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Publié le 15 octobre, 2014

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L’Assemblée nationale vote la transition énergétique

L’Assemblée nationale a adopté en première lecture, mardi 14 octobre, le projet de loi « sur la transition énergétique pour une croissance verte », à 314 voix contre 219, au terme du « premier véritable débat démocratique sur l’avenir énergétique de la France », ainsi que l’a salué la députée écologiste Cécile Duflot (Paris).

« Nous venons de vivre un grand moment parlementaire », a réagi la ministre chargée du texte, Ségolène Royal, à l’issue du vote. « L’Assemblée démontre que l’on peut réconcilier la croissance et l’énergie, que l’on peut inventer notre futur », a-t-elle poursuivi, saluant le « dialogue très fructueux entre les parlementaires et le gouvernement ». Si un certain nombre d’amendements écologistes ont en effet adopté au cours de l’examen, ceux-ci n’ont toutefois pas compris les sorties médiatiques récentes de la ministre sur la gratuité des autoroutes le week-end. « Cela n’a pas de logique et va totalement à l’encontre de la transition énergétique », critiquait également un socialiste à l’issue du vote.

« UN VRAI TRAVAIL PARLEMENTAIRE AVEC LES SOCIALISTES ET LES ÉCOLOGISTES »

Le matin même, à l’issue de la réunion du groupe socialiste, son porte-parole, Hugues Fourage (Vendée) avait salué un « texte de référence pour la gauche » qui « pose les bases de la métamorphose de la France ». « La transition énergétique est en marche et rien ne l’arrêtera ; il y a une certaine unité du groupe pour saluer ce texte important et le fait qu’il y ait eu un vrai travail parlementaire avec les socialistes mais aussi les écologistes », a soutenu le député.

De fait, mis à part les trois élus du mouvement républicain et citoyen (apparentés socialistes) qui ont voté contre à cause du « coup porté », selon eux, à la filière du nucléaire, presque aucune voix ne semble avoir manqué côté socialiste. Seuls deux députés PS se sont abstenus, dont l’ancienne ministre de l’environnement, Delphine Batho, qui pendant le débat avait mis en cause la « crédibilité » du texte. « Il ne suffit pas de se fixer des objectifs pour les atteindre, on ne se donne pas les moyens d’y parvenir », avait taclé cette ancienne proche de Ségolène Royal.

Chez les écologistes, seul Noël Mamère (Gironde) s’est abstenu quand tous les autres ont voté pour. « Cette loi est une grande avancée mais ce n’est pas un aboutissement », a toutefois prévenu Denis Baupin (Paris). « En votant cette loi, nous franchissons une étape majeure mais nous serons attentifs à celle d’après, sur le budget », a encore dit le vice-président de l’Assemblée.

En revanche, chez les élus du Front de gauche, le texte a été majoritairement rejeté, même si leur président, André Chassaigne, a reconnu les mérites d’« un texte [qui] va dans la bonne direction sur le développement du mix énergétique », ainsi que de l’adoption d’un amendement de son groupe visant à « reconnaître le droit à l’énergie ». Mais pour l’élu du Puy-de-Dôme, « ce texte est complètement insuffisant en termes de moyens mis en œuvre, occultant complètement le transport, domaine sur lequel il n’y a quasi rien. Une esquive qui s’accompagne des annonces sur la disparition de la taxe poids lourds ».

AUCUNE VOIX DE DROITE EN FAVEUR DU TEXTE

Enfin, sans surprise, aucune voix de droite n’est allée en faveur du texte. Chez les centristes de l’UDI, quatre ont voté contre et le reste du groupe s’est abstenu au vu des « tout petits petits petits pas » faits par le texte, selon le porte-parole du groupe, Jean-Christophe Lagarde (Seine-Saint-Denis). Globalement, le projet de loi est pour eux une « imposture », qui « manque d’ambition » et qui « risque de freiner encore davantage la construction et le bâtiment ». « En outre, cette transition énergétique semble se focaliser sur le tout électrique », a encore déploré M. Lagarde.

Quant à l’UMP, qui a volontairement tué le débat en épuisant tout son temps de parole dès le premier des 65 articles, elle s’est massivement opposée au texte. A la tribune, le député du Vaucluse Julien Aubert s’est toutefois défendu de toute obstruction, rappelant que les élus socialistes avaient déposé « 137 000 » amendements sur le texte sur la privatisation de GDF-Suez, en 2006. « Aucune des dix propositions phares de notre projet n’a été retenue, aucun responsable de l’opposition n’a été approché en amont du débat », a-t-il regretté.

Hélène Bekmezian

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