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Publié le 4 avril, 2015

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AFP – Les écologistes pro-gouvernement font entendre leur voix

Les écologistes qui veulent revenir au gouvernement se sont réunis samedi après-midi à l’Assemblée nationale pour faire entendre leur voix, au risque d’aggraver encore la crise ouverte au sein d’EELV.
Le patron des sénateurs écologistes Jean-Vincent Placé, les coprésidents du groupe EELV à l’Assemblée nationale, François de Rugy et Barbara Pompili, le vice-président de l’Assemblée nationale, Denis Baupin, tous partisans d’un retour aux manettes gouvernementales ont participé à ce colloque, tenu devant 250 personnes.

Jean-Luc Bennahmias, président du Front Démocrate, Corinne Lepage, présidente du Rassemblement Citoyen – CAP 21, Antoine Waechter, président du MEI, et Yves Pietrasanta, président de Génération Ecologie, étaient également de la partie. « C’est aussi une manière de répondre à Cécile Duflot qui s’affiche avec Jean-Luc Mélenchon », souffle un participant. « C’est un moment d’affirmation. L’affirmation d’un rassemblement, d’un pôle écologique pragmatique et responsable (…) c’est un moment de clarification qui précède un moment de refondation », explique François de Rugy.

La crise que traverse Europe Ecologie-Les Verts (EELV) depuis que les écologistes ont décidé de ne pas participer au gouvernement de Manuel Valls il y a un an s’est aggravée ces dernières semaines avec les élections départementales et la rumeur de remaniement gouvernemental.

« Les désaccords que nous avons entre écologistes ne portent pas sur le contenu (…) on a parfois des divergences en matière de stratégie », admet Denis Baupin, initiateur du colloque. « On a vocation à participer aux responsabilités gouvernementales, pas à n’importe quelle condition », juge-t-il. « Le compromis ce n’est pas sale, le compromis c’est noble », a-t-il dit en ouverture du colloque. « Depuis un an de non-participation des écologistes au gouvernement, est-ce que ça a amélioré les politiques qui ont été menées, d’un point de vue écologique, des attentes de nos concitoyens ? Est-ce que ça a amélioré la crédibilité des écologistes ? Est-ce que ça a amélioré nos résultats électoraux ? », a-t-il lancé.

« EELV a fait des résultats très moyens aux élections, la stratégie est peu claire. On est là pour essayer de définir une stratégie qui concerne EELV et au delà d’EELV », défend pour sa part Stéphane Gatignon, maire écologiste de Sevran (Seine-Saint-Denis).

– ‘Je suis venue en anthropologue’-

« Il y a une seule ligne, c’est celle que l’écologie soit plus forte et c’est ça qui nous anime aujourd’hui. Après il y a des débats stratégiques », argumente Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV. « Je suis ici (…) pour dire combien je pense que le mouvement écologiste se meurt dans ces chamailleries, dans ces divisions », a-t-elle lancé à la tribune déplorant le « spectacle assez lamentable donné par tant d’écolos ». « Celles et ceux qui pensent qu’il est de bon ton de caricaturer une réunion où on vient parler de nucléaire et de transition énergétique, de réunion pro-Hollande ou pro-gouvernementale, n’ont rien compris à l’histoire », selon elle.

« C’est quoi le scandale dans ce pays ? Est-ce que c’est que des écolos veuillent entrer dans le gouvernement et d’autres non ? Ou est-ce que le scandale c’est de voir ce pays s’enfoncer dans une crise sociale, démocratique, environnementale sans précédent? », a-t-elle interrogé. « Tous les écolos doivent changer le monde et donc agir, tous se posent à un moment donné la question de la stratégie d’action (…) c’est juste une question de curseur », a-t-elle ajouté.

Pour Emmanuelle Cosse, « la participation au gouvernement n’est pas un tabou ni un totem ». « L’objectif est d’être dans les institutions mais il faut que cet objectif soit adossé à un objectif politique », a-t-elle dit.

« Je suis une élue mais aujourd’hui je suis venue en anthropologue. Je vais observer, j’adore ça », s’est amusée à son arrivée la sénatrice Esther Benbassa. « Il ne faut pas prendre tout ça très au sérieux. Scission ? Non,c’est une concertation. Les gens vont parler, je vais les écouter et puis on va voir », a-t-elle ajouté. « Il faut qu’après cette réunion tout le monde discute. (…) Tout le monde reviendra au bercail parce que pour être élu, on a toujours besoin du parti (…) Les postures, on en a assez », a-t-elle dit.

Par Katell PRIGENT – AFP/ 04/04/2015

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