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Publié le 7 juillet, 2008

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Journal d’un écolo 30 juin-6 juillet 2008

De la libération d’Ingrid Betancourt le 2 juillet, moment riche en émotion et d’une rare intensité, au débat sur les tours qui s’invite une nouvelle fois au Conseil de Paris mardi 8 juillet, en passant par la projection du documentaire évènement « The Oil Crash » à l’Hôtel de Ville le 3 juillet : retour sur une semaine à Paris et ailleurs.

Ingrid enfin libre ! (2, 3 et 4 juillet) :
2 juillet au soir, la rumeur enfle, sur les chaînes de télé, comme dans les textos qui arrivent frénétiquement sur mon portable. Nouvelle tellement attendue qu’elle en devient incroyable : Ingrid Betancourt serait enfin libre. Comme des millions de téléspectateurs, je reste scotché devant mon téléviseur jusque tard dans la nuit, époustouflé par la rapidité des évènements, mais plus encore par l’incroyable charisme de celle que nous avions soutenue tout au long de ces années.
Déjà, il y a quelques mois, j’avais été profondément ému par la video projetée lors du congrès des Verts mondiaux à Sao Paulo. On y voyait Ingrid au précédent Congrès, à Camberra, en 2001 (Voir ici la vidéo de l’intervention d’Ingrid Betancourt), dire en quelques minutes ses convictions écologistes, avec force, mais aussi tellement d’humanité, et une émotion si perceptible quand elle ose dire que ces convictions méritent qu’on risque sa vie pour elles !

Ce n’était pas une phrase en l’air : elle a vraiment pris des risques insensées en bravant toutes les règles de sécurité pour aller parler partout en Colombie, jusqu’à vouloir rencontrer les FARC au coeur même des territoires sous leur contrôle, et elle a bien failli y laisser la vie. C’est sous le charme de cette video, que j’avais proposé à mes collègues Verts français, membres de la délégation à Sao Paulo, que nous proposions une motion faisant d’Ingrid la présidente d’honneur des Verts mondiaux ; motion ratifiée à l’unanimité quelques jours plus tard. (Voir ici le texte de la motion faisant Ingrid Betancourt, Présidente d’Honneur des Verts mondiaux)
C’est cette même humanité profonde que je ressens en l’écoutant sur le tarmac de l’aéroport, même humanité y compris pour ses geôliers qui, pourtant, lui ont visiblement fait subir tout au long de ces 6 années tant d’humiliation. Quelle force, quel courage. Quel plaisir aussi de voir Juan Carlos, son mari, qui n’avait pas hésité, il y a quelques mois, à participer au comité de soutien de notre campagne parisienne, et qui a tant enduré pendant la séparation. Je n’oublierai jamais son regard, sur le parvis de l’hôtel de ville, face au portrait d’une Ingrid si affaiblie. Ni son émotion lorsque le congrès mondial des Verts fit d’elle sa présidente d’honneur.

A la joie et à l’admiration, se mêlent aussi, indissolublement, des interrogations. Que sont aujourd’hui ses convictions ? Comment sort-on d’une privation de liberté aussi longue, d’autant d’années d’isolement de ses proches, et d’une vie sur le fil du rasoir, à deux doigts du plongeon définitif ? Forcément, quand elle s’agenouille sur le tarmac pour prier, quand elle rend hommage à Uribe, à Sarkozy, à Chirac, à Villepin (son ami), le décalage avec mes propres convictions est évident, mais tellement compréhensible.
Mais ces interrogations pèsent peu au regard du sentiment que ce qui se passe a de toutes façons une dimension qui les dépassent : cette femme incarne la rébellion contre la tyrannie, la preuve qu’on peut se battre avec courage, détermination, et triompher. Et je ne boude pas mon plaisir quand le 3 au soir nous nous retrouvons sur le parvis de l’hôtel de ville, à l’invitation des comités de soutien et surtout le lendemain, lorsqu’Ingrid vient elle-même décrocher cette « horreur » (selon ses propres termes) qu’est sa photo affaiblie dans la jungle, au fronton de l’hôtel de ville.
Nous étions nombreux à regretter le remplacement de la précédente photo par celle-là, misérabiliste et voyeuriste, et préférions largement la première, montrant une Ingrid volontariste. Je lis dans ses yeux, lorsque Delanoë explique le changement de photo, qu’elle partage le même sentiment.
Autour de nous de nombreux visages connus, de militants engagés depuis des années en faveur de la libération d’Ingrid, et notamment Adaïr, qui l’accompagnait lorsqu’elle fut enlevée. Sa joie fait tellement plaisir à voir. C’est aussi enfin la reconnaissance pour lui. Une reconnaissance tellement méritée.
Ingrid est dorénavant libre. Elle est citoyenne d’honneur de la ville de Paris (et je n’oublie pas, même si personne ne le rappelle, que c’est sur proposition du groupe des Verts, à une époque où nos partenaires politiques, qui s’empressent aujourd’hui autour d’elle, étaient tellement réticents !). Les jours et les semaines qui viennent diront quel chemin elle suivra. Mais je suis certain d’une chose : les émotions vécues cette semaine étaient de merveilleuses émotions, profondément humaines. De celles qui valent de s’investir dans des combats difficiles.

Avec RESF contre une « présidence des expulsions » (30 juin) :
A la veille de la Présidence française de l’Union européenne, rassemblement avec Réseau Education sans Frontière, devant Notre-Dame, pour protester contre la politique française d’expulsion systématique des sans papiers, et la volonté d’en faire l’étendard d’une politique européenne, que traduit la « directive de la honte », malheureusement approuvée par la majorité Chrétiens Démocrates – Socialistes du Parlement Européen.
Visiblement, cette manifestation aura moins intéressé les médias que l’illumination de la tour Eiffel ! C’est pourtant sur ces questions profondément humaines que l’Europe définit ce que sera son rapport au reste du monde : une forteresse de riches enfermée derrière ses frontières, ou un acteur crédible, parce qu’exemplaire, pour une humanité plus fraternelle. Au moment où les révoltes alimentaires ne constituent que les prémisses des dégâts d’une crise écologique qui pourrait produire des centaines de millions de réfugiés climatiques, l’Europe, dont la responsabilité dans la crise écologique globale est évidente, donne aujourd’hui le pire des signaux : le repli égoïste. Une position injuste et intenable dans la durée.

Débat sur les tours (30 juin, 2 et 3 juillet) : premières escarmouches

Avec le conseil du 20ème arrondissement de ce lundi soir, on entre dans le vif du sujet. Débat noyé malgré tout de tant de faux semblants, nos partenaires politiques n’osant pas assumer ouvertement leurs positions, tant elles sont à contre-courant… au point même qu’ils n’avaient même pas osé soumettre leurs propositions au vote des citoyens du 20ème, 3 mois plus tôt lors de la campagne des municipales ! On est loin du message, au moins sans ambiguïté, des jeunes UMP qui publient une tribune dans Le Monde en faveur de gratte-ciels à Paris. Ringard au possible, mais au moins assumé.

Depuis des mois, nous avons largement rodé nos arguments. Et je déroule donc mes réponses aux 5 contre-vérités sur les tours :
-les tours créeraient des logements sociaux : FAUX ; ce ne sont que dans les immeubles de moins de 50 m qu’il est prévu de faire des logements, et parmi eux très peu de logements sociaux, si on en croit la délibération. Dans les tours, il n’y aura donc que des bureaux, encore des bureaux, toujours des bureaux, comme s’il fallait encore accroître la disparité entre Paris et les villes voisines et alors que Paris a avant tout besoin de logements
-les tours seraient écologiques : FAUX ; les tours actuelles sont certes moins gaspilleuses que leurs ancêtres, mais aucune tour n’est capable de respecter le plan climat pourtant adopté à l’unanimité par le conseil de Paris. D’ailleurs, aucun spécialiste ne le prétend. Et si cela devait intervenir un jour ce serait à des coûts faramineux. Bien plus que dans des immeubles normaux.
-les tours accroîtraient la densité : FAUX ; en tant qu’écologistes, nous sommes favorables à la ville compacte… et donc opposés aux tours qui, nécessitant beaucoup d’espace vide autour, diminuent la densité.
-les tours seraient belles : les concepteurs des horreurs architecturales qui enlaidissent Paris voulaient pourtant, probablement, eux aussi, faire beau. Peut-on prendre un tel risque pour la beauté de Paris ? Et si les tours sont si belles et si modernes, pourquoi, alors, les contenir aux Portes de Paris ? Pourquoi ne pas en mettre dans les arrondissements centraux ? Pourquoi les franges de Paris doivent elles accueillir systématiquement ce dont le centre ne veut pas ? Pourquoi créer une nouvelle muraille entre Paris et ses voisins ?
-les tours seraient nécessaires au rayonnement de Paris : FAUX ; vélib a bien plus fait pour le rayonnement international de la capitale. Preuve s’il en est que c’est bien plus dans l’innovation du 21ème siècle, dans l’adaptation de la ville aux besoins de ses habitants et aux nécessités de la ville durable, qu’on peut être visible et copié.

J’achève mon intervention, en indiquant que ce qui nous oppose, ce n’est pas la volonté de faire évoluer la ville, et notamment son paysage, mais le fait que cette évolution aille vers le passé et non l’avenir, et que nous ferons des propositions au conseil de Paris pour le montrer.
Ma collègue verte, Fabienne Giboudeaux, avec laquelle nous nous sommes réparti le boulot, met pour sa part en évidence le non-sens du projet envisagé pour la Porte de Montreuil, et surtout propose un amendement proposant la création d’un atelier local d’urbanisme, afin de permettre à la population de participer à la réflexion sur le projet et à son élaboration.
En dépit de toutes les règles en vigueur depuis 13 ans au sein de la municipalité du 20ème, les socialistes sortent alors du chapeau un contre-amendement, non déposé dans les délais usuels, qu’ils tenteront même de soumettre au vote avant le nôtre, qu’ils amenderont en séance pour rallier les communistes… au point qu’à l’arrivée l’amendement adopté sera à quelques mots près celui déposé par Fabienne, avec pour seule différence qu’il est signé des socialistes et non des Verts ! Pitoyable.

Cela n’empêchera d’ailleurs pas, dans les jours qui suivent, Anne Hidalgo de s’exprimer contre les ateliers locaux d’urbanisme. En 8ème commission du conseil de Paris (celle qui traite de l’urbanisme), où je présente les 3 amendements des Verts (contre-proposition sur l’évolution du paysage parisien, en mon nom ; atelier local d’urbanisme, au nom de Fabienne Giboudeaux ; demande de référendum en conclusion de la concertation, au nom de René Dutrey puis en exécutif municipal, nous confrontons nos arguments, sorte de « tour de chauffe » avant le débat prévu le 8 juillet au matin en conseil de Paris. (Voir ici le Conseil de Paris des 7 et 8 juillet retransmis en direct)
Visiblement nos amendements sur le renforcement du caractère démocratique du débat sont accueillis avec peu d’enthousiasme… avec moins d’enthousiasme même que ceux du Nouveau Centre (l’annexe soit-disante centriste de l’UMP).

Un laboratoire public face au libéralisme (30 juin) : le CRECEP

Mauvaise surprise ce lundi matin. A l’occasion des nombreux renouvellements intervenus au début de cette mandature municipale, j’avais choisi de siéger, au nom des Verts, au conseil d’administration du laboratoire parisien de l’eau : le CRECEP. Mon objectif, au travers de cette participation, était de mieux comprendre, et de mieux pouvoir intervenir sur les différentes pollutions qui affectent l’eau.
Ce lundi matin, nous avions la première réunion de ce nouveau conseil. Derrière un ordre du jour assez classique, se cachait en fait une situation extrêmement périlleuse. Sous les coups de boutoir du tout-libéral européen (bien relayé par le gouvernement français), nombre d’activités publiques sont livrées à la concurrence… y compris le contrôle sanitaire de l’eau. Après moult épisodes, au cours desquels il apparaît que la Ville a tenté de permettre à son laboratoire d’affronter la concurrence, mais que celui-ci semble – de façon assez compréhensible – dans l’incapacité d’être concurrentiel face aux labos privés qui font du dumping, la voie proposée est d’intégrer le CRECEP au futur EPIC permettant de « municipaliser » la gestion de l’eau parisienne. Le tout accompagné du reclassement d’une partie du personnel, mais aussi d’un plan social.
Exemple parmi tant d’autres des difficiles équilibres à trouver dans l’action d’un élu municipal : nous refusons cette libéralisation à outrance ; mais au-delà de l’affirmation de principe, et face aux limites des compétences municipales, il faut chercher (et parfois dans l’urgence) la moins mauvaise façon de préserver ce qui peut l’être. Pour autant, comme le concèdent les dirigeants du CRECEP, cette situation aurait probablement pu être anticipée et limitée, si les décisions politiques, notamment d’investissement, avaient été prise plus tôt (depuis 1990 !). Désireux, au sein du groupe Vert, de ne pas cautionner ces erreurs, mais pas non plus de ne pas entraver la seule perspective à court terme permettant de sauver ce qui peut l’être, nous décidons de nous abstenir lorsque la délibération passera au conseil de Paris le mardi 8 juilllet.

Première projection cinématographique (3 juillet) : The Oil Crash
Au moment où j’ai pris mes nouvelles fonctions au sein de la municipalité, j’ai rapidement décidé qu’un des moyens de faire progresser le développement durable au sein de la Ville est de multiplier les occasions de sensibilisation et donc d’information sur les enjeux. C’est dans ce cadre que j’ai initié la projection de films à l’hôtel de Ville, à destination des élus, personnels de la Ville, réseaux militants.
Ce jeudi 3 juillet a donc lieu la première projection, et j’ai choisi un film extrêmement convaincant sur la déplétion pétrolière (Voir ici le site du film « The Oil Crash). Et Yves Cochet, député du 14ème arrondissement, président de l’intergroupe parlementaire sur les pics pétroliers et gaziers, a accepté de venir en débattre à l’issue du film.
C’est un succès : plus d’une centaine de personnes sont venues voir le film et participent longuement au débat. Une déception cependant : autant les réseaux militants ont visiblement fonctionné, autant la participation de l’hôtel de Ville semble très faible : à faire progresser donc par la suite.

Le film, quant à lui, vaut vraiment d’être vu. Aussi bien sur l’évolution de la production, et de la consommation, sur l’histoire de la production pétrolière, les évolutions potentielles, la dépendance au pétrole, son lien avec les guerres, et les alternatives possibles, il met en évidence la crise majeure qui a commencé, et que les tensions géopolitiques entre l’Iran et les Etats-Unis (qui s’accentuent en cette fin de semaine) ne peuvent que confirmer.
Le plus frappant reste l’énorme décalage entre la connaissance très lucide que les spécialistes peuvent avoir du sujet, et l’ignorance crasse (ou l’aveuglement) de la très grande majorité des décideurs. Au cours du débat, avec Yves Cochet, sont mises en évidence des solutions finalement pas si contraignantes au regard de l’enjeu, qui permettraient de réduire très significativement le gaspillage de pétrole.

Un 2ème EPR (3 juillet) : la fuite en avant nucléaire au nom de la lutte contre la dépendance pétrolière
A quelques jours de la manifestation anti-nucléaire du 12 juillet, Sarkozy poursuit la fuite en avant nucléaire, en annonçant la création d’un 2ème EPR. L’ensemble de la famille écologiste réagit (Voir ici ma réaction à l’annonce de cette construction). Encore une démonstration de l’hypocrisie qui présidait à l’organisation du Grenelle. Et des mobilisations nombreuses à prévoir dans les mois et années qui viennent.

Réduire l’usage des agro-carburants à la Ville (4 juillet) :

Après une période pendant laquelle les agro-carburants ont été présentés comme « la » solution à la pollution de l’air et à la dépendance pétrolière, de plus en plus d’informations convergentes ont convaincu de très nombreux acteurs que les agro-carburants étaient globalement peu efficaces énergétiquement (pour ce qui est en tous cas de ceux produits en Europe), d’un intérêt très limité en matière de lutte contre la pollution, mais surtout un concurrent extrêmement néfaste à la production alimentaire en terme d’occupation des terres agricoles. Malgré les dénégations des principaux producteurs (USA, Brésil), la démonstration est aujourd’hui quasiment acquise : les agro-carburants seraient responsables à 70% des augmentations des prix agricoles dans certains pays. Il n’en reste pas moins qu’un certain nombre de pays, dont l’Union Européenne, continuent d’afficher des objectifs de production d’agro-carburants aussi irréalistes que néfastes.
Au sein de la Ville, nous avons par contre convaincu qu’il fallait mettre très vite un arrêt à l’utilisation des agro-carburants, qui s’était popularisé fortement ces dernières années. Restait à mettre en œuvre cette orientation.

Le travail engagé avec les TAM (transports automobiles municipaux), piloté par des responsables très compétents et très au fait des implications environnementales des différents carburants, montre que l’état de l’art est particulièrement complexe. Il faut trouver des réponses techniquement fiables, accessibles à un grand nombre d’utilisateurs, peu émettrices de gaz à effet de serre, mais aussi de polluants locaux. La plupart des véhicules utilisant des agro-carburants fonctionnent au diester. La méthode la plus simple pour s’en passer serait d’utiliser du gazoil à la place du diester… mais l’impact en terme d’émission de micro-particules (particulièrement cancérigènes) serait important. Je préconise donc le remplacement de ces véhicules par des véhicules à essence, après vérification de l’impact en matière de gaz à effet de serre. Si cette solution s’avère pertinente, ce serait très rapidement une diminution de 90% des agro-carburants utilisés par la Ville. Ne resteraient que des véhicules très techniques de la propreté pour lesquels la gamme de véhicules utilisables reste extrêmement restreinte.

Sarko droit dans ses bottes (5 juillet) :
En déclarant au conseil national de l’UMP « quand il y a une grève en France, personne ne s’en rend compte », Sarko cède au même péché de prétention, au même mépris vis-à-vis de ceux qui luttent, que celui exprimé à l’hiver 1995 par un Juppé « droit dans ses bottes ». La droite dominatrice, écrasante : aucune rupture en la matière.
Mais si un Sarko peut se permettre une telle provocation, c’est qu’en effet face à sa politique de démantèlement de tout ce qui fait « société », à sa volonté d’imposer le tout libéral, le tout individuel, l’état de la résistance est pour le moins préoccupant.

Il est plus que temps de s’interroger sur une société qui, depuis de si nombreuses années, a délégué de fait aux seuls syndicats – voire même aux seuls syndicats du service public – la défense de nos acquis démocratiques. C’est aussi à nous, et peut-être d’abord à nous, usagers du service public de nous mobiliser pour le défendre. Faute de quoi le combat pour le service public risque vite de ne devenir qu’un débat sur le statut des personnels, certes important, mais qui ne saurait résumer l’utilité d’un service public efficace et puissant pour notre société. D’une certaine façon, les parents d’élèves, en occupant les écoles, en allant même y dormir, ont fait cette démonstration de façon particulièrement ingénieuse et communicante. Il nous reste à inventer le même type de mobilisation pour tant d’autres services collectifs menacés : un enjeu majeur pour reconstruire une gauche qui s’appuie sur des citoyens actifs et pas seulement sur des syndicats exsangues à force de suppléer éla carence des politiques.

Le Monde… du tout automobile (5 juillet) :

En page 2 du Monde, une tribune d’Andréani, fidèle à lui-même. Depuis plusieurs années, la politique parisienne des déplacements est présentée caricaturalement. Derrière des arguments audibles (notamment sur l’absence de pilotage cohérent de la politique régionale des transports publics) se cache mal une volonté d’étriller systématiquement les écologistes. Rien d’étonnant dans un quotidien – autrefois qualifié « de référence » – financé par des doubles pages régulières de publicité exubérante pour les véhicules automobiles les plus luxueux et les plus gaspilleurs, et qui multiplie les articles, de publicité camouflée en tests à destination des consommateurs, pour les produits de l’industrie automobile. On ne mord pas la main qui vous nourrit. En dénonçant cette collusion dans mon livre « Tout voiture, no Future », je ne m’attendais pas à être encensé (Voir ici la présentation du livre) ! CQFD.

Sur ce front, pourtant, chaque jour qui passe vient corroborer la pertinence de nos positions :
-Borloo en vient à annoncer que le malus sur les véhicules les plus polluants devrait être annualisé (et non plus sur le seul achat) : c’est justement ce que nous lui disions lors de la mise en place du dispositif. Il ne lui reste plus qu’à se rendre compte qu’il faut aussi modifier les critères de pollution, en ne se limitant pas aux gaz à effet de serre, mais en intégrant aussi les particules fines, faute de quoi on incite à acheter des véhicules diesel, échangeant une pollution contre une autre.
-L’Etat reste aux abonnés absents sur la cohabitation poids lourds – vélos : j’ai donc écrit aux ministres concernés, comme prévu, en tant que Président du Club des Villes Cyclables afin de demander une table ronde, faute de quoi nous l’organiserons nous-mêmes
-Le Conseil d’Etat casse la décision de la Ville de Paris bricolant une extension de Vélib en banlieue : la démonstration que seul le syndicat intercommunal que nous avons proposé lors de la campagne des municipales, créant un service public de Vélib, est en capacité de dépasser la situation absurde actuelle où le « Grand Paris » est sur toutes les lèvres, mais incapable de même étendre un service reconnu extrêmement positif par nos concitoyens !

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