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Publié le 12 juillet, 2013

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Les Echos : Arnaud Montebourg relance le débat sur les gaz de schiste

Arnaud Montebourg vient une nouvelle fois de prouver sa liberté de parole. Auditionné par la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale dans le cadre de la refonte du Code minier, le ministre du Redressement productif a mis une nouvelle fois les pieds dans le plat sur le terrain des gaz de schiste. Il a notamment suggéré la création d’une « compagnie publique et nationale exploitant les gaz de schiste », si à l’avenir exploitation il y avait, comme le rapporte le journal « Le Monde ».

 

L’objectif : capter la rente générée et la mettre à profit pour favoriser la baisse du prix de l’énergie et assurer « le financement de la mutation énergétique du reste du pays », a expliqué le ministre devant les députés. « C’est important que la France redevienne souveraine sur la question des matières premières. Cette compagnie publique permettrait de faire barrage aux lobbies », explique-t-on dans l’entourage du ministre. Arnaud Montebourg ambitionne même de rallier les écologistes à sa cause : « Pourquoi on ne pourrait pas convaincre les écologistes raisonnables ? Ils sont majoritairement raisonnables. Ils sont même tous raisonnables », a-t-il lancé.

Grincement de dents chez les Verts

 

Mais la partie est loin d’être gagnée. Chez les Verts, les propos du ministre sont loin de séduire : « Ces propositions ne vont pas du tout dans le sens du progrès, elles sont à contresens du projet de transition énergétique », a fait valoir Denis Baupin, député d’Europe Ecologie-Les Verts et vice-président de l’Assemblée. Au-delà du contenu du projet du ministre, c’est sa liberté de parole qui passe mal auprès des écologistes, après le limogeage de Delphine Batho : « C’est une position tout à fait personnelle qui n’engage pas le gouvernement », avait précisé Arnaud Montebourg suite à son intervention à l’Assemblée. Le ministre du Redressement productif bénéficie d’une « immunité gouvernementale », déplore encore Denis Baupin.

 

Malgré la polémique, l’heure n’est pas encore à l’exploitation industrielle des gaz de schiste. La seule technique aboutie pour extraire les ressources en gaz et en pétrole de schiste, la fracturation hydraulique, reste prohibée. Et au ministère du Redressement productif, on tient à marteler qu’ « il n’y aura pas de fracturation hydraulique ». Pourtant, le ministre reste relativement optimiste : « Je pense qu’on arrivera, dans très peu de temps, au gaz de schiste écologique. Où il n’y a pas de pollution », a-t-il souligné. Une analyse que ne partage pas le nouveau ministre de l’Ecologie, Philippe Martin : « La question de l’exploitation « écologique » des gaz de schiste ne se pose pas. » En attendant une alternative technique, les industriels restent sur la brèche. « L’intervention du ministre est une bonne nouvelle en soi, le fait que les membres du gouvernement s’expriment sur le sujet signifie que le débat n’est pas clos », a fait valoir le président de l’Union française de l’industrie pétrolière, Jean-Louis Schilansky. Pourtant, l’idée d’une prise en main des ressources par les pouvoirs publics est loin de convaincre : « Ce n’est pas parce que cela sera une société d’Etat que l’écologie sera mieux respectée », a souligné Jean-Louis Schilansky.

Sharon Wajsbrot

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