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Publié le 19 septembre, 2008

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Débat sur le Revenu universel : Denis Baupin invité d’UTOPIA le 13 septembre

Autour du thème « Quelles sont les options concrètes pour le revenu universel et sa mise en oeuvre ? », Denis Baupin était l’invité mardi 13 septembre de la conférence organisée par l’association UTOPIA pour débattre avec Yoland Bresson, professeur d’économie  et Baptiste Mylondo, auteur notament de « Des caddies et des hommes : consommation citoyenne contre société de consommation » (éd. La Dispute,2005).

Cette conférence se déroulait mardi 13 septembre dans les locaux de la Maison des Sciences Economiques (MSE) de l’Université Paris 1dans le 13ème arrdt.

Cédric Messiant, militant Verts du 13ème, nous a aimablement permis de reproduire le compte-rendu de cette conférence publié sur son blog Le Panoptique.

« L’économiste Yoland Bresson a fait un exposé très clair, très intéressant sur ce qu’il appelle le “revenu d’existence”. L’objectif de ce revenu universel et inconditionnel n’est pas d’éradiquer la pauvreté mais il est de changer les perspectives, de changer totalement le système en créant de la liberté.

Selon Yoland Bresson, la société toute entière change avec la mise en application de ce revenu d’existence (cela fera l’objet de son prochain livre). Ce revenu est calculé sur une base “objective”: le fonds de la richesse commune qui provient du capital matériel et humain social. Autrement dit, les échanges de temps entre les individus créent de la richesse et cette richesse n’est actuellement pas comptabilisée dans l’économie actuelle. D’après Yoland Bresson, ce fonds de richesse commune correspond à 14,4% du PIB. En divisant cette somme par le nombre d’habitants, on obtient le chiffre de 330€ par mois et par personne aujourd’hui en France.

C’est la valeur du revenu d’existence. Ce qui fait selon moi la force de l’argumentaire de Yoland Bresson c’est que ce fonds de richesse commune tend à augmenter dès qu’on met en place le revenu d’existence. En effet, chacun a intérêt à multiplier ses “échanges de temps” et à éviter ce qui risque de faire baisser le fonds de richesse commune. Par exemple, le fait d’agir négativement sur l’environnement fait qu’on s’appauvrit dans le futur. Les gens qui ont peu de revenus ont encore moins intérêt que les autres à ce que cette richesse commune baisse!

L’autre intérêt de ce revenu d’existence est qu’il n’est pas une allocation. Contrairement aux allocations de type RMI, on ne marque pas les gens comme “pauvres” étant donné que chacun a droit à ce revenu. La mise en place de ce revenu doit se faire, selon Yoland Bresson, sans qu’il y ait d’importants effets collatéraux sur l’économie telle qu’elle fonctionne aujourd’hui: le pays mettant en place ce revenu doit pouvoir rester compétitif, etc etc… Je suis par contre plus sceptique sur la méthode proposée par Yoland Bresson pour la mise en place progressive de ce revenu mais mes maigres connaissances en économie ne me permettent pas d’avoir un jugement clair sur la question.

Le premier discutant était Denis Baupin, adjoint au maire de Paris chargé du développement durable, de l’environnement et du plan climat et tête de liste des Verts lors de la campagne municipale. Il était invité pour parler de la proposition de “revenu parisien universel“. L’objectif était de faire financer par la ville une aide pour ne laisser aucun parisien en dessous du seuil de pauvreté (817€ à Paris).                                                                                                   Denis Baupin a également exposé ce qui était, selon lui, important lorsqu’on parle de revenu universel: un tel revenu apporterait une certaine robustesse sociale à l’approche des crises à venir; un tel revenu doit être universel également au point de vue géographique: il doit être mis en place au niveau global, mondial et serait un outil pour réguler des phénomènes mondiaux (par exemple, les futures vagues d’immigration dûes au réchauffement climatique).

Le deuxième discutant était Baptiste Mylondo, membre d’Utopia qui a écrit un livre sur ce qu’il appelle le “revenu inconditionnel”. Il a d’abord énuméré les principaux écueils à éviter lorsqu’on parle de revenu universel: montant trop faible, revenu universel “sous-condition de ressource”, système de l’impôt négatif, … Il a ensuite donné une méthode de financement de ce revenu universel qui lui semblait tout à fait crédible mais qui ferait hurler n’importe quel modéré! (augmentation de l’impôt sur le revenu de 50% ou de la CSG de 25%!!). En tous cas, moi je n’ai pas été convaincu et je pense qu’exposer la chose de cette manière tuerait cette belle idée dans l’oeuf en provoquant des levées de bouclier.

Ce qui m’a le plus marqué lors de cette conférence c’est l’aspect “idéologique” du revenu universel, le fait que la mise en place du revenu universel nous fait entrer dans un nouveau système qui nie le chômage comme problème et permet de sortir de ce système de course à la croissance et au plein emploi perdu (jamais atteint depuis 30 ans). La question mérite d’être creusée. Peut-être avec cet article ou le livre de Yoland Bresson? »

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