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Publié le 17 octobre, 2011

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JDD : Des particules venues d’ailleurs

Date de parution: 16.10.2011

Pollution L’ÃŽle-de-France « importe» 40% de sa pollution aérienne

L’air de la capitale et de sa région est par endroits trop pollué et une bonne partie de cette
nuisance est « importée ». Telles sont les conclusions les plus importantes d’une étude menée
par Airparif avec le CNRS, qui permet, pour la première fois, de quantifier la part de particules
polluantes produite en Île-de-France et celle provenant des régions avoisinantes Menée de
2009 à 2010, l’étude se fonde sur 87.600 analyses chimiques .. Et de définir leurs ori~ines.
Ainsi, sur le périphérique, à la porte d’Auteuil où passent 220.000 véhicules par jour, l’I1ede-
France importe 39 % de ses particules fines. Elles proviennent des réactions chimiques dans
l’atmosphère (19 %), du chauffage (9 %) et du trafic routier (3 %), transportées par les vents.
Les 61 % de particules produites au sein de l’ÃŽle-de-France sont, pour 44 %, dus au trafic local
parisien et 17 % à l’agglomération. « Sur le boulevard Haussmann, les véhicules diesel
contribuent pour 89 % à la production de particules, 11 % pour les véhicules à essence, dont 7
% pour les deuxroues de moins de 50 cm3, qu’il ne faut pas sousestimer », explique Anne
Kauffmann, responsable des études à Airparif. « Le chauffage au bois est à l’origine de 7 %
des particules fines en zone urbaine pendant l’année (9 % en hiver) », poursuit Anne
Kauffmann.

Le niveau de ces particules fines dépasse les normes européennes: 29 microgrammes (JJg)/m3
d’air (taux abaissé à 25 IJg en 2015). Porte d’Auteuil, il a atteint 30 IJg/m3 en moyenne en
2010 (18 IJg/m3 pour les autres stations d’Airparif). Ce sont des émissions éloignées de
l’objectif français de qualité (10 JJg, normes de l’Organisation mondiale de la santé). Des
particules fines particulièrement nocives pour la santé: inférieures ou égales à 2,5 micromètres
(comme les bactéries), elles se logent dans les ramifications les plus profondes des voies
respiratoires. Les effets de la pollution particulaire seraient du même ordre que ceux dus au
tabagisme passif. Sur le périphérique, les automobilistes respirent deux fois plus de particules
fines que sur un grand boulevard parisien. Mais ils en inhalent cinq fois plus sous un tunnel!

Sur le périph pariSien, 39 % des particules fines mesurées ne proviennent pas de
l’ÃŽlede-France. Vers l’instauration de « zones d’actions prioritaires pour l’air» ?

« Ces particules posent aussi un problème de santé publique », souligne Denis Baupin.
L’adjoint (EELV) au maire de Paris en charge de l’environnement propose d’abaisser la vitesse
sur le périphérique de 80 à 70 km/ho Autre initiative possible: l’instauration de zones limitées
à 30 km/ho « Avec ce type de mesure, nous avons constaté globalement une baisse de la %
des émissions de particules », témoigne Martin Lutz, chef du département de la qualité de l’air
au Sénat de Berlin. Autre idée: la mise en place de zones à basses émissions de particules.
Sur un périmètre donné, seules les voitures dûment badgées peuvent entrer dans ces zones.
Expérience tentée à Berlin. « Nous avons constaté une baisse significative du dioxyde d’azote
et une baisse de 50 % de la production de particules », ajoute Martin Lutz. En Île-de-France,
une zone à basse émission de particules sera déterminée en mars 2012. Dans cette « zone
d’actions prioritaires pour l’air» (Zapa), seules les voitures émettant un taux de particules fixé
par arrêté ministériel seront autorisées à circuler. En cas d’infraction d’interdiction de circuler:
une contravention. Mais la mise en place de cette Zapa se heurte à des divergences entre la
Ville de Paris et le ministère de l’Écologie. Denis Baupin estime qu’il faut prendre en compte
non seulement le dioxyde d’azote et les partic,ules mais aussi les émissions à effet de serre. «
Sans prise en compte des émissions de C02, précise l’élu parisien, seuls les véhicules diesel les
plus anciens et tes moins coûteux pourraient être concernés par la Zapa, tandis
qu’échapperaient à toute restriction les véhicules les plus puissants et les moins adaptés à la
vil/e, type 4 x 4. Ainsi ne seraient touchées que les catégories sociales les plus vulnérables. »
Hervé Guénot

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