Publié le 17 août, 2012
0AFP – Nouvelles interrogations sur la sûreté des cuves des réacteurs français
PARIS, 17 août 2012 (AFP) – Denis Baupin, vice-président (EELV) de l’Assemblée nationale, s’est demandé vendredi si les cuves des réacteurs français « sont vraiment plus sûres que celle de Doel 3 », le réacteur belge mis à l’arrêt à la suite des déclarations de l’autorité de sûreté nucléaire belge.
Une réunion des représentants des agences de contrôle nucléaire de plusieurs pays s’est tenue jeudi à Bruxelles après les problèmes rencontrés par un réacteur de Doel, dans le nord de la Belgique.
A l’issue de la réunion, le directeur de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire belge (AFCN), Willy de Roovere, a indiqué que « 8.000 possibles fissures » avaient été détectées sur le réacteur belge. Ces fissures, a-t-il précisé, sont parallèles à la paroi de la cuve, alors que celles découvertes au Tricastin en 2004, « perpendiculaires à la surface », sont « celles qui sont dangereuses ».
M. de Roovere s’est de nouveau déclaré sceptique sur la relance éventuelle du réacteur fin septembre, comme le prévoit son exploitant Electrabel, filiale de GDF Suez.
« Les cuves les plus fragilisées seraient les cuves des réacteurs français, en particulier celui du Tricastin », relève M. Baupin, qui avait déjà posé une question écrite sur la sûreté des cuves des réacteurs la semaine dernière à la ministre de l’Ecologie, Delphine Batho.
A l’aune des déclarations de M. de Roovere, « la question mérite donc d’être reposée aux autorités françaises: existe-t-il deux conceptions différentes de la sûreté nucléaire, que l’on soit d’un côté ou de l’autre de la frontière franco-belge? », déclare M. Baupin dans un communiqué.
« Les défauts constatés sur les cuves des réacteurs français sont-ils plus préoccupants que ceux constatés sur les cuves des réacteurs belges, comme semble l’estimer M. de Roovere? Quelles conséquences entend-on tirer de ce côté-ci de la frontière? », ajoute-t-il.
Jeudi, dès avant la réunion de Bruxelles, Greenpeace avait fait mention dans une note d’information des fissures que présentent les cuves des réacteurs français, et s’était étonnée de la « différence d’approche entre les régulateurs français et belge ».
L’association reprochait notamment à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) d’être « clémente sur les fissures constatées sur le parc nucléaire français en estimant que ces +micro-fissures+, dont la plus grande fait une dizaine de mm, ne sont pas nocives, sans explications supplémentaires ».