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Publié le 20 juin, 2013

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AEF – La transition énergétique peut créer 632 000 emplois d’ici 2030 (étude Cired-CNRS)

Deux études, l’une réalisée par le Cired (Centre international de recherche sur l’environnement) et le CNRS, l’autre par l’OFCE (Office français des conjonctures économiques) et l’Ademe, ont été rendues publiques mercredi 19 juin 2013 à l’Assemblée nationale. À la veille de la deuxième conférence sociale, et alors que le débat national sur la transition énergétique s’achève, elles concluent toutes les deux que la transition énergétique peut créer environ 630 000 emplois d’ici à 2030. « Aujourd’hui, plus un seul acteur ne dit que la transition énergétique est destructrice d’emplois », assure Denis Baupin, député écologiste de Paris, contrairement à ce qu’avait pu affirmer en 2011 Henri Proglio, le PDG d’EDF. Il avait alors déclaré au « Parisien » qu’avec la sortie du nucléaire, « un million d’emplois serait en péril ».
En termes d’emplois, « ce qui serait dangereux, ce serait de ne pas faire la transition énergétique », et non l’inverse, analyse Denis Baupin. « Cette transition énergétique est le moyen privilégié de sortir de la crise », renchérit Marc Jedliczka, vice-président du Cler. Les deux études présentées le 19 juin, menées avec « des méthodes rigoureuses », « vont déterminer les choix politiques », poursuit-il.

L’étude du Cired et du CNRS a analysé le contenu du scénario Négawatt (AEF n°12667) en emplois directs et indirects, secteur par secteur. Il en ressort que d’ici à 2030, la transition proposée par ce scénario peut créer 632 000 emplois, en majorité dans le bâtiment. L’étude réalisée par l’OFCE et l’Ademe, utilisant une méthodologie différente, parvient néanmoins à des résultats qui convergent avec la première, souligne Marc Jedliczka, puisque 745 000 emplois seraient créés en 2050 avec le scénario Négawatt, 825 000 avec le scénario « médian » de l’Ademe (AEF n°15218). Les résultats de l’OFCE et de l’Ademe sont également cohérents avec ceux annoncés par Saint Gobain (225 000 emplois dans l’isolation des logements) et ceux prévus par le SER (150 000 postes dans les énergies renouvelables d’ici 2020).

« LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE N’EST PAS UN GADGET »
« La transition énergétique et écologique n’est pas un gadget : c’est la perspective de sortie de crise pour la CFDT », assure Dominique Olivier, son secrétaire confédéral en charge du développement durable (AEF n°3676). « J’ai animé un groupe de travail sur les transitions professionnelles (AEF n°16845) : nous avons mis en avant l’idée d’un pontage entre la conférence sociale qui commence le 20 juin et la conférence environnementale des 20 et 21 septembre prochains. », rappelle-t-il (AEF n°16832). À l’aune des « grands bouleversements qui vont arriver », « il faut prendre les devants et les mettre à l’agenda social des partenaires sociaux ». Sur les cinq tables rondes de la conférence environnementale, l’une d’entre elles portera sur les emplois (AEF n°16832). « On a gagné », se réjouit le syndicaliste.

Il sera par ailleurs « nécessaire de construire une ingénierie sociale et partenariale inédite, c’est-à-dire un dialogue avec tous les acteurs de la transition énergétique : pouvoirs publics locaux et nationaux, associations, entreprises », explique Dominique Olivier. « Les mots clés sont ‘sécurisation des parcours professionnels’ et ‘accompagnement’. » Le cadre « favorable est le niveau national interprofessionnel », estime-t-il. « Il reviendra aux branches professionnelles de mener les études prospectives », afin de déterminer les priorités en matière de diplômes et de formation continue et de les décliner territorialement. « Ce type d’études prospectives se fait sur un ou deux ans : il faut donc commencer tout de suite. » Autre piste à suivre selon Dominique Olivier : « Nous avons proposé que le futur CNTE (Conseil national de transition écologique) mette en place une commission permanente ’emplois et transitions professionnelles’, qui assurerait une vigilance » sur ces sujets. À l’instar du chantier Ececli (Emplois et compétences dans le plan énergie climat) mis en place en Île-de-France depuis un an et demi, qui mène des études concrètes et de prospective. Cette initiative va être déclinée dans sept autres régions, précise la CFDT.

UN MARCHÉ QUI N’EXISTE PAS ENCORE
Jean-Louis Bal, président du SER, rappelle que les emplois dans les énergies renouvelables sont « d’une grande diversité », requièrent « tous les niveaux de qualification » et que les emplois « sont disséminés sur le territoire ». Pour le SER, la transition énergétique « ce sont aussi des opportunités de création de filières industrielles ». Mais pour l’instant, « le marché de la transition énergétique n’existe pas », coupe court Pauline Mispoulet, présidente du Gesec (Groupement économique sanitaire électricité chauffage). « Les clients sont sensibles à la question mais perdus et dubitatifs. Le marché est donc à l’arrêt et sans signal fort, il n’y aura pas le mouvement escompté. »

Perdant de la transition énergétique, le nucléaire évidemment, qui représente 60 000 postes aujourd’hui. « Ils ne sont pas une variable d’ajustement », déclare Denis Baupin. Mais d’ailleurs, « un arrêt de centrale ne veut pas dire que personne ne travaille dedans », indique Marc Jedliczka. « Les gens en poste dans le nucléaire finiront tranquillement leur carrière », assure-t-il.

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