La région Ile-de-France lance la SEM Energies Posit’If

Les Echos – 16/11/11

La société d’économie mixte francilienne dédiée aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique sera créée jeudi 17 novembre par les élus. Elle sera dotée d’un capital de départ de plus de 5 millions d’euros.

Le Conseil régional d’Ile-de-France porte jeudi 17 novembre sur les fonts baptismaux sa toute nouvelle société d’économie mixte « écolo ». Baptisée Energies Posit’if, elle sera dédiée, dès la fin 2012 , à l’accompagnement de projets d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique. A l’heure actuelle, en Ile-de-France, les deux tiers des logements ont été construits avant les premières réglementations thermiques. En outre, près de 300.000 ménages sont en situation de précarité énergétique.

« Maîtriser la consommation d’énergie et produire de l’énergie au niveau local sont deux grands défis pour l’Ile-de-France, qui dépend à 90% de ressources importées. Cette situation a un coût : les ménages ne cessent de voir leur facture augmenter et l’argent dépensé pour importer des ressources non renouvelables l’est au détriment du développement économique du territoire (…). C’est un immense gâchis » rappelle le président de la région, Jean-Paul Huchon.

2.500 logements rénovés en 5 ans

Priorité affichée de cette nouvelle société d’économie mixte (SEM) : soutenir les projets de rénovation thermique des habitations, pour lesquels les copropriétaires peinent parfois à s’accorder faute d’outils (les règles sont complexes), mais aussi de financements. Pour les inciter, la région veut mettre sur pied un système dit de « tiers investisseur », qui permet aux bénéficiaires de financer la rénovation grâce aux économies réalisées sur leurs factures de chauffage. Moyen, dit-elle, aussi de financer des rénovations plus importantes, et donc plus utiles. Posit’if se fixe comme objectif d’aboutir dans cinq ans, à 140.000 mètres carrés de logements rénovés, soit 50 à 90 opérations, et 2.500 logements.

Côté énergies renouvelables, la SEM suggère d’aider six à huits projets de production -biomasse, éolien, géothermie… « Il y a des projets en Ile-de-France, mais le problème est que les investisseurs ont des exigences de rentabilité financière parfois délirantes car la période est difficile. Nous, SEM, pourrons investir dans un projet intéressant sans attendre que ce soit la poule aux oeufs d’or » explique Helène Gassin, vice présidente (EELV) du conseil régional en charge de l’environnement. La SEM se réserve la possibilité de ne prendre que des participations.

Les finances sont évidemment le nerf de la guerre : les élus voteront ce jeudi matin une première enveloppe régionale de 4 millions d’euros (sur 15 millions d’ici à quelques années) . Les villes de Paris et de Créteil, les conseils généraux de Seine-et-Marne, de l’Essonne et du Val-de-Marne devraient leur emboîter le pas, portant le montant du capital à 5,6 millions d’euros. Avec cette somme, la région espère pouvoir accompagner -via l’emprunt et des effets de levier -« la réalisation d’un volume de projets compris entre 40 et 70 millions d’euros ». D’autres partenaires, comme la CDC, la Macif, et la Caisse d’épargne devraient également participer à hauteur de 15 %. En revanche, les énergéticiens n’ont pas été sollicités. De nouveaux tours de tables sont prévus d’ici la fin de l’année.

LAURENCE ALBERT