Publié le 20 septembre, 2010
0Le projet Autolib’ à découvrir samedi sur le parvis de l’hôtel de ville
PARIS, 17 sept 2010 (AFP) – Autolib’, le projet de location de voitures électriques en libre service sur le modèle du fameux Vélib’, porté par la mairie de Paris malgré le scepticisme des Verts, est à découvrir ce week-end sur le parvis de l’hôtel de ville lors d’un salon des mobilités électriques.
La ville de Paris organise samedi et dimanche ses « journées du vélo et des mobilités électriques », afin de promouvoir les modes de transports écolos et de faire connaître ses aides financières pour l’achat de 2 roues électriques (vélos ou scooters).
Parmi les différents prototypes figureront notamment les voitures des candidats en lice pour remporter le marché Autolib’. La mairie va aussi installer un stand présentant ce projet dont l’ambition est de rayonner dans tout Paris et sa banlieue. Son lancement est prévu fin 2011.
La région et 31 collectivités ont déjà adhéré au syndicat mixte, et une dizaine d’autres villes devraient rejoindre Autolib’ d’ici la fin de l’année.
Début juillet, Annick Lepetit, adjointe PS aux Transports et présidente du syndicat mixte, avait indiqué que trois candidats restaient en lice. Il s’agit de Bolloré, le consortium Avis-RATP développement-SNCF-Vinci Park et le groupement VTLIB’ (Véolia transport urbain).
Les curieux pourront donc découvrir in situ samedi une Peugeot Ion (le choix de Veolia Transport Urbain), une Blue Car de Bolloré ainsi qu’une Smart (du groupe Daimler, choisie par le consortium Avis-RATP-SNCF-Vinci Park).
« Nous continuons à travailler avec les trois candidats. On choisira (le lauréat) au mois de décembre. Nous avons ciblé 200.000 abonnés et nous avons souhaité partir avec 3.000 véhicules au lancement du projet mais cela n’empêche pas qu’il puisse y avoir ensuite 5.000 voitures », explique à l’AFP Mme Lepetit.
La philosophie du projet défendu avec passion par le maire PS Bertrand Delanoë est d’inciter à renoncer à sa voiture en offrant l’usage ponctuel de véhicules disponibles, peu chers, écolos, accessibles 24h/24, sept jours sur sept, dans plus de 1.000 stations dont 700 dans Paris intra muros.
Vanté pour son côté respecteux de l’environnement, ce projet s’est pourtant dès le départ heurté au scepticisme des Verts qui préfèrent « l’auto-partage » au système Autolib’. L' »auto-partage » oblige le conducteur à ramener la voiture au point de départ tandis qu’Autolib’ se fera en « trace directe », en déposant la voiture empruntée à une station de son choix.
« Si l’usager ne ramène pas la voiture on va devoir envoyer des gens pour réguler ces déplacements automobiles, ce qui n’est pas très écolo », souligne Denis Baupin, adjoint Vert à l’environnement.
« Autolib’ ne peut pas marcher », affirme même cet élu. Selon ses calculs, « pour que cela s’équilibre financièrement, il faut 220.000 abonnés pour 3.000 véhicules, c’est-à-dire à peu près un véhicule pour 75 abonnés. Dans tous les systèmes d’autopartage au monde on est dans un rapport d’1 véhicule pour 10 abonnés », fait-il valoir.
« Il faut savoir que Vélib n’a jamais dépassé les 200.000 abonnés alors qu’il y a 20.000 vélos » souligne M. Baupin. De même, « un véhicule disponible 24H/24 qui se recharge suffisamment et qui a une autonomie suffisante, il n’y a pas ça sur le marché ! », selon lui.
La mairie assure de son côté que ce système est une révolution car Autolib’ est justement une alternative à la voiture personnelle.