Médias logo-nouvelobs-leplus

Publié le 17 décembre, 2014

0

Europe. 400.000 décès à cause de la pollution de l’air: Juncker doit tenir ses engagements

Décidément, l’avenir de la planète ne mobilise guère. Ce dimanche, si la conférence sur le climat de Lima a finalement accouché d’un accord, de nombreuses voix se sont élevées pour dire leur déception. Qu’en est-il en Europe ? Les ambitions sont-elles plus importantes ? Michèle Rivasi et Denis Baupin, tous deux députés, s’inquiètent.

En décembre 2013, la Commission européenne présentait son nouveau train de mesures de lutte contre la pollution de l’air, officiellement reconnue comme première cause de décès prématuré lié à l’environnement dans l’UE. La proposition s’articule autour de la révision de la directive sur les plafonds d’émission nationaux et une nouvelle directive venant combler un vide juridique sur la limitation de la pollution issue des installations de combustion de taille moyenne.

Un déni total de démocratie

En place depuis un mois, la nouvelle commission Juncker s’apprêterait mardi 16 décembre à retirer ce paquet « air propre » ainsi que la proposition concernant l’économie circulaire hérités de l’ère de Barroso, sous prétexte de simplification réglementaire (« better regulation » en anglais).

Tout cela dans un déni total de démocratie : l’ensemble des groupes politiques représentés au Parlement européen – à l’exception des conservateurs (groupe ECR) et des non inscrits – demandent officiellement le maintien de ces deux paquets législatifs. Et les ministres de 11 États membres, y compris la France et l’Allemagne, ont écrit à Juncker pour signifier leur opposition à ce retrait.

La pollution de l’air constitue évidemment un défi sanitaire majeur : plus de 400.000 décès prématurés par an dans l’UE, c’est plus que les accidents de la route. Et c’est sans compter les maladies respiratoires induites et la baisse de la qualité de vie, notamment en zone urbaine. L’air que respirent les 40 millions de personnes vivant dans les 115 plus grandes villes de l’Union européenne ne respecte pas les recommandations de l’OMS pour au moins un polluant.

Non-assistance à citoyens en danger

Et protéger l’air c’est aussi protéger le climat : certains polluants de l’air comme l’ozone (O3) sont également des gaz à effets de serre. À ce titre, l’accord de Paris sur le climat sera un accord international de santé publique, comme l’a rappelé Maria Neira, représentante de l’OMS, lors de l’ouverture de la Conférence environnementale le 27 novembre dernier.

À un an de l’ouverture de la COP 21 qui se tiendra fin 2015 à Paris, un tel retrait enverrait un très mauvais signal sur la volonté de l’Union européenne d’aboutir à un accord ambitieux sur le climat.

En retirant ses propositions visant à renforcer la qualité de l’air, la Commission européenne se rendrait complice des industries polluantes qui ne s’intéressent qu’aux profits de court-terme et dont les externalités négatives ne sont toujours pas correctement intégrées.

Ce faisant, Juncker et son vice-président Timmermans se rendraient coupables de non-assistance à citoyens européens en danger, d’aggravation de la pression sur les budgets des ministères de la Santé et d’aggravation de la perte de biodiversité.

Par Michèle Rivasi et Denis Baupin
Députés EELV

  •  
  •  
  •  
  •  
  •  



Comments are closed.

Retour en haut ↑
  • Sur Twitter

  • Sur LinkedIn

  • Facebook

  • Rapport sur les nouvelles mobilités

    Le rapport sur les nouvelles mobilités sereines et durables : concevoir des véhicules écologiques
  • Rapport pour la transition énergétique

    Rapport relatif à la transition énergétique
  • Compte-rendu et vidéos

    Commission d enquête sur les coûts de la filière nucléaire
  • Videos