Coup de chaud sur le réseau électrique - Denis Baupin

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Publié le 12 juillet, 2010

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Coup de chaud sur le réseau électrique

La canicule met à rude épreuve le réseau électrique parisien. Les pannes pourraient se multiplier. Une conséquence de la chaleur et d’un manque d’investissement chiffré à un milliard d’euros.

Boris Cassel | 12.07.2010, 07h00

Bougies, lampes torches, éclairage au portable… Ambiance « camping » en perspective cet été dans les appartements parisiens. Si les températures continuent de flamber, la période estivale pourrait être émaillée de coupures électriques. D’ores et déjà, quelques alertes ont eu lieu.
Le 29 juin, au moins trois incidents successifs survenus dans le XVIIIe arrondissement ont pénalisé 2300 foyers.

Lundi dernier, après un dans une galerie souterraine, la tour Montparnasse et une partie des XIVe et XVe arrondissements ont été victimes d’une grosse coupure.

La chaleur malmène les câbles souterrains

« Nous constatons en moyenne un incident par jour. Depuis quelques jours, ce chiffre est multiplié par deux ou par trois. La plupart des incidents ne donnent pas lieu à des pannes qui durent longtemps », explique Christian Vives, directeur d’ERDF , une filiale d’EDF. En cause : la chaleur. D’abord parce qu’elle pousse à la hausse la (ventilateurs, climatisations etc.). Ensuite, elle malmène les câbles souterrains. Lorsque la température de l’air atteint les 33°C, le bitume frôle les 70°C…

« Nous n’avons pas de prévisions météorologiques fiables sur deux mois. Mais si l’été est normal, il n’y a pas de raison qu’il y ait plus de pannes qu’habituellement. Par contre, en cas de très forte canicule, il peut y avoir des problèmes », souligne Christian Vives. Et, visiblement, la direction d’ERDF prend ses précautions. « Elle a demandé cette année aux agents de ne pas prendre plus de trois semaines de congés en juillet et août en prévision des futurs dépannages à réaliser », raconte Marc Trément, délégué CGT d’ERDF à Paris. Pourtant, qu’il fasse chaud l’été à Paris, n’est pas en soi une grande nouveauté. Alors, pourquoi une telle sensibilité du réseau aux hausses du mercure? « A la fin des années 1990, EDF n’a pas investi », résume René Michel Millambourg, délégué syndical SUD d’ERDF Paris. Un constat partagé par un audit établi peu avant le renouvellement de la concession entre la mairie de Paris et ERDF en fin d’année dernière.« L’audit technique met en évidence la chute des investissements depuis la fin des années 1990 et le vieillissement du patrimoine technique », détaille un document qui résume cet audit. Cette note chiffre « l’insuffisance des investissements réalisés au regard de ce qui aurait été nécessaire à un montant qui varie entre 730 M€ et plus d’un milliard d’euros. »

Des élus avaient déjà tiré la sonnette d’alarme en décembre dernier. « Le réseau est vieillissant », résume Denis Baupin, adjoint (les Verts) au maire de Paris en charge du développement durable. Ce dernier dénonce un « hold-up » de la part d’EDF : « EDF a pris de l’argent à la concession parisienne pour financer des acquisitions internationales. On en paye aujourd’hui les pots cassés. » De son côté, la direction d’ERDF assure qu’« EDF et ERDF font les investissements nécessaires, nous investissons 40 M€ cette année » et que le « réseau est fiable et sûr ».

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