Publié le 18 février, 2007
0LE JOURNAL DU DIMANCHE : Denis Baupin : « Je suis candidat aux municipales »
Oui, je suis candidat à la candidature pour être l'animateur de la campagne des Verts aux prochaines élections municipales. Je viens de l'annoncer par courrier à l'ensemble de nos adhérents.
Que leur dites-vous?
Je leur explique pourquoi j'ai envie d'être candidat. Et notamment qu'avec le travail accompli depuis six ans, nous avons prouvé notre crédibilité. Je veux montrer à quel point les élus Verts ont été utiles à Paris. Compte tenu du bilan en matière de transports, je ne pense pas être le plus mal placé pour le faire.
Pourquoi les Parisiens devraient-ils voter pour vous?
Si les politiques menées depuis six ans à Paris sont parmi les plus écologistes de France, ce n'est pas un hasard. C'est parce que nous avons le poids suffisant pour peser au sein de la majorité, en ayant présenté des listes autonomes au premier tour de 2001. Si les Parisiens souhaitent poursuivre dans cette direction, ils ont un bon moyen : le bulletin de vote vert.
Quel sera votre programme?
Nous sommes en train de l'élaborer collectivement, dans la ligne de notre action depuis 2001. Nous porterons une revendication forte de solidarité et de lutte contre toutes les formes de précarité. Lorsqu'on est la capitale de la cinquième puissance du monde, il n'est pas acceptable qu'il y ait encore des gens qui dorment dehors. Nous considérons que les logements sont prioritaires, et non les bureaux. Nous pensons également qu'il faut aller vers une structure intercommunale pour une agglomération plus solidaire, en la construisant dans la discussion avec nos voisins. Sur les transports, le plan de déplacements de Paris qui vient d'êtreadopté est le point d'équilibre de la majorité actuelle. Nous souhaitons aller plus loin. Nous voulons plus globalement faire de Paris la première « écocapitale » d'Europe.
Que reprochez-vous aux autres partis de la majorité?
Je ne suis pas dans une logique de reproche mais de confrontation des projets. Sans nous, la politique réalisée depuis 2001 à Paris n'aurait pas été aussi ambitieuse. Le Parti socialiste est encore conformiste, particulièrement sur les questions environnementales.
Que pensez-vous de vos concurrents éventuels? Yves Contassot, René Dutrey, Véronique Dubarry?
A ma connaissance ni Yves ni René ne sont candidats. Et puis la politique, ce n'est pas la guerre. Je veux convaincre sur un projet, pas en combattant tel ou telle. Tout le monde trouvera sa place dans la campagne, qui sera collective. A la différence de nos concurrents, qu'il s'agisse du PS ou de l'UMP, nous n'avons pas une vision pyramidale et centralisée du pouvoir.
N'allez-vous pas être desservi auprès de votre base par votre image de proche du maire?
Je n'ai pas l'impression d'avoir été particulièrement épargné par le PS ces dernières années … Cette campagne sera l'occasion de dire tout ce que les Verts souhaitent pour Paris. Je ne m'autocensurerai pas. Les Verts ont été exigeants, voire turbulents, pendant cette mandature, et ça n'a pas été toujours bien vécu par le maire. Mais je suis persuadé que ça a été positif pour la majorité. Le fait que les débats entre nous ont eu lieu sur la place publique a permis d'occuper une partie de l'espace que la droite aurait pu occuper.
Comment jugez-vous vos concurrents de droite?
Mme de Panafieu incarne cette droite nostalgique qui regrette le temps où Paris lui appartenait. Elle n'a toujours pas compris pourquoi la droite a perdu. Il n'y a qu'à voir la façon stupéfiante avec laquelle elle aborde la question des transports. Quand elle dit que le tramway est à rebours de l'histoire, alors que de nombreux maires UMP ont compris qu'il aide à améliorer les villes, on voit bien qu'elle ne comprend pas les aspirations des Parisiens.
Vous n'avez pas peur d'un vote sanction des automobilistes?
La moitié d'entre eux comprennent notre politique, selon les sondages. Beaucoup sont victimes de la voiture par manque de solutions alternatives et ne sont pas des pollueurs pour le plaisir. Cela dit, il est clair que les propriétaires de 4×4 ne seront sans doute pas le coeur de cible de la campagne des Verts …
Dans le cadre des négociations pour les législatives, les Verts menacent les socialistes de « ruptures» au sein des exécutifs locaux. A Paris aussi?
Le PS nous propose, sans argument valable, deux circonscriptions à Paris alors que nous en avions trois en 2002 (ce qui n'est que la juste représentation de nos électeurs). Quant au programme, tout est bloqué. J'espère que la raison va l'emporter. Mais s'il faut aller au conflit, on le fera.
Interview Marie Quenet et Antoine Debièvre
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