Publié le 2 juin, 2006
0EUROPE 1 – Le journal en direct – 12h39
DENIS BAUPIN Bonjour
L.E. Vous êtes l'adjoint au maire de Paris en charge des transports. Vous venez souvent d'ailleurs dans Europe Midi nous parler de vos projets et c'est aussi souvent du poil à gratter pour les automobilistes.
D.B. Là, je ne suis pas du tout d'accord avec votre présentation.
L.E. Dites-nous, précisez-nous de quoi il s'agit.
D.B. II s'agit d'une voie qui serait réservée, justement, au co-voiturage, c'est-à-dire qu'elle n'est pas enlevée aux automobilistes.
L.E. Oui, mais enfin il n'y en a pas beaucoup qui partent en voiture à plusieurs en région parisienne.
D.B. C'est justement pour les inciter à le faire à plusieurs, mais en plus, ce qui n'est pas précisé dans l'article du Parisien, c'est que cette voie serait aussi réservée pour les véhicules propres, c'est-à-dire les véhicules électriques, GPL, GNV.
L.E. Vous avez bien fait de venir. On en apprend plus grâce à vous.
D.B. Notre volonté est d'utiliser mieux les voies du périphérique pour inciter à des usages qui sont ceux qu'il faut favoriser en ville. Les taxis, vous l'avez dit les transports collectifs si on décidait de mettre des lignes de bus, par exemple, pour relier les aéroports qui pourraient passer par le périphérique, et puis donc des véhicules qui sont utilisés à plusieurs ou qui sont des véhicules propres Par ailleurs,il s'agit d'une mesure parmi plusieurs centaines que nous comptons proposer dans le plan de déplacement de Paris, parce que nous sommes en train de préparer en quelque sorte la deuxième phase de cette politique. On a beaucoup parlé des chantiers, des infrastructures, etc, qui ont évolué. Ce que nous voulons faire avec ce projet de plan de déplacement de Paris, c'est vraiment donner des nouveaux services à la mobilité : faciliter les déplacements à partir du moment où ces dépassements sont compatibles avec la vie collective.
L.E. Je reviens un instant sur ce périph', parce que cela pose problème quand même. Les soirs de match au Parc des Princes, par exemple – il faut deux heures pour aller du Nord au Sud – là, on est sûr d'arriver en retard pour le match.
D.B. En général, les gens – les spectateurs par exemple – vont à plusieurs au match, en tous cas on pourrait les y inciter.
L.E. Remarquez, là c'est vrai que c'est plus fréquent. Oui.
D.B. On pourrait les inciter à y aller à plusieurs plutôt que de prendre deux voitures et chacun dans sa voiture, d'y aller à plusieurs. Comme cela, ils pourront prendre la file et ils rentreront plus vite.
L.E. Remarquez qu'avec cette mesure, il n'y aura même plus besoin de limiter la vitesse à 50 kilomètres heure parce qu'il y aura des embouteillages tout le temps.
D.B. Mais vous avez tort de penser cela ! Justement, l'idée c'est de mieux utiliser l'espace sur le périphérique vraiment pour faire en sorte que ceux qui essayent d'avoir un comportement citoyen et donc de prendre en compte le fait qu'être tout seul dans une voiture qui a été conçue pour transporter une famille, ce n'est pas la meilleure façon d'utiliser cet outil, et donc d'inciter à penser son déplacement autrement, voire à acheter un véhicule qui soit moins polluant, de façon à prendre en compte aussi le fait qu'il y a des tas de gens qui habitent à côté du périphérique et qui subissent quotidiennement la pollution, le bruit et qu'avoir un comportement où on utilise sa voiture de façon plus compatible avec les autres, ce n'est pas forcément une mauvaise façon de se conduire dans la ville.
L.E. Merci Denis BAUPIN, adjoint au maire de Paris en charge des transports, qui fait le point régulièrement dans Europe Midi sur le projet de la ville de Paris pour la circulation dans la capitale.