Publié le 29 mars, 2011
0Le parisien : La mairie part en guerre contre la vitesse
Bertrand Delanoë souhaite étendre les zones limitées à 30 km/h dans la capitale. Et les élus ont demandé hier une étude pour abaisser la vitesse la nuit sur le périphérique.
SÉBASTIEN RAMNOUX | Publié le 29.03.2011
« Outre la pollution, le périphérique est aussi une plaie en matière de nuisances sonores, argumente Denis Baupin, adjoint à l’environnement Europe Ecologie-les Verts qui aimerait limiter la vitesse sur le périphérique à 50 Km/h la nuit.
Limiter la vitesse sur le périphérique parisien en la faisant passer de 80 km/h actuellement à 50 km/h? L’idée, toujours rejetée, n’est pas nouvelle, mais elle a franchi hier une étape supplémentaire : à la demande de l’adjoint à l’environnement Europe Ecologie-les Verts Denis Baupin, un vœu a été voté par les élus parisiens pour demander à la préfecture de police (seule décisionnaire sur le Code de la route) une étude sur une baisse de la vitesse sur le périphérique la nuit.
« Outre la pollution, le périphérique est aussi une plaie en matière de nuisances sonores, explique Denis Baupin. Il y a des dizaines de milliers de riverains qui en pâtissent de jour comme de nuit. » Une récente étude de l’institut Bruitparif a ainsi montré « qu’il n’y a jamais de répit, ni la nuit, ni le week-end, et même pas pendant les vacances scolaires, durant lesquelles nous n’avons enregistré qu’une diminution de 1 décibel en moyenne ».
« En cœur de nuit, poursuit Bruitparif, le bruit diminue un peu, mais il reste tout de même élevé. Les niveaux enregistrés sur la période allant de 2 heures à 4 heures du matin ne sont ainsi réduits que de 6 décibels en moyenne par rapport à l’heure la plus bruyante (NDLR : créneau de 6 heures-7 heures, où elle atteint 75 décibels). »
Améliorer le revêtement
Les élus parisiens se sont donc engagés hier à améliorer aussi le revêtement du périphérique pour renforcer l’absorption phonique. « Des études sont en cours, explique Annick Lepetit, adjointe (PS) au maire en charge des transports. Il faut voir si ces revêtements peuvent être appliqués sur le périphérique, où la densité de la circulation abîme très vite la route. Quant à la vitesse, pourquoi pas, mais c’est à la préfecture de police de se prononcer. Si, déjà, on pouvait faire respecter la nuit la vitesse autorisée, ce serait bien. »
Dans Paris, la mairie a davantage de marge de manœuvre car elle peut décider de limiter la vitesse dans beaucoup de secteurs. Déjà 70 quartiers sont en zone 30 km/h et Bertrand Delanoë, dans sa communication hier sur les déplacements, a confirmé sa volonté de les étendre, ou de créer de nouvelles zones 30, comme bientôt à la Goutte-d’Or (XVIIIe). Annick Lepetit s’est même prononcée pour un classement, à long terme, de toute la capitale en zone 30.
« Attendons! tempère Bertrand Delanoë. Pour l’instant, il faut être pragmatique, limiter cela aux voies de desserte ou aux grandes avenues à vocation commerciale. Etendre à tout Paris, ce n’est pas d’actualité. » Certains grands axes sont déjà envisagés, comme la rue de Rennes (VIe) ou l’avenue de Clichy (XVIIe). D’autres dispositifs de réduction de la place de la voiture sont aussi envisagés, comme l’extension de Paris respire (fermeture de quartier à la circulation) à la nuit : une expérimentation sera réalisée à la Fête de la musique dans le quartier Aligre (XIIe).