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Publié le 31 janvier, 2013

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Le Monde – Le Parlement va se pencher sur les techniques alternatives d’extraction du gaz de schiste

L’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) a donné jeudi le coup d’envoi à un rapport qui vise à évaluer les alternatives à la fracturation hydraulique, rouvrant ainsi le dossier ultrasensible de l’exploitation du gaz de schiste.

Cet organisme qui regroupe des élus des deux chambres (Assemblée nationale et Sénat) et de tous bords, a approuvé à l’unanimité une étude de faisabilité rédigée par le député Christian Bataille (PS) et le sénateur Jean-Claude Lenoir (UMP), donnant ainsi le feu vert au lancement d’un tel rapport, qui devrait être publié cet automne, a-t-on appris auprès de l’Office. Un rapport d’étape sera présenté au printemps prochain et que le rapport final sera présenté à l’automne 2013.

Cette étude préalable souligne que la fracturation hydraulique, technique d’extraction du gaz de schiste interdite en France depuis juillet 2011, est « une technique ancienne qui évolue aujourd’hui rapidement sous l’effet de considérations environnementales de plus en plus partagées ».

En outre, selon ce document, une alternative, la fracturation au propane, est déjà opérationnelle et « mériterait un plus ample examen », tandis que « d’autres technologies sont envisagées en recherche et susceptibles d’aboutir à des applications d’ici une dizaine d’années ».

« SOUS ADDICTION FOSSILE »

L’Opecst, organisme paritaire composé de 18 députés et 18 sénateurs, est chargé « d’informer le Parlement des conséquences des choix de caractère scientifique et technologique afin d’éclairer ses décisions ». La mise à l’étude d’un tel rapport en décembre dernier avait été fortement critiquée par le député écologiste Denis Baupin.

« Les écologistes ne sont pas opposés à la recherche. Mais donnons la priorité aux recherches qui favoriseront la transition énergétique, et non celles qui risquent de nous maintenir sous addiction fossile », a indiqué M. Baupin, jeudi, dans un communiqué regrettant le lancement de ce rapport.

Même son de cloche à l’ONG Greenpeace : « Quelle que soit la technique utilisée, il est aberrant de se lancer aujourd’hui dans l’exploitation d’une nouvelle ressource fossile », déplore dans un communiqué Anne Valette, chargée de campagne Climat pour Greenpeace France. « La réduction des émissions de gaz à effet de serre est bien le défi principal que le monde doit relever. Se lancer dans l’exploitation des gaz de schistes aujourd’hui revient à faire un bras d’honneur à tous les processus de lutte contre le dérèglement climatique dans laquelle la France est engagée. »

Le gouvernement Ayrault a fermé la porte pour le moment à l’exploitation du gaz de schiste en réaffirmant l’interdiction de la fracturation hydraulique, seule technologie existante permettant de l’extraire du sous-sol, au nom des risques environnementaux.

Pour autant, le président François Hollande a récemment relevé que la recherche de techniques alternatives à la fracturation hydraulique continuait et qu’il « prendr[ait] ses responsabilités » si une nouvelle technique respectueuse de l’environnement apparaissait.

 

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 31.01.2013

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