Publié le 4 mars, 2013
0Libération : «Investir dans nos territoires», Interview Denis Baupin Député EE-LV de Paris
1 mars 2013
Député EE-LV de Paris et vice-président de l’Assemblée nationale, l’écologiste Denis Baupin publie le 7 mars la Révolution énergétique, une chance pour sortir de la crise (éd. Les petits matins). Il est actuellement en charge d’un rapport parlementaire sur la voiture propre.
Quelles sont les réponses écologiques pour mener bataille contre le chômage ?
Nous ne croyons pas au retour de la croissance, que les gouvernements successifs nous promettent comme le retour du messie, et nous avons raison. A croissance égale, d’autant plus quand elle est faible, il faut donc investir en priorité dans les activités intensives en emploi. Et les grands chantiers de la transition écologique le sont particulièrement.
Quels sont-ils ?
Les énergies renouvelables sont plus intensives en emplois que le nucléaire ou que les énergies fossiles. La réhabilitation thermique des bâtiments l’est plus que la construction d’autoroutes ou de grands stades. Et les transports collectifs le sont plus que l’automobile. De plus, la baisse de la consommation d’énergie que ces chantiers généreraient nous permettrait de réduire notre dépendance à l’importation d’énergies fossiles : or le pétrole, c’est aujourd’hui 90% du déficit de notre balance commerciale ! Plutôt que de donner des milliards aux pétromonarchies du Golfe, investissons plutôt dans nos territoires pour des emplois non délocalisables.
Et que préconisez-vous pour améliorer le pouvoir d’achat de millions de Français qui galèrent ?
On peut bien sûr augmenter le Smic et les minima sociaux. Mais il faut surtout agir pour réduire les dépenses contraintes. Quand on fait le blocage des loyers, comme le fait Cécile Duflot [ministre du Logement, ndlr], quand on cherche à réduire la facture énergétique des foyers et des automobilistes ou quand on met en place du transport collectif, on améliore le reste-à-vivre et donc le pouvoir d’achat réel des Français. Ça tombe bien car il est clair qu’on ne pourra réussir la transition écologique – et ses gains environnementaux – que si elle passe par des mesures de redistribution – et donc des gains sociaux.