis Bal appelle, pour sa part, à réévaluer un certain nombre d’objectifs, concernant justement le photovoltaïque dont les prix « ont considérablement diminué ». Un discours que relaient les industriels présents, le directeur Prospectives Énergies nouvelles de Total, Arnaud Chaperon, se montrant particulièrement volontaire. « On en a sous le pied » en termes de technologie, martèle-t-il, estimant que l’objectif fixé par Barack Obama à sa propre industrie d’un coût de 6 c€ par kWh installé « est à portée de fusil » (quand ce coût était de 50 c€ il y a 4 ou 5 ans et qu’il est aujourd’hui en France compris entre 12 et 15 c€). En toile de fond du débat, toujours, le spectaculaire essor du PV en Allemagne qui devrait atteindre dès 2015 les 52 GW visés pour 2020. Mais outre-Rhin, le coût administratif est quatre fois moins élevé qu’en France…
Un « choc de simplification », à l’évidence, s’impose. Au-delà de 2020, il est temps de savoir si l’on veut des objectifs contraignants pour 2030. Jean-Louis Bal presse la France de « se positionner rapidement » à cet égard, un certain nombre de pays l’ayant déjà fait.
| Source ENERPRESSE