Publié le 27 octobre, 2010
0La lutte contre le réchauffement climatique passe aussi par les communes
Par Gabrielle GRENZ – PARIS, 27 oct 2010 (AFP) –
Plus de 200 collectivités territoriales ont lancé un plan climat énergie visant à diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050, trois ans après le lancement de ces projets qui veulent impliquer davantage les communes dans la lutte contre le changement climatique.
Réunis mercredi et jeudi à la Cité de Sciences à Paris, des centaines d’élus et responsables territoriaux participent à un premier colloque national consacré au Plan Climat-Energie Territorial (PCET), un des volets du Grenelle de l’Environnement de 2007.
La rencontre, avec ateliers et tables rondes, est organisée par l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (Ademe) et 16 ONG partenaires parmi lesquelles Les Eco-Maires, la Fondation Nicolas Hulot et le Réseau Action Climat (RAC).
« C’est sur le territoire que vont s’appliquer les changements prônés par le Grenelle de l’Environnement (…) et ce sont ces collectivités territoriales qui sont les plus proches des citoyens et des entreprises », a souligné Philippe Van de Maele, président de l’Ademe à l’ouverture.
Rappelant qu’au niveau mondial les politiques se sont engagés à limiter à deux degrés le réchauffement climatique, M. Van de Maele a insisté sur la nécessité de « s’engager à tous niveaux », ajoutant : « Plus on s’en préoccupera tôt, plus on sera apte à y répondre ».
Ainsi un total de 213 collectivités territoriales ont lancé un PCET en France, essentiellement dans l’Est, le Nord et le Sud-Ouest. 98 d’entre elles sont obligées, parmi les 500 entités de plus de 50.000 habitants, de se doter d’un tel plan d’ici le 31 décembre 2012, selon Julie Laulhere de l’Ademe. « Une soixantaine sont déjà en phase de mise en oeuvre, c’est encourageant », a-t-elle jugé.
L’Ademe a mis en place un observatoire et publie sur son site internet (www.ademe.fr) une carte des projets en cours avec fiche d’identité pour chacun.
Parmi les pionniers les plus enthousiastes, Jo Spiegel, maire de Kingersheim et président délégué de Mulhouse Alsace Agglomération (32 communes, 250.000 habitants), s’est lancé dans l’aventure en 2006. Il a pris conscience du problème du changement climatique à la naissance de sa petite fille qui héritera d’ici 2050 de « nos politiques d’aujourd’hui ».
« Un plan climat ce n’est pas un Ovni qui vient se poser dans le dispositif d’initiatives dont notre pays est friand, c’est une culture », a-t-il lancé. Un plan climat ne vient pas « à coté d’un plan d’urbanisme, il va l’accompagner. Ce qui est important c’est de croire à la méthode de transversalité » et de respecter « l’exigence démocratique d’élaboration d’un plan avec les citoyens ».
Mulhouse Alsace Agglomération vise la réduction de ses émissions de CO2 de 20.000 tonnes par an d’ici 2020.
Dans le cadre de son plan climat, auquel participent les habitants dans un conseil participatif, 1.300 Climat Box (boîte avec des ampoules basse consommation, réducteur de débit d’eau, sac de pré-tri pour les déchets) ont été diffusées pour permettre d’économiser jusqu’à 90 euros et éviter l’émission de jusqu’à 110 kilos d’équivalent CO2 par an.
Interrogé sur le budget d’un plan climat, M. Spiegel a lancé: « Y en a pas, chaque fois qu’on prend une décision on pense climat ».
Eric Prud’homme, chef du service animation territoriale de l’Ademe, a renchéri : « Un plan climat c’est un vrai projet stratégique, pas une juxtaposition de propositions pour l’environnement. »