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Publié le 5 février, 2013

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Dernières nouvelles d’Alsace : Réussir la transition écologique

Maintenant et ensemble

Un très nombreux public a assisté hier à Sélestat à un débat organisé par Europe Ecologie les Verts sur l’urgence à changer notre manière de produire et de consommer l’énergie en Alsace, ainsi que sur les moyens d’y parvenir sans casse.

Le débat, mené par Alain Jund et Alison Ober, porte-parole d’Europe Ecologie les Verts Alsace, a été pédagogique, instructif et convaincant même en faisant abstraction du manque de contradiction. Tous les intervenants étaient sur la même ligne et seule la question du nucléaire a introduit une divergence, vite éludée, avec la CGT; son secrétaire régional Raymond Ruck a rappelé «que pour l’heure, on ne peut s’en passer si on veut limiter les émissions de carbone».
Et bien non, pour les écologistes comme Denis Baupin, vice-président EELV de l’Assemblée nationale, la transition énergétique s’impose à nous non seulement du fait du dérèglement climatique et de l’épuisement des ressources fossiles, mais également à cause de la question du nucléaire. «C’est aussi une opportunité de développer l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables», de protéger l’environnement et de créer des emplois: «En Allemagne, les énergies renouvelables ont créé 370000 emplois. En France, le nucléaire fait travailler 120000 personnes.»

Une Alsace sans nucléaire et sans énergies fossiles?
Le tout est de repenser notre manière de consommer et de déterminer la politique énergétique en fonction de nos besoins. Le choix du nucléaire a poussé les Français à une surconsommation électrique. Or, nos besoins ne se traduisent pas en terme d’atomes ou d’hydrocarbures. Qu’importe les moyens, «on a besoin de se chauffer, de s’éclairer, de se déplacer», rappelle Gilles Lara, directeur d’Alter Alsace Energies, association qui propose un «scénario 100% renouvelables» d’ici 2050. Mais l’hypothèse d’une consommation couverte uniquement par des énergies «vertes» et locales (actuellement 18%) ne saurait être crédible sans sobriété, condition sine qua non d’une transition réussie. «Cela suppose que chacun d’entre nous fasse un travail de réflexion pour évaluer ses propres besoins et faire le tri entre les vitaux et les nuisibles. Les veilles de nos appareils électroménagers pèsent collectivement plusieurs réacteurs nucléaires.»

Les champs du possible
A ceux qui qualifieraient les scénarios Négawatt d’utopie, des expériences opposent un démenti. «Si tant est que cessent les nuisances des lobbies», antiéoliens notamment, comme en témoigne Jean Vogel, maire de Saâles, qui se bat depuis 10 ans pour un projet de ferme éolienne. Dans le même temps, son village avance sur les autres fronts de l’énergie durable (chauffage urbain au bois, bâtiments BBC) et montre bien la capacité d’agir, même à l’échelle d’une commune pauvre.

Salle comble pour un débat qui touche directement à notre quotidien mais également celui des générations à venir.
Exemplaire aussi, le village d’Ungersheim dont le maire Jean-Claude Mensch a présenté les initiatives en faveur de l’autonomie énergétique (plus grande centrale solaire d’Alsace, chaufferie bois, réduction de la consommation de l’éclairage public). La commune n’en tire que des profits, économiques et environnementaux.
«La transition énergétique doit intégrer l’aménagement du territoire», confirme Sabine Gies, secrétaire régionale de la CFDT tandis qu’Hélène Gassin, élue EELV venue d’Ile-de-France, souligne l’aspect crucial de la gouvernance dans la transition. «Elle peut avantageusement s’enclencher à partir du terrain», souligne-t-elle en réponse à la suggestion cégétiste d’un pôle public et national de l’énergie pour piloter la mutation.
«Elle ne pourra se faire sans une transition démocratique, dira même le socialiste Jo Spiegel, animateur du plan climat de la communauté d’agglomération de Mulhouse. La démocratie participative est la clé de la transition énergétique; il serait bon d’ailleurs de créer un conseil participatif pour discuter de l’avenir du territoire autour de Fessenheim.»
À l’échelle supérieure, la région a également un rôle majeur à jouer et «pourrait profiter des fonds européens du FEDER dont 20% seront affectés à l’efficacité énergétique et aux énergies renouvelables», a encore précisé la députée européenne EELV Sandrine Bélier.

Simone Wehrung

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