LCI.fr : Vélib’ : la police priée de sévir

Paris pris d'assaut par les Vélib'. Lancé le 15 juillet, le service enregistre entre 50.000 et 70.000 locations chaque jour en moyenne, indiquent la mairie de Paris et la société JCDecaux SA. Mais juste avant le début du service de location, il y a un mois et demi, la police parisienne a reçu des directives visant à la "répression des infractions commises par les cyclistes". Selon une note de service signée du directeur de la police urbaine de proximité, Alain Gardère, celui-ci demande à la police la "sanction des comportements dangereux", circulation sur le trottoir ou en sens interdit par exemple, "compte tenu de l'augmentation du nombre de cyclistes", "conséquence" probable de Vélib'.

Selon la même note, les commissaires de police centraux des vingt arrondissements parisiens sont invités, dès la rentrée, à organiser des "opérations d'alternative à la sanction consistant au classement des poursuites" si le "contrevenant accepte de participer à un stage de prévention". Enfin, le patron des policiers parisiens demande la répression des infractions commises par les autres usagers de la route, qui pourraient "entraîner un danger pour les cyclistes". Si les usagers des Vélib' n'ont qu'à bien se tenir, ils ont également de quoi se sentir plus en sécurité.

Denis Baupin, adjoint (Verts) aux transports du maire de Paris, a jugé mercredi "suspect" l'empressement manifesté par certains en faveur de la sécurité des cyclistes, et a souhaité la mise en place d'un "code de la rue" mieux adapté au vélo urbain que le code de la route actuel. "Pendant des années, nous nous sommes battus pour cette sécurité", a observé Denis Baupin. "Ceux qui en parlent aujourd'hui sont souvent les mêmes qui étaient opposés aux pistes cyclables et aux aménagements visant à améliorer cette sécurité". Puis il s'est étonné aussi que "pour protéger les cyclistes, on les réprime", au lieu de se concentrer sur "ceux qui les mettent en danger", les automobilistes. "Ca ne veut pas dire que je pense que les cyclistes doivent faire n'importe quoi", a nuancé l'adjoint. Mais "il faut se demander si les règles mises en place dans le cadre de ce que Georges Pompidou appelait l'adaptation de la ville à la voiture sont toujours pertinentes".

D'après agence