Publié le 16 août, 2006
0LIBERATION – Convaincre que le vote utile à Paris, c’est le vote vert
L'approche de la présidentielle crée une tension forte au sein du PS, notamment chez les maires d'arrondissement fabiusiens. En politique, pour rassembler son camp, il suffit de désigner l'ennemi . Pour le PS, c'est les Verts… Et inversement. D'où cette tendance à nous considérer comme des empêcheurs de tourner en rond. Modifier les logiciels de gauche dépassés, c'est notre rôle. L'écologie politique, c'est aussi la lutte contre la misère, qui sera un enjeu majeur des municipales. Nous devront convaincre les Parisiens que le vote utile à Paris, c'est le vote vert.
Qu'est-ce qui ne va pas avec Delanoë ?
Les Verts sont à l'aise au Conseil de Paris, mais le PS y a une culture plus hégémonique. Quand le PS décide avec la droite, contre tout le reste de la gauche, de rebaptiser place Jean-Paul-II le parvis de Notre-Dame, cela ne choque personne. Quand nous proposons des amendements sur l'urbanisme que la droite menace de voter, c'est un crime de lèse-majesté. On a parfois l'impression que nos partenaires ont le syndrome de la forteresse assiégée. Plus le temps passe, plus l'entourage du maire pèse sur les décisions. Et les adjoints voient leur influence diminuer. On perd ainsi une partie du souffle politique original. Celui qui nous a amenés à lancer les grands chantiers et Paris Plages, Nuit blanche, etc.
A quand la fin des travaux de voirie et des bouchons ?
On ne juge pas une politique en plein milieu des travaux. Fin 2006, ils seront terminés, avec le lancement du tramway, soit 100 000 voyageurs supplémentaires par jour sur son trajet. D'ici à la fin de l'année, les deux tiers des lignes de bus contre la moitié aujourd'hui fonctionneront le dimanche. En soirée, la moitié des bus rouleront, au lieu d'un tiers, et, le samedi, le métro sera ouvert jusqu'à 2 heures du matin. Dès l'été prochain, plusieurs milliers de vélos seront mis à disposition. Tout cela renforce l'offre de mobilité. On est passé d'une phase de «hardware», où l'on a modifié les infrastructures à une phase de «software», d'offre de service. Une partie des gens jugeaient malthusienne notre politique. On n'a jamais voulu empêcher les gens de se déplacer. Mais, tant que les transports publics étaient une compétence de l'Etat, jusqu'en mars, il nous manquait un levier.
Quid de l'amélioration de la qualité de l'air ?
Paris est la première ville à essayer de modéliser l'impact sur la pollution pour distinguer ce qui est dû à la météo, à l'amélioration des moteurs et aux aménagements municipaux. Si on n'avait rien fait, on aurait une aggravation de la qualité de l'air avec l'étalement urbain, la clim, la multiplication des 4×4. Ce sont des phénomènes complexes, à la fois locaux et globaux. Sauf que le réchauffement climatique en France est dû pour 40 % aux déplacements en automobile. Il induit un accroissement de la pollution. Depuis cinq ans, on essaie de rattraper le retard que Paris a pris sur Nantes, Grenoble et Strasbourg, qui avaient commencé ces politiques il y a vingt ans.
Certains vous accusent d'être un ayatollah ?
Je récuse ce terme ! Je suis un pragmatique. Actuellement, sur les boulevards Saint-Marcel et Port-Royal, on corrige certains points pour rendre l'espace plus lisible pour les piétons et les automobilistes. Quand on fait autant de chantiers en même temps, il arrive que l'on fasse des erreurs. Mais nous en tirons les leçons.