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Publié le 18 mai, 2006

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LE PARISIEN – Stationnement payant et Monéo

La moitié environ seront strictement réservés aux résidants. Les autres – notamment dans des rues commerçantes – seront accessibles aux automobilistes de passage. En cinq ans, la Ville de Paris aura donc généralisé le stationnement payant à toutes les rues en supprimant… 50 000 places gratuites.

  • Où ? Exception faite du VIIe (quartier du Gros-Caillou), les 10 000 places à convertir au régime payant sont surtout réparties dans les arrondissements de la périphérie. Dans le XXe, te horodateurs vont faire leur apparition aux Amandiers et à Belleville. Dans le XIXe, c'est autour du bassin de la Villette que le paiement va être étendu. Les automobilistes des quartiers de la Chapelle – Marx-Dormoy (XVDP) et Saint-Lambert (XVe) devront eux aussi prendre l'habitude d'acheter un ticket
  • Pourquoi ? « Cela fait partie de notre stratégie pour favoriser le stationnement résidentiel (NDLR : celui des riverains), explique Denis Baupin. Dans les rues gratuites, de nombreuses places sont occupées par des voitures ventouses extérieures au quartier. En instaurant le paiement, on décourage ces squatteurs. » D'après la mairie, les banlieusards représentent un tiers de ces « coucous ».
  • A qui cela rapporte ? En tout cas pas aux habitants qui devront s'acquitter désormais des 0,50 EUR par jour (en tarif résidant). Et la mairie s'en défend : l'éradication des places gratuites n'a pas été décidée dans un but lucratif. « Cela nous coûte de l'argent, le stationnement payant », assure le cabinet de Baupin. Chaque année, la mairie arriverait tout juste à équilibrer son budget Le coût d'entretien (traçage au sol, installation et maintenance des horodateurs…) s'élève à 70 millions d'euros par an. Les tickets de stationnement ne rapportent « que » 50 millions d'euros. La Ville parvient tout juste à équilibrer ses finances grâce aux 20 millions d'euros qu'elle perçoit sur les amendes.
  • La carte Moneo étendue. Plus la peine de chercher désespérément un tabac ou un marchand de journaux pour acheter la Pariscarte (10 ou 30 EUR). Désormais, tous les arrondissements sont équipés d'horodateurs acceptant le paiement par Moneo, le porte-monnaie électronique que l'on «installe » sur la plupart des cartes bancaires (renseignements auprès de votre banque).
  • Moins de places. Depuis l'arrivée de l'équipe Delanoë, les automobilistes disposent non seulement de moins de places gratuites mais également de places tout court En cinq ans, 6 000 places ont été tout bonnement supprimées. « C'est pour des contraintes de sécurité », assure Denis Baupin. Ainsi, 3 000 ont été soustraites pour permettre l'intervention d'urgence des pompiers, 1 200 sont passées à la trappe au profit des transports de fonds, et 1 500 autres en faveur des handicapés. Seulement 300 places ont disparu suite à un choix politique, lié à des élargissements de trottoirs et autres aménagements de quartiers verts. Pour calmer la grogne des automobilistes parisiens, la Ville annonce qu'elle travaille à quelques transformations pour aménager du stationnement en épis et augmenter ainsi les places sur la voirie.

MARIE-ANNE GAIRAUD 

CLES

  • 755 000 : nombre total de places de stationnement dans la capitale.
  • 440 000 : places dans les garages privés et cours d'immeubles (soit 59 % de la totalité du parc de stationnement).
  • 165 000 : places dans les rues (22 % du parc de stationnement).
  • 80 000 : espaces dans les parkings publics commerciaux (10 %).
  • 70 000 : places dans les parkings publics concédés par la Ville (Vtoci, Saemes et Qparc (9 %)

« Difficile de trouver une place après le boulot »

 JEAN-PAUL ET SA FILLE habitent rue des Haies (XXe) AU SUD du XXe arrondissement, privilégié jusqu'à maintenant par la gratuité, les places deviennent progressivement payantes. Et le stationnement sauvage est devenu monnaie courante sur les grands axes, comme dans la rue d'Avron, mais aussi dans certaines petites rues adjacentes, ainsi rue des Haies, où habite Jean-Paul. Le jour, il est assureur. Et le soir… il cherche une place où stationner pas trop loin de chez lui. « Ce n'est pas tant de payer qui est un problème, mais de trouver une place à la fin de sa journée de boulot C'est de plus en plus difficile, surtout qu'ils suppriment pas mal d'emplacements pour faire des travaux. » « Rue Vitruve, place de la Réunion, rue des Vignoles… des horodateurs viennent d'être installés partout, énumère Gérard, libraire dans la rue des Orteaux. J'ai une carte de résidant, donc je ne paie que 50 centimes d'euros par jour. Mais je tourne pas mal pour me garer. Et, pour les clients de passage, c'est encore plus la galère. Ils évitent de mal se garer, car les contractuelles passent toutes la journée. » Le pire, souligne le libraire, c'est surtout pour « les commerçants de la rue des Pyrénées qui n'habitent pas Paris. Ds sont obligés de remettre de l'argent dans l'horodateur toutes les deux heures. » « Et le comble, c'est que certains parkings d'immeuble restent vides, car ils coûtent trop cher », renchérit Christiane, sa femme.

M.L.

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