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Publié le 20 novembre, 2014

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EDF reporte à nouveau la mise en service de l’EPR de Flamanville

Le démarrage du réacteur nucléaire de troisième génération est désormais prévu en 2017. Ce décalage entraînera des surcoûts.

C’est un nouveau revers pour l’EPR de Flamanville. Ce mardi, EDF a annoncé que « le démarrage de l’installation est désormais prévu en 2017 ». Il y a dix jours, l’électricien public confirmait encore la production des premiers kilowattheures du réacteur de troisième génération « en 2016 ». A l’origine de ce report, «  les difficultés rencontrées par Areva sur les livraisons d’équipements tels que le couvercle et les structures internes de la cuve », a précisé EDF dans son communiqué. L’électricien indique avoir pris connaissance de ce décalage de planning lundi, à l’occasion des « travaux préparatoires menés dans le cadre de la revue de projet », qui se tiendra à la fin du mois. L’annonce tombe en tout cas au plus mal pour Areva, qui a dévoilé hier qu’il ne tiendrait pas ses objectifs financiers pour 2015 et 2016.

Ce retard entraînera inévitablement un nouveau dérapage du coût du projet. «  Les travaux de ré-estimation sont en cours et les chiffrages seront communiqués dans les prochains mois. C’est un processus itératif », indique-t-on à EDF.

Retards et dérapages

Le réacteur de 1.600 mégawatts n’a cessé de subir retards et dérapages de coûts depuis son lancement en 2007. Le chantier devait à l’origine durer quatre ans. Ses coûts, initialement estimés à 3,3 milliards d’euros, ont de même été réévalués à plusieurs reprises : EDF tablait jusqu’à hier encore sur 8,5 milliards d’euros. Une dérive qui s’explique en partie par l’effet « tête de série », puisque c’est le premier réacteur de ce type construit par le groupe en France. Mais d’autres facteurs ont joué, comme l’évolution du design de la chaudière, des études d’ingénierie supplémentaires, ou les nouvelles exigences de sûreté imposées après la catastrophe de Fukushima. Le décès accidentel d’un ouvrier sur le chantier en 2011 a aussi stoppé le chantier pendant plusieurs mois. Des défauts de soudage sur les consoles du pont de manutention avaient aussi contraint le groupe à les démonter et à les remplacer.

Ce mardi, EDF a aussi justifié le retard d’Areva par «  la mise en place de la réglementation des équipements sous pression nucléaires (ESPN), pour laquelle Flamanville 3 est tête de série ». «  La réglementation ESPN est un nouveau décret que nous avons beaucoup de mal à appliquer, et qui pose problème à tout le monde », indique-t-on au sein d’Areva. Les équipements en cause devaient, eux, arriver en avril ou mai 2015, et ne seront disponibles, au mieux, que neuf mois plus tard, indique-t-on à EDF.

Pointer du doigt Areva est toutefois « un peu dur », observe-t-on dans l’entourage de l’équipementier nucléaire, où l’on souligne que la livraison de certains équipements a parfois été différée en raison du retard d’autres pièces…

La réaction des écologistes n’a elle, pas tardé. « Le naufrage financier d’Areva (…) intervient le jour même où EDF annonce un n-ième report de l’EPR, et une nouvelle explosion du coût ! », raille le député EELV Denis Baupin. « La mono-culture nucléaire de la France craque de partout et met en évidence la vulnérabilité de notre pays ». L’annonce d’EDF aura à court terme une première traduction concrète, dérivée du projet de loi de transition énergétique qui plafonne la capacité nucléaire installée à son niveau actuel : elle repousse d’autant pour l’électricien la nécessité de fermer un ou deux réacteurs du parc.

Veronique Le Billon et Anne Feitz

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