Publié le 19 décembre, 2006
0LE MONDE : La politique de M. Delanoë a permis une baisse de la pollution à Paris
Responsables de l'augmentation des affections bronchiques telles que l'asthme, les émissions d'oxyde d'azote (NOx) rejetés par les pots d'échappement "ont baissé de 32 % entre 2002 et 2007", indique l'enquête qui porte sur 900 km de voirie (sur un total de 1 500 km à Paris). L'étude confirme "la tendance", constatée "par ailleurs en Europe", à la baisse régulière, depuis la fin des années 1990, des émissions de NOx liées aux normes plus strictes sur les émissions
"SITUATIONS CONTRASTÉES"
Les calculs d'Airparif se fondent sur une diminution de la circulation automobile de 15 % entre 2002 et 2007, une augmentation de 25 % des deux-roues et de 25 % des véhicules de livraison. La méthode utilisée a permis de neutraliser l'effet des travaux de voirie sur la circulation. Selon Airparif, la réduction de la place de la voiture à Paris est responsable de 20 % de la baisse de la pollution.
En décembre 2005, deux universitaires, Rémy Prud'homme et Pierre Kopp, avaient calculé, dans un rapport, fortement critiqué par la Mairie, que la diminution de la vitesse à Paris, du fait des embouteillages liés à la réduction de la place laissée à la voiture, avaient accru les rejets de polluants. Selon Airparif, entre 2002 et 2007, "la vitesse de circulation est restée stable" avec des situations "contrastées" selon les rues. Sur certains axes, la baisse des émissions de NOx est supérieure à 50 %, du fait des aménagements. Ceux-ci ont aussi entraîné un report de la circulation sur d'autres rues, provoquant une augmentation de la pollution supérieure à 15 %, mais sur un plus petit nombre de voies.
Airparif a également établi la carte des concentrations de dioxyde d'azote (NO2, issu de la transformation des oxydes d'azote dans l'air). En effet, la qualité de l'air ne dépend pas seulement des émissions de NOx. Elle résulte aussi de la pollution ambiante.
PARIS RESTE DANS LE "ROUGE"
Sur 730 km de voirie, la concentration de dioxyde d'azote a diminué. Elle a augmenté sur 20 km de voies. Aujourd'hui, 440 km sont en deçà du niveau limite de dioxyde d'azote fixé par la réglementation européenne (46 µg/m3). En 2002, seuls 160 km ne dépassaient pas ce plafond.
Paris reste toutefois dans le "rouge". Airparif estime, en effet, qu'aucune rue de la capitale ne respectera, en 2007, la norme de qualité de l'air fixée par l'Union européenne (40 µg/m3). La France a jusqu'en 2010 pour atteindre cet objectif.
Le sud-ouest de la capitale connaît une amélioration plus nette que le centre ou le nord-est. Boulevard du Montparnasse, boulevard Saint-Marcel, sur les Maréchaux, le trafic a diminué ; l'air est moins mauvais. En revanche, à Montmartre, autour de la place de Clichy, sur les "grands boulevards" dans le quartier de l'Opéra, les émissions et les concentrations de polluants ont augmenté sur plusieurs axes.
La climatisation dans les voitures, l'augmentation du nombre de 4 × 4 et des grosses cylindrées ont entraîné une hausse de 2 % des rejets de dioxyde de carbone (CO2), responsable du réchauffement climatique. Mais la réduction de la circulation a permis une baisse de 11 %. Au total, les émissions locales de ce gaz auront baissé de 9 % à Paris entre 2002 et 2007.
Béatrice Jérôme