Publié le 7 août, 2008
0L’Express : JO-RSF interdit de manifestation, son site internet attaqué
Reporters sans frontières (RSF) dénonce l’interdiction qui lui est faite de manifester aux abords de l’ambassade de Chine à Paris jeudi et vendredi, lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Pékin. L’organisation a déposé en conséquence une requête en suspension devant le tribunal administratif de Paris pour contester les arrêtés préfectoraux. L’audience aura lieu vendredi matin, précise un communiqué.
RSF entend néanmoins « manifester d’une manière ou d’une autre », a déclaré son secrétaire général, Robert Ménard. Dans le même temps, l’organisation dit avoir fait l’objet d’une attaque virale jeudi, à la veille de la cybermanifestation qu’elle organise pour la cérémonie d’ouverture des JO d’été.
« Des hackers ont réussi à s’introduire au sein de l’administration du site de RSF pour mettre un virus à retardement qui peut infecter les ordinateurs qui s’y connectent. Il s’agit d’un fichier malveillant », a expliqué une porte-parole de RSF. Elle a précisé qu’il faudrait du temps pour savoir d’ou vient cette attaque.
La cybermanifestation prévue invite les internautes du monde entier à se rassembler devant un stade olympique virtuel pour protester contre l’absence de liberté d’expression en Chine et demander la libération des prisonniers politiques. Concernant les manifestations prévues à Paris, RSF souligne que rassemblements simultanées devant des ambassades de Chine ont été autorisées dans sept pays et que la France est le seul pays à s’y être opposé.
TROUBLES À L’ORDRE PUBLIC
« On se moque de la Chine qui délimite des espaces réservés pour les manifestations à Pékin, mais la France fait exactement la même chose », déplore l’association. »Sous prétexte qu’une manifestation a été autorisée sur le parvis du Trocadéro – devenu une sorte de ‘ghetto des droits de l’homme’ – la préfecture de police interdit tout rassemblement près de l’ambassade de Chine », ajoute RSF.
La préfecture de police de Paris se refuse pour sa part à tout commentaire, a indiqué un porte-parole.RSF conteste deux arrêtés préfectoraux qui lui ont été remis par des officiers de police judiciaire et portent interdiction de manifester dans le périmètre de l’ambassade et du consulat de Chine, du 7 août à 07h00 heures au 8 août à minuit.
Les arrêtés évoquent le fait que « le but de ces manifestations peut être ressenti, par une partie de la population locale, comme une provocation susceptible d’engendrer des réactions hostiles de nature à créer des troubles graves à l’ordre public. »
Pour leur part, la communauté tibétaine et plusieurs associations pro-Tibet se sont données rendez-vous sur le parvis des droits de l’Homme, place du Trocadéro à Paris, et dans le centre de Lyon.
Pour Denis Baupin, ajoint Vert au maire de Paris, la décision visant RSF constitue « un recul inacceptable du droit de manifester en France » et « les raisons invoquées pour justifier ce refus sont plus inacceptables encore. » Il note ainsi que les autorités invoquent des « débordements violents » lors du passage de la flamme olympique à Paris alors que ceux-ci étaient « le fait des forces de police françaises et des services de sécurité chinois. »
Gérard Bon, édité par Pascal Liétout