LE PARISIEN : Les Verts gagnent une bataille du logement

Pendant toute la journée les Verts ont menacé de ne pas voter ce matin le budget du logement, ce qui aurait obligé l'équipe du maire de Paris à représenter l'année prochaine la totalité du budget de la Ville. Après un bref mais intense bras de fer, les écologistes ont obtenu un compromis sur leurs demandes de préemption du logement social de fait, ces logements du parc privé où les loyers sont en dessous du marché et qui jouent un rôle de substitut au logement social (voir notre édition d'hier). Un voeu présenté par la majorité reprend en partie leurs demandes : la Ville s'engage ainsi à préempter systématiquement, dès qu'ils sont en vente, les logements privés à bas loyers les plus menacés par la spéculation, soit 55 000 à Paris.

La mairie s'est aussi engagée à procéder à des acquisitions d'appartements dans des copropriétés, ce qu'elle refusait de faire pour l'instant. Une étude sur ce type de logement doit bientôt être rendue publique et servira de guide à cette action. Les Verts avaient entamé ce bras de fer suite à la parution d'une étude sur le logement social de fait qui montre que 103 702 logements du privé à bas loyer sont menacés par la spéculation immobilière, dont 55000 particulièrement «C'est une avancée historique sur des dossiers qui étaient jusqu'ici totalement bloqués», se félicite René Dutrey, le président du groupe des Verts. Alors qu'à midi, lors de la négociation, les élus socialistes étaient divisés sur la stratégie à adopter, c'est Christophe Caresche, l'adjoint (PS) chargé de l'organisation des débats au Conseil, qui a débloqué la situation: «Les Verts ont mis le doigt sur une vraie question, a plaidé l'élu du XVIIIe. Dans mon arrondissement, le parc social dit de fait est plus important que le vrai logement social. On ne peut pas le laisser filer comme ça dans les mains des promoteurs».