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Publié le 27 février, 2006

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F3 Ile de France – Revue d’Actu

Pour eux, deux objectifs à atteindre : réduire d'abord les nuisances sonores et améliorer la qualité de l'air. Vous nous appelez, vous réagissez en direct, vous posez vos questions à Denis BAL) PIN. On va regarder tous ensemble le sondage Internet, les indications de nos internautes sur france3.fr rubrique Ile-de-Françe. Donc cette vitesse à 50 kilomètres/heure, est-ce que c'est bien, pas bien ? Eh bien la plupart disent… 63% disent qu'il faut respecter les réglementations nationales, donc la vitesse actuelle. 23% pensent que cela va améliorer la qualité de l'air et seulement 14% qui pensent que cela va réduire les nuisances sonores. Peut-être une réaction Monsieur BAUPIN sur cette indication, ce n'est pas un sondage…

 

DENIS BAUPIN Déjà si on respectait en effet la vitesse actuelle, ce serait un gros progrès parce que malheureusement beaucoup d'automobilistes sur le périphérique dépassent la vitesse qui est autorisée. Bon. Soyons clairs : la municipalité parisienne a décidé avec le maire de Paris, Bertrand DELANOË, à l'initiative du maire, a décidé de lancer le plan de déplacements de Paris. Donc c'est un grand débat, une grande réflexion et donc beaucoup d'idées sont lancées dans le cadre de ce débat, d'où l'idée lancée par le groupe des Verts de dire : est-ce qu'on ne devrait pas baisser la vitesse sur le périphérique.

 

P.L. Oui mais comment faites-vous pour dire on baisse de 80 à 50…

 

D.B. 50, c'est une idée qui a été tancée, je crois qu'il faudra vraiment réfléchir ; pour l'instant on n'en est pas à la décision, il faut concerter… lors des pics de pollution par exemple, la vitesse est limitée à 60 kilomètres/heure, donc ça prouve qu'il y a déjà des décisions qui ont été prises par l'Etat de dire que lorsqu'il y a des problèmes de santé publique, on peut descendre à 60 kilomètres/heure.

 

P.L. Mais vous avez le sentiment que si on baisse, forcément on va réduire les nuisances sonores ?

 

D.B. C'est clair. C'est clair que le bruit est proportionnel à la vitesse. Donc pour les habitants qui sont des dizaines de milliers, qui habitant à proximité du périphérique, pour tous les enfants des écoles qui sont à proximité du périphérique, pour tous ceux qui sont sportifs – il y a beaucoup de stades à proximité – la pollution de l'air et le bruit qui sont causés par le périphérique sont vraiment des nuisances au quotidien. Est ce que ça veut dire qu'il faut baisser à 50 ? Sans doute pas, mais on peut imaginer des régulations. La nuit par exemple, lorsque les gens dorment, c'est certain que le bruit d'une moto qui roule très vite ou d'une voiture qui roule très vite ou d'un camion par exemple risque de réveiller des dizaines de milliers de personnes. Donc on peut peut-être imaginer qu'à certaines heures, on trouve des solutions pour inciter à rouler un peu moins vite notamment quand on a des véhicules qui sont bruyants.

 

P.L. On y revient dans un instant, on va développer tranquillement tout cela, toute cette proposition, tout son contenu. Mais d'abord des opposants, il y en a un certain nombre qui ont réagi et j'ai en ligne Nadia LEVEQUE qui est la porte-parole de la Fédération des motards en colère, bonsoir Madame.

 

NADIA LEVEQUE Bonsoir Monsieur LACOMBE, bonsoir Monsieur BAUPIN.

 

P.L. Alors vous, vous n'êtes pas contente parce que vous trouvez que c'est une mesure qui n'est pas tout à fait excellente en tout cas pour les motards.

 

NADIA LEVEQUE Voilà, moi je trouve que c'est un vrai problème, la pollution atmosphérique et la pollution sonore, cela dit je trouve que c'est une fausse bonne solution, les 50 kilomètres/heure. La bonne solution, c'est les murs anti-bruit, c'est les dispositifs qui vont dans ce sens-là… pourquoi ? Parce que 50 kilomètres/heure, ça va provoquer des embouteillages et donc un surcroît de pollution atmosphérique. Il y a des études qui ont été faites même pour aller vers 90 kilomètres/heure… ce n'est pas ce que je demande, mais c'est pour dire qu'il y a des études qui allaient dans l'autre sens pour éviter justement les bouchons qui créent la pollution. Alors voilà. La vitesse moyenne, elle a été enregistrée… la vitesse moyenne sur le périphérique, c'est 47 kilomètres/heure… donc on est dans ces eaux-là et on constate… on constate tous en le prenant qu'il  est sans arrêt embouteillé. Il y a un vrai problème. Alors pensons à tous les dispositifs anti-bruit qui existent.

 

P.L. Merci beaucoup Nadia LEVEQUE, porte-parole des motards en colère. Une réaction par rapport à ce propos ?

 

D.B. Ça prouve bien qu'il y a besoin de discuter et de débattre et de regarder parce que madame LEVEQUE dit : certaines études préconisent 90 kilomètres/heure, moi j'ai d'autres spécialistes qui me disent : le périphérique, c'est une autoroute mais une autoroute où tous les kilomètres et demi à peu près, vous avez une entrée ou une sortie, donc beaucoup de flux qui se croisent et sans doute que 60 kilomètres/heure serait ce qui permettrait d'assurer la meilleure fluidité. Donc il faut regarder ça attentivement. Moi je n'ai pas de religion sur cette question. Par contre l'idée… on va mettre des murs anti-bruit partout pour protéger des nuisances sonores, c'est une solution qui est très coûteuse pour la collectivité, qui n'est pas possible partout, il y a des endroits où le périphérique est en viaduc par exemple, vous imaginez, c'est extrêmement désagréable pour l'ensemble des riverains, donc il faut trouver le juste équilibre. Je ne dis pas que 50 kilomètres/ heure, c'est la solution qui est forcément la meilleure mais en tout cas, c'est une solution qui ne coûte rien à la collectivité et qui peut se mettre en place du jour au lendemain…

 

P.L. C'est ce qu'on appelle un effort citoyen…

 

D.B. Et on peut le tester…

 

P.L. Encore faut-il que le Conseil d'Etat aussi accède à cette

demande…

 

D.B. C'est clair que ce n'est pas une décision qui est du ressort de la Ville de Paris. Nous, dans notre réflexion, la Ville de Paris peut réfléchir à ce qu'elle peut proposer comme aménagements et vous pouvez imaginer par exemple qu'on dise à certaines heures, c'est telle vitesse en fonction des tronçons, en fonction de la fluidité du trafic ; donc sur ce genre de questions, je pense qu'il faut être pragmatique et regarder quels sont les avantages qu'on obtient en baisse d'accidentologie, en baisse de consommation de pétrole, en baisse de bruit, en baisse de pollution et en même temps évidemment les effets pervers que ça peut entraîner pour certains qui ont besoin de se déplacer…

 

P.L. On prend un appel qui va un petit peu… pas tout à fait dans ce sens quand même puisque c'est Jean-Claude qui nous appelle et vous, vous craignez les embouteillages, Jean-Claude, bonsoir, bienvenue.

 

JEAN-CLAUDE Deux choses, en boutade, j'allais proposer qu'on passe à 25 à l'heure sur le périph… mais ce que je veux dire, c'est qu'autant sur le centre ville, je pense qu'il y a des choses à faire en particulier pour la sécurité avant même de parler du bruit parce que je sais bien qu'au dessus de 50 kilomètres/heure en ville, ça peut être dangereux, un enfant peut traverser une rue… autant sur le périphérique, je pense qu'en effet, on risque d'arriver à des bouchons et 70-80 à l'heure, ça me semble une vitesse à peu près normale. Alors en ce qui concerne, dernière chose, très rapidement, les problèmes sonores etc – mais je sais que ce n'est pas bien vu, donc on ne va pas le faire mais moi je suis en banlieue et j'ai le même problème quand je me balade à Paris – ce qui fait le plus de bruit en particulier la nuit, ce ne sont pas les voitures qui rouleraient à 50 au lieu de 70 parce que la différence de bruit, qu'on me le prouve, ce sont les mobylettes un peu plus poussées qui sont toutes la plupart avec des sons qui sont largement au-dessus… certaines motos mais surtout des mobylettes un peu trafiquées, il y en a un paquet, je peux vous l'assurer.

 

P.L. Merci beaucoup Jean-Claude, pour ce témoignage. C'est vrai que ces mobylettes font un bruit épouvantable. Alors je ne sais pas si la mairie peut faire quelque chose…

 

D.B. Non malheureusement la mairie n'a pas de compétence en la matière mais on avait ce matin un débat au Conseil de Paris sur le plan… sur le bruit justement, présenté par mon collègue Yves CONTASSOT, donc on a débattu de toutes ces questions et beaucoup d'élus sont intervenus justement sur le bruit de ces deux-roues motorisés qui sont trafiqués, il faut bien le dire et sur lesquels on est un petit peu en attente que la préfecture de Police, parce que c'est son rôle, soit un petit peu plus restrictive parce qu'on est dans une situation qui pose réellement problème parce qu'un seul véhicule peut réveiller beaucoup de gens, donc c'est quelque chose qui a un impact tout de suite qui est important. Ceci dit, il ne faut pas dire que parce qu'on a ce problème-là, il ne faudrait pas résoudre les autres problèmes. J'invite vraiment les uns et les autres à imaginer la vie quotidienne des habitants à proximité du périphérique et beaucoup de ces gens ne l'ont pas choisi évidemment, habiter à côté du périphérique, c'est qu'en général on n'a pas les moyens d'habiter ailleurs, donc ce sont des gens qui subissent beaucoup de nuisances…

 

P.L. Vous parlez du périphérique… on voit les images derrière vous, qui fait 35 kilomètres mais vous en parlez également à l'intérieur de la ville puisque vous avez adopté une proposition là aussi des Verts, c'est de limiter à 30 kilomètres/heure la circulation, la vitesse dans les quatre premiers arrondissements de Paris.

 

D.B. Oui, en dehors des grands axes. Là il s'agit moins d'une question de bruit même si on réduit un peu le bruit en passant de 50 kilomètres/heure à 30 kilomètres/heure, qu'une question de sécurité. Là il s'agit vraiment de dire : à l'intérieur des quartiers, on roule tranquillement de façon à ce que les piétons, les cyclistes, tous ceux qui habitent dans les quartiers, puissent se sentir en sécurité.

 

P.L. Moi je ne veux pas me faire taper sur la tête mais c'est vrai que 30 kilomètres/heure, c'est quand même très peu, on pourrait presque faire ça en vélo…

 

D.B. Est-ce que vous savez que le quart du territoire parisien est déjà à 30 kilomètres/heure ? C'est-à-dire avec toutes les zones 30 qui ont été réalisées, les quartiers tranquilles de nos prédécesseurs, les quartiers verts qui sont réalisés par cette municipalité, il y a déjà le quart du territoire parisien qui est à 30 kilomètres/heure, c'est-à-dire des quartiers dans lesquels on va tranquillement et on ne perd pas forcément de temps parce que ce n'est pas à la vitesse de pointe que ça se joue…

 

P.L. Mais ce qui est adopté dans les quatre premiers arrondissements, ça ne se fait pas dans les autres ? Dans les autres, on peut rouler plus vite?

 

D.B. On teste des choses et on regarde au fur et à mesure.

 

P.L. On prend un appel. Pascal nous appelle en direct au 01.41.09.34.56, bonsoir, bienvenue. Allez-y, nous vous écoutons.

 

PASCAL Bonsoir. Je ne suis pas d'accord du tout avec cette limitation de vitesse qui est faite sur le périphérique.

 

P.L. Pour quelle raison ?

 

PASCAL Pour une simple et bonne raison : je viens d'emprunter le périphérique ce week-end pour retour de passage en province et je peux vous garantir que les forts ralentissements dégagent énormément de gaz carbonique pour une simple et bonne raison : le ralentissement fait que… passage première, point mort, première point mort, ne doit pas arranger la couche parisienne… on est bien d'accord ? Notamment au niveau du bruit, les gens sont impatients, klaxonnent et n'ont pas un comportement qui est des plus civiques, on est bien d'accord ? Et je pense que ça doit certainement plus réveiller les gens qui dorment en périphérie de ce fameux périphérique…

 

P.L. Encore que la nuit il n'est pas trop trop ralenti.

 

PASCAL La question elle est là : la limitation est-elle justifiée ?

 

P.L. D'accord. Merci beaucoup Pascal pour ce témoignage, je rebondis juste quand même parce que l'Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité, est assez modéré aussi et un petit peu inquiet parce qu'ils disent : moins de véhicules… ça fait 10% en moins sur le périph, et ils vont où les autres véhicules ? Et puis augmentation du temps de parcours également.

 

D.B. Attendez, il ne s'agit pas de moins de véhicules là en l'occurrence…

 

P.L. Mais si ça ralentit, il y en aura moins qui vont rentrer…

 

D.B. Pas forcément. C'est assez contre-intuitif, je suis d'accord que ça ne paraît pas très clair…

 

P.L. Ça devient très scientifique là…

 

D.B. Oui mais parce que vous avez un périphérique qui est une espèce d'autoroute sur lequel comme je disais tout à l'heure, vous avez des entrées et des sorties tout le temps et donc tous ces véhicules qui se croisent, certains qui appuient sur le champignon parce qu'on peut aller à 80 kilomètres/heure, donc on en profite, donc des risques d'accidents – il y a quand même beaucoup d'accidents sur le périphérique, des accrochages – un accrochage, c'est des bouchons pour des milliers et des milliers de personnes derrière. Et donc si vous avez une vitesse qui est plus ralentie, on va dire à 60 ou 70 kilomètres/heure mais que tout le monde respecte, vous avez beaucoup moins d'accidents, vous avez des véhicules qui sortent plus facilement du périphérique ; en tout cas ça mérite d'être regardé attentivement parce que parmi les experts – et moi je ne me prétends pas expert…

 

P.L. Enfin vous lancez le débat, ce qui veut dire que vous vous attendez quand même à ce que cette proposition soit donc débattue mais également peut-être adoptée et si elle est adoptée, ce serait pour quand ?

 

D.B. On va l'étudier. Si elle est adoptée, ça pourrait être…

 

P.L. Vous y croyez vraiment qu'elle peut être adoptée ?

 

D.B. Dans le plan de déplacements de Paris, on pourrait adopter le fait de dire qu'avec la préfecture de Police, on va regarder quelles sont les vitesses adaptées et mettre en place, je pense, plutôt des systèmes de régulation en temps réel ; une mesure homogène tout le temps, ne me paraît pas forcément la bonne idée mais la question par exemple de la nuit… Alors la nuit, vous allez me dire, il n'y a pas beaucoup de bouchons, donc évidemment c'est le moment où on peut rouler vite, sauf que si on roule vite quand on est un camion, quand on est une moto mais aussi beaucoup de véhicules automobiles, eh bien c'est des gens qui ont du mal à dormir, mais ce n'est pas là qu'il y a des embouteillages, soyons clairs.

 

P.L. On prend un dernier appel, Gabriel, bonsoir, je vais vous demander d'être très bref. Allez-y Gabriel.

 

GABRIEL Bonsoir, je ne suis pas d'accord avec monsieur BAUPIN, le bruit et la pollution ne sont pas proportionnels à la vitesse mais à la vitesse de rotation des moteurs ; à 50 kilomètres/heure, il est difficile de rester sur le rapport le plus élevé, si bien qu'on remonte dans les tours, on fait plus de bruit et on reste davantage sur le périphérique.

 

P.L. Merci beaucoup Gabriel… je suis désolé, je vous coupe. Une réaction très rapidement parce que c'est la fin…

 

D.B. Ce n'est pas ce que disent les experts en matière de bruit. En matière de bruit, c'est d'abord la vitesse qui a un impact et la vitesse avec le roulement… je note quand même que vous n'avez choisi que des auditeurs qui étaient contre…

 

P.L. On n'a pas choisi, Monsieur BAUPIN, c'est la globalité, ce n'est pas

vraiment pas un choix…

 

D.B. Mais moi je vous remercie en tout cas d'ouvrir le débat avec nous parce que le souhait c'est vraiment qu'on ait l'occasion d'en discuter, de concerter, de pouvoir étudier ces questions-là et puis elles seront soumises à la discussion et puis à un moment ou un autre à la décision mais on a encore devant nous de nombreux mois pour cela.

 

P.L. Je peux vous garantir qu'on n'a pas sélectionné les questions et que c'est vraiment la grande majorité. En tout cas ensemble, nous avons ouvert le débat et c'est vraiment le but, l'objectif de cette émission.

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