Publié le 29 août, 2010
0Emplois fictifs : la colère des Verts
Les avocats de Jacques Chirac ont proposé 2,2 millions d’euros pour rembourser la Ville. Un projet qui divise la majorité municipale.
Les interrogations persistent après l’annonce, dans Le Canard enchaîné, de l’accord potentiel entre l’ancien et l’actuel maire de Paris. Si ce projet se concrétise, la Ville récupérera 2,2 millions d’euros pour les 21 emplois fictifs présumés payés entre octobre 1992 et mai 1995, sous la mandature de Jacques Chirac.
L’ancien maire et président verserait 550 000 euros et l’UMP 1,65 million d’euros. “A partir du moment où nous signons un protocole d’accord qui nous indemnise pour le préjudice subi, nous n’avons plus de raison d’être partie civile”, a précisé la mairie. Accusé de “faute politique” par l’eurodéputée Eva Joly (Europe écologie) et critiqué par les Verts, Bertrand Delanoë a défendu samedi ce projet, estimant qu’il préservait “les intérêts financiers et moraux des Parisiens”.
“Il y a un problème de lisibilité politique. Pourquoi les plus puissants pourraient-ils s’arranger et déroger aux lois ?” s’interroge ainsi Denis Baupin, adjoint Vert, regrettant que le maire n’ait pas présenté l’accord en amont. Son groupe devrait voter contre au Conseil de Paris, le PS et l’UMP devraient le valider… sans grande conviction.
“La Ville a montré sa soif de justice dans l’affaire des faux électeurs de Tiberi. Maintenant, elle fait volte-face avec de drôles de méthodes, le tout en pleine affaire Woerth-Bettencourt”, s’étonne un élu de la majorité municipale. D’autres parlent d’intérêts futurs pour le maire, évoquant d’éventuelles négociations avec l’UMP, notamment sur le Grand Paris. La Ville dément. “Il n’y a aucune tractation ! Avec cet accord, la vérité est établie, les faits sont reconnus et les contribuables obtiennent réparation des sommes dont ils ont été lésés”.