Publié le 25 juillet, 2012
0AFP – A Versailles, les militants attendent en vain les déchets nucléaires
Des militants anti-nucléaires ont attendu en vain mercredi matin en gare de Versailles le convoi de déchets nucléaires italiens destinés à l’usine de traitement de La Hague (Manche), dont ils ont perdu la trace après son passage dans l’Yonne, a constaté l’AFP.
« On dénonce l’opacité autour de ces transports de déchets et leurs risques car les règles de sécurité ne sont pas suffisantes. Le mieux serait d’arrêter ces convois », a déclaré Laura Hameaux, porte-parole du réseau Sortir du nucléaire.
Quelque militants ont déployé au-dessus des voies une banderole où était écrit: « Déchets nucléaires, voies sans issue ».
« Le nucléaire nous mène dans une impasse: la France produit 1.200 tonnes de déchets radioactifs par an et on ne sait pas quoi en faire », a-t-elle dit. « Areva cherche à faire passer cette opération pour du recyclage mais seuls 10% des déchets, le plutonium, sont réutilisés ».
Areva a confirmé l’existence de ce convoi de 700 kilos de combustibles nucléaires usés, parti d’Italie à destination de l’usine de La Hague.
La préfecture de l’Yonne avait indiqué mardi soir que le train avait dépassé son département.
Pour Philippe Guiter, secrétaire fédéral Sud-Rail, « on est dans le culte du secret au détriment de la sécurité car normalement un avis est émis en gare pour avertir les cheminots et là (à Versailles, NDLR), personne n’a rien vu ».
« Il n’est pas possible de jouer au chat et à la souris avec ces trains-là », a-t-il dit, jugeant que le train qui, selon les estimations des militants, devait passer vers 7H en gare de Versailles, a été « ouvertement détourné ».
Selon M. Guiter, des convois de déchets nucléaires passent « toutes les semaines » par la gare de Versailles.
Le député écologiste de Paris Denis Baupin a dénoncé le fait qu' »on fasse passer des matières dangereuses en pleine agglomération ».
« L’information n’est pas passée auprès de la population, ni auprès des élus et il n’y a pas de plan de sécurité », a-t-il dit, estimant que « pendant qu’on embête les éoliennes et l’énergie solaire, on met zéro moyen pour la surveillance du nucléaire ».