Publié le 3 août, 2010
0Les voitures polluantes bientôt indésirables?
Paris pourrait devenir l’une des futures « zones d’actions prioritaires pour l’air » imaginées par le ministère de l’Ecologie. De quoi freiner l’entrée des véhicules polluants dans la ville.
La chasse aux 4 x 4 va-t-elle être relancée à Paris? Un projet lancé par le ministère de l’Ecologie pourrait bien transformer la capitale en zone interdite aux véhicules les plus polluants. En 2005, devant l’invasion des 4 x 4, la mairie avait déjà émis l’idée de restreindre leur circulation dans la capitale.
Ce vœu était resté pieux puisque aucune législation ne permettait de mettre en place une telle interdiction. Mais, avec la loi Grenelle II, tout est en train de changer. La semaine dernière, le ministère de l’Ecologie a annoncé le lancement, l’an prochain, d’une expérimentation, les Zapa (zones d’actions prioritaires pour l’air). Le principe est simple : il s’agit de restreindre voire d’interdire dans certains quartiers la circulation des véhicules les plus polluants (4 x 4, diesel, poids lourds…). Seuls les voitures et camions « écologiques » seraient autorisés à pénétrer dans ces secteurs. Le test doit être mené dans une dizaine de villes de plus de 100000 habitants.
Une séance de travail sur la question dès la rentrée
Et dès hier, les élus du groupe Verts au conseil de Paris ont lancé un appel pour que la capitale soit candidate. Denis Baupin, l’adjoint (Verts) chargé de l’environnement, travaille sur le sujet. « Nous avions inscrit ce type de projet dans le PDP (plan de déplacements de Paris) », rappelle l’élu écologiste. A ses yeux, ce n’est pas quelques quartiers qui devraient être transformés en Zapa, mais la ville tout entière. « Il ne s’agit pas de sanctionner les automobilistes, mais d’envoyer un signal aux conducteurs et aux constructeurs pour choisir et construire des véhicules adaptés aux villes », plaide l’élu. Dans un courrier du 15 juillet, le préfet de police a proposé à l’adjoint écologiste une séance de travail sur le sujet dès la rentrée. L’entourage du maire semble cependant beaucoup moins pressé de se lancer dans cette expérience. « Avant de nous engager dans cette voie, nous allons regarder les modalités exactes de l’expérimentation, quels véhicules sont concernés… Nous ferons une réunion avec plusieurs adjoints à la rentrée », précise-t-on au cabinet du maire de Paris. « Avant d’interdire l’accès de la ville à des véhicules, il faut être certain que des modes de transports alternatifs ont été mis en place », rappelle-t-on à l’Hôtel de Ville.